L'influence de la « forêt de bambous » sur la vie des habitants des hauts plateaux de Nghe An
(Baonghean) - Le meter est en réalité une espèce de bambou sauvage. Au nord de Thanh Hoa, on l'appelle « luong ». À Nghe An, la communauté thaïe le nomme « met », et la langue kinh courante conserve ce nom, probablement d'après l'usage thaï.
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| Forêt de mètres dans le district de Tuong Duong. Photo de : Dinh Tuan |
Peu importe le nom qu'on lui donne, pourvu que chacun reconnaisse cette espèce de bambou sauvage. Derrière ma maison, près du réservoir hydroélectrique de Chi Khe (Con Cuong), poussent en touffes de vieux buissons de mét. Au printemps, chaque midi, sous une douce brise, les hautes racines du mét semblent s'incliner légèrement, les branches et les feuilles bruissent, et parfois on entend même le craquement des racines qui s'entrechoquent, comme si l'on berçait un bébé. Les anciens du village racontent qu'autrefois, cette terre était recouverte d'une dense forêt de mét qui s'étendait de la forêt jusqu'aux rives de la rivière Nam Pao (Song Lam).
Seuls ceux qui sont nés et ont grandi dans les montagnes, vivant de la nature, peuvent comprendre les usages du bambou et du bois.
Depuis que les premières pousses de bambou ont émergé de terre, elles ont été utiles à l'humanité. À travers les générations, et jusqu'à aujourd'hui, les pousses de bambou demeurent un élément indispensable de l'alimentation quotidienne.
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| Les pousses de bambou sont utilisées dans la préparation de certains plats. Photo : Lu Phu |
Si, autrefois, les habitants consommaient des pousses de bambou pour apaiser leur faim et traverser la période de disette, aujourd'hui, elles sont devenues un mets de choix. Pour les montagnards, malgré une vie plus prospère et l'éloignement de leur terre natale, penser à leurs pousses de bambou bouillies à la sauce de poisson ou à la pâte de crevettes est une évidence. Dans la cuisine thaïlandaise de Nghệ An, les pousses de bambou sont également grillées pour composer des salades, ou marinées dans le sel pour en faire des pousses de bambou marinées à conserver. Ces dernières sont notamment cuisinées avec des ingrédients tels que de la viande, du poisson, des chrysalides de vers à soie, des œufs de fourmis, des sauterelles, des larves d'abeilles… pour créer des spécialités uniques et savoureuses.
Le vieux bambou sert à construire des huttes, des cabanes, à paver les maisons sur pilotis, à fabriquer des clôtures, des roues à eau et des abreuvoirs. De plus, d'innombrables ustensiles et objets du quotidien des montagnards sont fabriqués à partir de bambou, comme des paniers, des plateaux, des tamis, des vanniers, etc. Même les cure-dents sont en bambou.
Le bambou est également présent dans la vie spirituelle et les croyances de ce peuple. Par exemple, il sert à la construction du temple dédié aux « chau din chau nha » (propriétaires terriens et cultivateurs), du temple dédié aux « lung ta » (côté étranger), de l’arbre « neu » et de l’arbre à fleurs lors du festival Xang khan (Xang oc), ainsi qu’à l’érection du Ton cao (pilier cosmique) près des tombes des défunts, orné de cigales et de corbeaux divins (ca loc).
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| Le bambou est la matière première utilisée pour fabriquer des objets du quotidien. Photo : Dinh Tuan |
Je me souviens de la leçon « Le bambou vietnamien » de Thep Moi (Extrait du manuel de littérature de 7e année, Éditions pédagogiques, 1980) que j'ai étudiée dans ma jeunesse. Je pense que quiconque l'a étudiée se souvient au moins de quelques phrases et paragraphes, comme : « Le bambou restera à jamais lié au peuple vietnamien. »
Mon voisin, M. Vi Van Linh, du village de Chau Dinh, commune de Chau Khe (Con Cuong), s'affaire depuis quelques jours à abattre des arbres pour les vendre. Il possède une forêt héritée de ses ancêtres. À chaque fois, il abat une centaine d'arbres. Chaque arbre se vend entre 15 000 et 30 000 VND, selon l'essence. « Je n'abats que les vieux arbres », explique M. Linh. « Oui ! Il faut les préserver ! Il ne faut pas les exploiter à outrance. »
Chaque jour, depuis ma maison donnant sur la route nationale 7, je vois passer d'énormes camions chargés à ras bord de compteurs. Chaque fois que je descends vers Con Cuong, en passant par la commune de Chi Khe, je vois de nombreuses maisons alignées, avec des piles de compteurs devant leurs portes, attendant que les camions viennent les emporter.
« Le meét est très facile à cultiver », a déclaré M. Linh. « Il peut pousser même si on le tuteure. La récolte a lieu au bout de 5 à 6 ans environ. Pour un plant très âgé, il faut compter jusqu'à 10 ans. » J'ai acquiescé et ajouté : « Cultiver du meét, c'est aussi contribuer à la protection de l'environnement. »
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| Ces compteurs sont utilisés par les habitants du district de Tuong Duong ; l’eau est chargée sur des camions et transportée en aval pour être consommée. Photo : Quang An |






