Le Vietnam peut passer de l’importation à l’exportation d’engrais.
La situation du marché intérieur des engrais montre qu’il y aura un excédent d’offre pour l’exportation.
Lors de la récente conférence « Situation du marché et orientation de la gestion publique des engrais à l'avenir » (ville de Can Tho), organisée par le ministère de l'Industrie et du Commerce, M. Vo Van Quyen, directeur du Département du marché intérieur du ministère, a déclaré qu'actuellement, la capacité de production nationale d'engrais satisfait plus de 80 % de la demande d'engrais minéraux, l'offre d'urée étant entièrement sous contrôle. La situation du marché intérieur des engrais laisse présager une offre excédentaire pour l'exportation.
Selon le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, la demande totale d'engrais en 2013 s'élève à plus de 10,2 millions de tonnes, contre plus de 8 millions de tonnes pour la production nationale. Il faudra donc importer environ 2,2 millions de tonnes supplémentaires. La demande d'engrais importés se concentre principalement sur trois types d'engrais : l'acide sulfurique, le potassium et le diphosphate disodique (DAP).
La demande d'urée est estimée à 2 millions de tonnes en 2013, tandis que la production nationale est estimée à 2,2 millions de tonnes. D'ici 2015, la production nationale d'engrais couvrira l'essentiel des besoins agricoles avec 100 % d'urée, de phosphate et de NPK ; 70 à 80 % de DAP et 30 % de SA. Actuellement, 100 % du SA, un engrais pauvre en azote, peut être remplacé par de l'urée », prévoit M. Quyen.
Selon M. Quyen, avec l'inauguration de l'usine DAP n° 2 (capacité de 330 000 tonnes/an) à Lao Cai en 2014, combinée à l'usine DAP n° 1 actuellement en activité à Hai Phong (capacité de 330 000 tonnes/an), l'industrie vietnamienne des engrais sera progressivement en mesure de fournir ce produit de manière proactive.
Mme Nguyen Thi Kim Thoa, vice-ministre de l'Industrie et du Commerce, a déclaré qu'une approche proactive en matière d'approvisionnement en engrais était essentielle pour stabiliser les prix sur le marché intérieur et éviter les risques liés aux politiques d'exportation d'autres pays. En particulier la Chine, qui fournit environ 80 % des engrais importés par le Vietnam.
Bien que le ministère de l'Industrie et du Commerce et le ministère de l'Agriculture et du Développement rural gèrent conjointement ce produit, aucun système d'inspection spécialisé n'a été mis en place ; les responsabilités en matière de gestion des engrais n'ont pas été clairement définies, de sorte que la situation de production et de commercialisation d'engrais contrefaits et de mauvaise qualité est alarmante mais n'est pas complètement traitée.
La directrice adjointe du Département des produits chimiques du ministère de l'Industrie et du Commerce, Mme Nguyen Kim Lien, a ajouté : « Il existe plus de 300 établissements de production et de commercialisation d'engrais dans tout le pays, mais nombre d'entre eux présentent une très faible teneur en nutriments. Or, le problème réside dans le fait que les engrais ne sont pas réglementés comme des produits de production et de commercialisation soumis à des conditions, assortis d'un certificat ou d'une licence. De ce fait, les petites entreprises ne remplissent pas toutes les conditions requises et des produits de mauvaise qualité sont toujours commercialisés. »
Selon VOV-HV
