5 idées fausses fatales lorsque les appareils technologiques sont mouillés
Des téléphones qui tombent dans les toilettes, aux montres connectées trempées dans la piscine, en passant par les écouteurs qui se retrouvent accidentellement lavés avec des vêtements, ces « accidents technologiques » peuvent arriver à tout le monde. Mais parmi les innombrables conseils en ligne, où est la vérité ?
Dans un monde où les appareils électroniques nous accompagnent de la salle de bain à la salle de sport, la résistance à l’eau devient un facteur de plus en plus important lorsque les consommateurs choisissent des produits.
Des téléphones aux montres connectées en passant par les écouteurs sans fil, la plupart des appareils modernes sont annoncés comme « étanches », « résistants à l’eau » ou « classés IP68 ».

Cependant, la capacité de survivre à une chute dans les toilettes ou dans une machine à laver ne dépend pas seulement des spécifications techniques, mais aussi de la bonne compréhension et des actions correctes de l'utilisateur.
Une étude récente a montré que la plupart des consommateurs sont trompés ou induits en erreur par les allégations de résistance à l’eau, ce qui conduit à des actions incorrectes lorsque des problèmes surviennent, aggravant ainsi l’état de l’appareil.
Voici les cinq mythes les plus courants sur l’exposition des appareils électroniques à l’eau et pourquoi vous devriez être prudent.
Mythe 1 : Si un appareil fonctionne encore, il est « correct »
Beaucoup de gens poussent un soupir de soulagement lorsque leur appareil fonctionne encore après avoir été essuyé ; par exemple, l'écran s'allume, l'écran tactile fonctionne ou le haut-parleur émet encore du son. Cependant, ce que l'œil nu ne voit pas, c'est la corrosion qui se produit silencieusement à l'intérieur du circuit imprimé. L'humidité provoque non seulement des courts-circuits temporaires, mais aussi une oxydation qui, à terme, endommage les composants métalliques.
Le plus dangereux est que les dommages causés par la corrosion peuvent apparaître tardivement, des semaines, voire des mois, plus tard. Un téléphone qui semblait « réparé » peut soudainement rendre l'âme, sans cause apparente, et il est alors trop tard.
L'eau, l'humidité de la salle de bain, les climats tropicaux ou même la transpiration du poignet lorsqu'on porte une montre connectée suffisent à endommager l'appareil en cas d'exposition prolongée. Par conséquent, le simple fait qu'un appareil fonctionne après séchage ne signifie pas qu'il est parfaitement fonctionnel.
Mythe 2 : « Étanche » signifie absolument sûr
Le terme « étanche » a été utilisé à tort, au point de créer une grave confusion. Aux États-Unis, la Federal Trade Commission (FTC) est intervenue pour contrôler l'utilisation de ce terme par les entreprises dans leurs publicités, notamment pour les montres. Le problème est qu'aucun appareil n'est véritablement « étanche », seulement différents degrés de résistance à l'eau.
Les appareils modernes sont souvent dotés d'un indice de protection IP (Ingress Protection), tel que IP67 ou IP68. Cependant, ces spécifications ne reflètent la résistance à la poussière et à l'eau que dans des conditions de test standard, généralement en eau douce, sans pression et à température ambiante.
Si vous laissez tomber votre téléphone dans un bain savonneux, une piscine chlorée ou même si vous l'immergez dans de l'eau salée, il pourrait dépasser les tests d'étanchéité du fabricant. « Étanche » ne signifie pas « insensible à tous les liquides ».
Mythe 3 : L’indice IP est une preuve réelle de résistance à l’eau
Un appareil annoncé comme IP68 peut résister à une immersion dans de l'eau douce à une profondeur de 1,5 mètre pendant 30 minutes. Mais qu'en est-il de l'eau savonneuse ? De l'eau salée ? De l'eau contenant de l'alcool ou des produits de nettoyage ? Ces facteurs ne sont généralement pas pris en compte dans les tests.
