Le Vietnam dépense 700 dollars par an pour un étudiant.

Lors de la Conférence sur l'éducation 2018 organisée par le Comité pour la culture, l'éducation, la jeunesse et l'enfance, le professeur associé Thai Ba Can, président de l'Université Hong Bang, a affirmé que le financement joue un rôle important dans la qualité des écoles. Ces dernières années, le niveau des dépenses universitaires, mesuré par l'indice du taux d'investissement par étudiant et par an, a considérablement augmenté, mais reste faible par rapport à d'autres pays.

Photo d'illustration.

En 2009, le Vietnam dépensait en moyenne 9,24 millions de VND par étudiant et par année scolaire. En 2017, ce chiffre était passé à 16,2 millions de VND (près de 700 USD). Parallèlement, dans le groupe de l'OCDE, le coût moyen par étudiant et par an, selon les données de 2014, dépassait 16 000 USD. Plus l'établissement est grand, plus le coût de la formation est élevé.

En 2013, les dépenses du budget de l'État vietnamien par étudiant s'élevaient à 14,1 millions de VND, soit 35 % du PIB par habitant. M. Can a indiqué que ces dépenses pourraient être portées à 50 % (la Malaisie dépasse les 60 %). À cette date, les frais de scolarité proposés s'élèveraient à 10,6 millions de VND par an, soit plus que les frais de scolarité actuels des écoles publiques non autonomes financièrement. Cependant, cette augmentation doit être adaptée aux capacités économiques de la population et s'accompagner d'une amélioration de la qualité de l'enseignement.

M. Can a ajouté que le nombre actuel d'étudiants publics représente 87 % du total. Si ce nombre est réduit de 20 %, les dépenses budgétaires consacrées à l'enseignement supérieur atteindront 50 % du PIB par habitant. Par conséquent, s'il n'est pas possible d'augmenter le niveau absolu des dépenses publiques consacrées à l'enseignement supérieur, les dépenses calculées sur le PIB par habitant peuvent encore être augmentées en réduisant le nombre d'étudiants publics financés par le budget de l'État.

Les universités doivent diversifier leurs sources de revenus.

Mme Dang Thi Thanh Huyen (Académie de gestion de l'éducation) a déclaré que pour accroître l'investissement en faveur des étudiants, il est nécessaire de diversifier les sources de revenus. Alors que les sources de revenus des établissements d'enseignement supérieur dans le monde proviennent du budget de l'État, du budget de la recherche, des frais de scolarité, des contrats de recherche scientifique, du transfert de technologie, des services de conseil, des droits d'auteur, des services sur le campus ou des dons et parrainages, au Vietnam, le budget et les frais de scolarité représentent plus de 90 % du total des revenus des écoles publiques.

Partageant le même point de vue, le professeur Nguyen Trong Hoai (Université d'économie de Hô-Chi-Minh-Ville) a déclaré que dépendre d'une seule source de financement freinerait le développement des universités. Dans les pays en développement, les revenus des universités peuvent provenir d'autres secteurs économiques, tels que les marchés financiers et immobiliers. De nombreux pays asiatiques, comme la Chine et le Japon, ont adopté des politiques qui réduisent les dépenses publiques consacrées aux universités et permettent aux établissements d'enseignement de rechercher activement de nouvelles sources de revenus.

Au Vietnam, pour que les écoles aient une bonne autonomie financière afin d'investir davantage dans les étudiants, améliorant ainsi la qualité de l'éducation, M. Hoai a déclaré que le gouvernement doit assouplir les réglementations financières, permettant aux écoles de fonctionner comme une entreprise.

« C'est la prémisse pour que les universités puissent emprunter des ressources financières sur le marché financier ou acheter et vendre des biens immobiliers, ou utiliser des biens immobiliers pour mener des services commerciaux associés à la formation et à la capacité de recherche pour augmenter les revenus, au service des activités de l'école », a déclaré M. Hoai.

Selon M. Hoai, le gouvernement doit encourager les écoles à fonctionner dans un esprit d'entreprise, tout en créant un corridor politique favorable pour que les universités évoluent vers l'autonomie financière en améliorant les sources de revenus existantes et en recherchant de manière proactive de nouvelles sources de revenus.