Bonne Journée internationale des enfants 1er juin : Ne pars pas loin, enfance...
(Baonghean) - Qui aurait pensé que le soleil était une fleur, ouvrant ses pétales chaque matin ?
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La joie des champs. Photo : Ho Long |
Qui aurait cru que les moineaux et le vent jouaient ensemble dans le champ et couraient soudain après mon rire vif derrière la chemise moite de ma mère ?
Qui aurait pensé que je pourrais me transformer en nuage pour protéger la tête de mon père dans la chaleur de l'après-midi, et que les vœux que j'ai formulés en faisant voler des cerfs-volants sur la digue herbeuse se réaliseraient dans un avenir proche ?
Ce ne peut être que des enfants, ce ne peut être que de l'enfance ! Une enfance divine. Les yeux des enfants, même nés dans la pauvreté et la misère, brillent encore d'un regard rêveur sur le monde coloré. Et des rêves, des rêves qui s'envolent sans être freinés par la réalité…
J'ai été un jour surpris lorsque ma fille de CE1, dans une dissertation descriptive, a comparé des bottes de longanes à un essaim d'abeilles. J'ai essayé de lui expliquer que la comparaison semblait un peu bancale, mais elle a maintenu son opinion : « Non, je les ai regardées et j'ai pensé à un essaim d'abeilles. J'ai même eu l'impression qu'elles allaient s'envoler. » Une autre fois, le visage triste, une élève de CE1 a confié à sa mère : « Maman, pourquoi mon enfance n'a-t-elle pas été si « belle » ? » J'ai été très surpris : « Pourquoi dis-tu ça ? Tes parents ont toujours essayé de te donner le meilleur ? » Non, j'ai vu beaucoup d'amis dire qu'ils étaient heureux d'aider leurs parents aux tâches ménagères, d'aller pêcher à la campagne, de couper du bambou et d'en fabriquer des tiges à distribuer… »
Oh, il s'avère que je suis si loin de mon enfance. Loin de la petite fille qui fondait en larmes dans le petit jardin en voyant un oignon vert pousser du bulbe sec et tordu qu'elle avait caché à sa grand-mère et déposé près des choux-raves. Si loin, le bonheur d'attendre six mois pour recevoir en cadeau un livre de contes de fées que mon père avait promis de rapporter lors de son congé… Et maintenant, j'ai tant fait pour que mon enfant ne connaisse pas un seul jour de privation, mais pourquoi se sent-il si démuni ?
Ai-je eu tort ? Comme tant d'adultes, de continuer à regarder les enfants avec nos propres yeux ? Et de leur donner ce que nous souhaitons qu'ils reçoivent ? Ai-je eu tort de m'éloigner trop de mes souvenirs d'enfance, au point que, lorsque je repense à mon passé, je réalise soudain que la jeune fille dans le miroir ne semble avoir aucun lien avec moi ? Je réalise avec tristesse que, lorsque mon imagination s'est envolée, je suis plus intelligente, plus alerte, mais aussi moins heureuse…
Et ce soir, je suis restée assise un long moment à regarder ma fille dormir... Posant mes lèvres sur son front, j'ai eu envie de murmurer : Ma fille, je suis désolée !
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