Glorifier les faux médicaments contre le cancer est pire que le crime
De nombreux experts estiment que la production de faux aliments fonctionnels et de médicaments contre le cancer à partir de poudre de charbon de bambou est un crime. Glorifier et cautionner ce produit pour tromper les consommateurs est encore pire qu'un crime.
Bien que les autorités aient récemment découvert que l'entreprise produisait de faux aliments fonctionnels et des médicaments contre le cancer à partir de poudre de charbon de bambou à Hai Phong, Vinaca Company Limited (n° 17, allée 40, rue Cu Loc, quartier de Thuong Dinh, district de Thanh Xuan, Hanoi) a néanmoins été récompensée parmi les 10 meilleures marques, produits et services du Vietnam et le visage commercial exceptionnel de 2017 par l'Institut de technologie anti-contrefaçon - Association vietnamienne pour la lutte contre la contrefaçon et la protection des marques.
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Les produits Vinaca ont été saisis par les autorités. |
Lors de la cérémonie de remise des prix 2017, outre Vinaca, de grands noms étaient présents, tels que : Tan A Dai Thanh Group, Mai Hoa Oriental Medicine Joint Stock Company, ESO Education Development Company Limited, Queen Land, Maxdecor Company, Nature Life, Green World Construction & Trading Joint Stock Company, etc. L'accord entre les marques a surpris et suscité l'indignation du public et des experts. Ce prix est un véritable « ticket d'or » pour commercialiser des produits toxiques auprès des consommateurs.
S'adressant aux journalistes, M. Le Trong Anh, directeur par intérim du Centre de conseil, de soutien aux entreprises et de développement des marques (VATAP) et membre permanent du comité d'organisation du concours des 10 meilleures marques, produits et services du Vietnam 2017, a déclaré que les informations et les prix avaient été correctement remis. La responsabilité de la mise sur le marché de ce produit tout au long de l'année 2017 incombe aux autorités, notamment à la Direction du marché. Par ailleurs, le responsable de l'Association vietnamienne pour la lutte contre la contrefaçon et la protection des marques (VATAP) a déclaré que l'Institut des technologies anti-contrefaçon (organisateur du concours), bien que rattaché à l'Association, fonctionne de manière indépendante et possède son propre label. La VATAP n'est donc pas impliquée dans la gestion de ce concours.
Cette réponse irresponsable a suscité une vive indignation publique. M. Vu Vinh Phu, expert économique et ancien directeur adjoint du Département du Commerce de Hanoï, a affirmé : « L’unité organisatrice doit assumer la responsabilité commune des marques qu’elle a honorées. Il est impossible d’échapper à sa responsabilité en « justifiant » qu’elle honore uniquement la marque, et non le produit. Une marque sans produit, à quoi sert-elle ? »
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Prix Vinaca Top 10. |
Par ailleurs, M. Phu a proposé de modifier le décret 15/2018/ND-CP relatif à la loi sur la sécurité alimentaire. Ce décret permet aux entreprises d'autodéclarer la sécurité alimentaire et de se soumettre ensuite à des inspections par les autorités compétentes. Ce mécanisme les libère des inspections répétées. Cependant, il constitue une faille qui permet aux entreprises illégales de proliférer. Il est donc nécessaire d'envisager une étape de pré-inspection pour certains produits spécifiques, tels que les médicaments contre le cancer et les aliments fonctionnels, avant leur mise sur le marché. Cela contribuera à créer un marché « propre » et à rassurer les consommateurs lors de l'achat de ces produits.
S'adressant à la presse, M. Le Van Cuong, ancien député de la province de Thanh Hoa, a déclaré sans détour : « Les patients atteints de cancer sont des personnes malheureuses. » La raison en est que le coût des traitements contre le cancer reste trop élevé, ce qui rend très difficile pour les patients démunis l'accès à un traitement efficace. La société Vinaca apporte une lueur d'espoir aux patients, mais il s'agit malheureusement de faux médicaments. La contrefaçon de médicaments contre le cancer est déjà un crime, et une organisation qui prétend lutter contre la contrefaçon et protéger les consommateurs cautionne et encense ce crime, ce qui est d'autant plus condamnable.
Selon M. Cuong, une organisation qui agit sans se soucier des intérêts de la population, mais uniquement de ses propres intérêts, est une arnaque. Une marque reconnue doit disposer des documents pertinents, notamment des certificats du ministère de la Santé et du service des impôts.
Si vous ne possédez pas d'expertise, vous devez être évalué par l'autorité compétente. Selon la loi, toute personne ou organisation qui enfreint la loi et entraîne de graves conséquences doit en répondre devant la justice. Pour l'instant, l'unité organisatrice doit révoquer le titre, présenter des excuses publiques pour sa négligence et être tenue responsable des dommages et intérêts et des litiges. Suite à cet incident, l'autorité compétente doit se pencher sur l'organisation de tout programme d'honneur. Toute profession concernée doit pouvoir consulter un organisme spécialisé et respecter une réglementation stricte », a suggéré M. Cuong.