Pourquoi les riches au Japon n’aiment-ils pas posséder des villas ou des supercars ?
Au pays du soleil levant, votre voisin est peut-être millionnaire, mais vous n'en avez aucune idée, car sa maison est identique à la vôtre. Les riches n'aiment pas construire de villas ni acheter de supercars, alors à quoi dépensent-ils leur argent ?
Les Japonais n'aiment pas être le centre de l'attention, c'est pourquoi ils n'affichent généralement pas leur richesse. Il n'est donc pas surprenant que la maison d'un millionnaire ressemble à n'importe quelle autre maison ordinaire.
Comment reconnaît-on les riches au Japon ? Selon Atsushi Miura, auteur du livre « Les Nouveaux Riches », une personne est considérée comme riche au Japon si son revenu annuel moyen est supérieur à 30 millions de yens (plus de 6 milliards de VND) et son patrimoine total est d'au moins 100 millions de yens (plus de 20 milliards de VND). Actuellement, environ 1,3 million de Japonais (1 % de la population) répondent à ces critères.
Une autre façon de l’identifier est que les riches au Japon ont tendance à vivre des revenus de leurs actifs sans y toucher.
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Les Japonais riches n'aiment pas posséder de villas ou de supercars. Ils dépensent principalement leur argent dans l'art et les voyages. |
Dans ses recherches, Miura souligne que les Japonais fortunés ont tendance à éviter d'afficher leur richesse. Ils ne construisent ni manoirs ni châteaux, gardant toujours à l'esprit l'idée de « ne pas jeter l'argent par les fenêtres sans réfléchir ».
Cependant, l'élite japonaise dépense pour ce qu'elle aime, surtout ce qu'elle ne peut pas tenir. Elle préfère dépenser son argent pour fréquenter les arts et assister à des concerts plutôt que pour des voitures de luxe ou des bijoux. Elle voyage fréquemment, notamment par voie maritime.
Miura a également constaté que les Japonais aisés recherchent de plus en plus des produits nationaux. Ils achètent des produits nationaux et voyagent dans leur pays. Ils préfèrent une bonne bouteille de vin japonais à un vin étranger, et l'art japonais à l'art occidental.
Cette action n'est pas un simple passe-temps, mais témoigne également de leur responsabilité civique envers le pays. Les Japonais riches sont conscients de leur place dans la société et savent que le Japon a besoin de leur argent.
Cependant, l'élite japonaise tente d'éviter de payer des impôts sur ses actifs en les conservant à l'étranger. Pour gérer cette situation, le gouvernement japonais a édicté, depuis 2015, une réglementation exigeant de ceux qui possèdent des actifs à l'étranger d'une valeur supérieure à 50 millions de yens (plus de 10 milliards de dongs) de les déclarer.
Une autre caractéristique de la nouvelle génération de riches au Japon est qu'ils sont conscients de leur richesse, contrairement aux riches du passé. La raison principale est que les riches d'aujourd'hui sont devenus riches grâce à leurs propres efforts et talents.
Même ceux qui héritent de la fortune de leurs pères et grands-pères trouvent un emploi et travaillent toute leur vie. Au Japon, les « riches qui ne font rien » n'existent pas.
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Bien qu’ils aient hérité d’immenses fortunes de leurs parents, les enfants japonais continuent d’aller à l’école, de trouver un emploi et de travailler toute leur vie. |
Ne vous « asseyez pas et profitez de la vie »
En fait, les enfants héritent de leur famille et ce qui les enrichit, ce n'est pas seulement l'héritage, mais aussi les outils pour gagner de l'argent. Grâce à cet héritage, ils bénéficient d'une éducation de qualité et comprennent le fonctionnement de l'argent, un domaine difficilement accessible aux gens ordinaires.
Ce point de vue est exprimé plus en détail dans l'émission financière « Nikkei Plus 10 » de la Tokyo Broadcasting Corporation. Dans cette émission, Junji Hatoriya, responsable de l'Institut de recherche Nomura, explique comment les riches maintiennent leur prospérité tandis que la classe moyenne peine à rattraper son retard. Hatoriya souligne trois facteurs clés qui aideront les hauts revenus à devenir la classe aisée de demain.
Le premier facteur concerne les enfants riches. Les recherches de Nomura montrent que les enfants riches n'héritent pas nécessairement de la fortune de leurs parents ou ne s'attendent pas à en hériter pour devenir riches. Au contraire, ils apprennent à investir auprès de leurs parents. Seuls 8 % des enfants de familles ordinaires ont de l'expérience en investissement, contre 24 % des enfants de familles riches, et 52 % possèdent leurs propres actions.
Le deuxième facteur est le « pouvoir du couple », que Nomura définit comme des couples qui travaillent tous les deux pour ramener de l’argent à la maison avec un revenu combiné d’au moins 10 millions de yens par an. 44 % de ces couples ont une expérience en matière d’investissement, contre 15 % des autres couples.
Il est facile de constater que ces couples influents font tous appel à des conseillers financiers pour les aider à planifier leurs investissements et à gérer efficacement leur argent, faute de temps suffisant. Ils dépensent sans compter, mais principalement pour des choses qui leur permettent de se libérer du temps, comme les services de ménage.
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Même retraités, les seniors japonais restent très férus de technologie. Ils passent du temps en ligne pour s'informer sur l'actualité internationale et se renseigner sur les investissements financiers. |
Le dernier facteur évoqué par Nomura est celui des « anciens du numérique ». Il s'agit de retraités encore férus de technologie et qui passent beaucoup de temps en ligne. Ils comprennent le fonctionnement du monde et améliorent leurs connaissances en investissement grâce à Internet.
Ils n'achètent et ne vendent pas d'actions sur Internet. Ils le font encore à l'ancienne, par l'intermédiaire de sociétés de courtage. Mais grâce à leur connaissance des tendances financières, ils peuvent échanger avec des experts et prendre des décisions d'investissement éclairées.
Nomura estime qu'il y a aujourd'hui environ 8,8 millions de seniors numériques, avec un patrimoine total d'environ 26 millions de yens. Le senior moyen possède un patrimoine total d'environ 14 millions de yens. C'est la preuve qu'il est temps de payer pour apprendre à utiliser un ordinateur.
Selon Dan Tri
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