Le Royaume-Uni lance une enquête sur l'IA en raison des inquiétudes concernant les risques potentiels

Bien que la recherche sur la technologie de l'IA se poursuive depuis de nombreuses années, le développement rapide d'applications d'IA innovantes comme ChatGPT a changé le fonctionnement des entreprises et de la société.

Photo d'illustration.

Les gouvernements du monde entier tentent aujourd'hui de trouver un équilibre leur permettant d'évaluer et de contenir certaines des conséquences négatives potentielles de l'IA sans entraver le développement de cette technologie.

L'Autorité de la concurrence et des marchés (CMA) a ouvert une enquête sur le secteur de l'intelligence artificielle afin d'examiner les problèmes de concurrence et les préoccupations des consommateurs, alors que des géants technologiques américains tels que Microsoft et Google ont lancé de nouveaux produits ces derniers temps.

L’enquête portera sur les « modèles fondamentaux » tels que les grands modèles de langage et l’IA générative, comme ceux développés par OpenAI, société soutenue par Microsoft.

Les modèles de langage à grande échelle sont des systèmes d'IA entraînés sur d'énormes quantités de données pour comprendre le langage humain et donner des réponses semblables à celles des humains.

L'intelligence artificielle générative désigne les outils qui permettent de créer du contenu à partir des requêtes des internautes. Ces technologies offrent un potentiel considérable pour améliorer l'efficacité du travail et réduire le temps nécessaire à la création de textes simples pour divers usages.

Cependant, elles ont également alarmé les autorités de réglementation, qui s'inquiètent du rythme rapide de développement des systèmes d'IA et de ses conséquences sur le marché du travail.

« L’intelligence artificielle a fait irruption dans la conscience collective ces derniers mois, mais elle est sur notre radar depuis un certain temps », a déclaré Sarah Cardell, directrice générale de la CMA, dans un communiqué du 4 mai. « C’est une technologie qui se développe à une vitesse fulgurante et qui a le potentiel de transformer la façon dont les entreprises sont compétitives et de stimuler une croissance économique significative. »

« Il est essentiel que les entreprises et les consommateurs britanniques puissent facilement profiter des avantages potentiels de cette technologie innovante, tout en étant protégés contre les risques liés à la désinformation ou aux informations erronées », a ajouté Sarah Cardell. « Notre objectif est de contribuer au développement de cette nouvelle technologie de manière à garantir des marchés ouverts et concurrentiels ainsi qu'une protection efficace des consommateurs. »

L'Autorité de la concurrence et des marchés (CMA) a indiqué qu'elle recueillerait les commentaires et les témoignages des parties prenantes jusqu'au 2 juin. Elle publiera ensuite un rapport présentant ses conclusions en septembre.

L’annonce de la CMA fait suite à une demande du gouvernement invitant les organismes de réglementation à examiner comment des principes tels que la sécurité, la transparence et la responsabilité sont intégrés dans les systèmes d’IA.

En mars, le gouvernement britannique a publié un livre blanc présentant une nouvelle approche de la réglementation des technologies, choisissant de répartir la responsabilité réglementaire de l'IA entre les organismes de réglementation des droits de l'homme, de la santé et de la sécurité, et de la concurrence, plutôt que de créer une nouvelle agence dédiée à cette technologie.

Plusieurs autres pays à travers le monde ont également lancé des enquêtes pour examiner les risques liés à l'IA. L'annonce d'une enquête par le Royaume-Uni fait suite à des enquêtes menées en Chine, en Belgique, en Italie et aux États-Unis.

Plus tôt cette semaine, la vice-présidente américaine Kamala Harris a rencontré des représentants de Microsoft et de Google ainsi que des start-ups spécialisées en intelligence artificielle OpenAI et Anthropic afin de discuter du développement responsable de l'IA.

Parallèlement, la présidente de la Commission fédérale du commerce des États-Unis, Lina Khan, a déclaré que les autorités de réglementation étaient en alerte quant aux moyens par lesquels l'IA, qui innove rapidement, pourrait être utilisée pour enfreindre les lois antitrust et de protection des consommateurs.