« Effacer » un village de moules le long de la rivière Lam ?

Thuc Duong April 30, 2018 06:39

(Baonghean.vn) - L'exploitation massive du sable et du gravier a modifié le cours de l'eau ; la pollution a entraîné la disparition des moules. Le quai des moules de Hao Hao est désert, vide, et les bateaux rouillent sur le rivage.

Au milieu du troisième mois lunaire, nous nous sommes rendus au quai de Hao Hao (hameau de Tret, commune de Khanh Son, Nam Dan), un lieu réputé pour la pêche aux palourdes. Les moules de Tret sont célèbres pour leur chair parfumée, douce et ferme, très appréciée des gourmets venus de près ou de loin. Les commerçants viennent les acheter directement au quai, évitant ainsi aux pêcheurs de se déplacer pour les vendre. La pêche aux palourdes est une activité complémentaire, mais elle constitue la principale source de revenus pour les habitants de certains hameaux de Khanh Son, notamment celui de Tret (hameau n° 2).

Bến Hao Hao vắng hoe
Pendant la saison de la récolte des moules, le quai de Hao Hao est désert. Photo : Thuc Duong

Mais aujourd'hui, à cause de l'exploitation massive du sable et du gravier, le cours de la rivière Lam a changé ; la pollution de l'eau a entraîné la disparition des moules. Le quai de Hao Hao est désert, vide, et les bateaux rouillés gisent sur la rive. Les outils de récolte des moules, tels que la houe, le râteau, le filet et le rouleau, doivent être rangés dans un placard ou entreposés dans un entrepôt.

Dụng cụ đi hến của người dân Khánh Sơn (Nam Đàn) giờ đành phải
Les outils de pêche aux palourdes des habitants de Khanh Son (Nam Dan) sont désormais laissés au placard. Photo : Thuc Duong

Faute de moules, les gens perdirent leur emploi et se retrouvèrent au chômage. Certains foyers possédant de grands jardins se reconvertirent dans la culture des citrons et des légumes ; d’autres allèrent en forêt pour couper du bois et tresser des balais destinés à la vente ; les jeunes partirent vers le sud et le nord pour travailler comme ouvriers agricoles et gagner leur vie.

M. Ha Van Hue, habitant du hameau n° 2, a déclaré : « Ma famille compte six ou sept frères et sœurs qui travaillent tous dans la pêche aux palourdes. Les palourdes sont la principale source de revenus de toute la famille. Toutes les dépenses en dépendent. Maintenant que les palourdes sont épuisées, nous sommes sans emploi. C’est la basse saison ; chaque année, nous allons pêcher les palourdes en bateau et gagnons plusieurs centaines de milliers de yuans par jour, mais maintenant, nous sommes obligés de rester les bras croisés. »

Hors saison, pendant la pêche aux moules, certains ménages, désespérés par leurs efforts et leurs dépenses, achetaient du carburant pour faire avancer leurs bateaux et tenter de pêcher, en vain. Après une demi-après-midi d'attente sur le quai, nous avons finalement rencontré M. Hai et sa femme, qui avaient jeté l'ancre. Il nous a confié, consterné : « J'ai perdu près de 200 000 VND en carburant, à descendre jusqu'à Nam Cuong, Nam Trung, passant presque une journée entière dans l'eau et sous le soleil, pour rien. Les commerçants m'ont proposé de la nourriture, mais ça ne suffit même pas pour faire une soupe. » Il montrait les moules qu'il avait ramassées ce jour-là, estimant avoir récolté quelques kilos de moules et quelques petits poissons. Il avait donc perdu la moitié du budget carburant, sans compter la journée de travail perdue pour le couple. « On abandonne le bateau ! On n'ose plus y aller ! Comment gagner de l'argent avec ça ? », soupira sa femme.

Số hến ít ỏi vợ chồng anh Hải bắt được sau một ngày dầm nước dãi nắng. Ảnh Thục Dương
Les quelques moules que M. Hai et sa femme ont pêchées après une journée de bronzage. Photo : Thuc Duong

En longeant la rivière Lam qui traverse la commune de Khanh Son, on constate que les bateaux sont tous à quai. Il est rare d'y croiser des pêcheurs de palourdes. Et le constat est le même : « Rien ! ». C'est tout le contraire d'il y a deux ans, lorsque les quais grouillaient de bateaux chargés de palourdes. Pendant la saison des palourdes (de mars à novembre du calendrier lunaire), un seul bateau (deux pêcheurs) pouvait ramener chaque jour une tonne de palourdes, rapportant facilement des millions de dongs. À cette époque, le village était désert, seule la rivière s'animait. Aujourd'hui, c'est tout le contraire : la récolte du riz n'est pas encore arrivée, la plupart des gens sont chez eux, les quais sont déserts et, pour ce qui est des palourdes, « difficile de se préparer une simple soupe de légumes avec des palourdes ! Si on veut en manger, il faut aller en acheter au marché », déplore M. Viet Son.

La crainte de voir disparaître le village de moules de Hao Hao est donc désormais bien réelle...

Journal Nghe An en vedette

Dernier

x
« Effacer » un village de moules le long de la rivière Lam ?
ALIMENTÉ PARUNCMS- UN PRODUIT DENEKO