De plus, les indices IP ne permettent pas de mesurer la résistance à l'eau à long terme. Au fil des ans, les joints en caoutchouc et les joints d'étanchéité peuvent se dégrader. Un téléphone IP68 à l'achat peut ne plus offrir une protection efficace après 2 à 3 ans.
Par conséquent, les utilisateurs ne doivent pas se fier uniquement à l'indice IP pour tester l'appareil en environnement humide ou immergé. Il s'agit d'un indice technique, et non d'une garantie de non-responsabilité pour tout comportement à risque.
Mythe 4 : Le riz est la meilleure méthode de sauvetage d'appareil
L'une des solutions maison les plus courantes pour nettoyer un appareil mouillé consiste à le plonger dans un bol de riz. L'idée est que le riz absorbe l'humidité de l'appareil. Mais en réalité, ce n'est pas aussi efficace qu'on pourrait le croire.

Photo : Internet.
De nombreuses études ont montré que le riz n'absorbe que peu d'humidité et qu'il ne sèche pas plus vite que s'il était laissé dans un environnement sec et bien ventilé. Pire encore, la poussière ou les débris de riz peuvent pénétrer dans les fissures et endommager davantage les composants.
Il est préférable d'éteindre immédiatement l'appareil, de retirer la batterie (si possible), de débrancher les ports et de le laisser dans un endroit frais et sec pendant au moins 48 heures. Si possible, confiez-le à un réparateur professionnel dès que possible.
Mythe 5 : La garantie s'occupera de tout
Lorsqu'un appareil est impliqué dans un accident d'eau, beaucoup se sentent rassurés, pensant qu'il est « toujours sous garantie ». Cependant, la plupart des garanties standard des appareils électroniques ne couvrent pas les dommages causés par les liquides.
Vous pouvez souscrire des garanties étendues ou une couverture dommages accidentels, mais même dans ce cas, les conditions sont limitées. De nombreuses polices n'autorisent qu'un nombre limité d'« incidents » par an ou refusent de couvrir un accident si l'utilisateur ne respecte pas les règles d'entretien.
Il est toujours indispensable de comprendre la politique de garantie et de lire attentivement les conditions avant qu’un incident ne survienne.
Réalité et responsabilité : utilisateurs, fabricants et avenir des appareils intelligents
L'étanchéité des appareils technologiques s'améliore constamment grâce aux progrès de la conception, des matériaux et des techniques de fabrication. Cependant, les entreprises continuent de vanter ces caractéristiques de manière exagérée, allant parfois au-delà des limites de sécurité réelles.
Un exemple notable est l'affaire de 2022, où Samsung Australie a été condamnée à une amende de 14 millions de dollars australiens pour avoir fait de la publicité trompeuse selon laquelle ses téléphones Galaxy pouvaient être utilisés en toute sécurité dans les piscines ou l'océan, alors que la documentation technique recommandait de ne pas les utiliser dans ces environnements.
La publicité véhicule souvent une image « insouciante » de la technologie, de Lil Wayne arrosant ses téléphones de champagne aux vidéos de personnes plongeant leurs téléphones dans des aquariums. Mais ces images ne reflètent pas la réalité des expériences que les utilisateurs rencontreront s'ils le font.
Dans un monde où téléphones, tablettes et écouteurs sont omniprésents dans les salles de bains, les cuisines, les salles de sport et les plages, les fabricants doivent repenser leurs responsabilités. Concevoir des appareils résistants aux situations réelles, être transparent sur la durabilité des produits et proposer un service de réparation équitable sont essentiels.
Le mouvement pour le « droit à la réparation » se développe, réponse naturelle à l'asymétrie d'information entre fabricants et consommateurs. Lorsqu'un utilisateur se voit refuser une garantie pour cause de « mauvaise utilisation », alors que le défaut résulte d'un accident banal, il ne s'agit pas seulement d'un problème technique, mais d'un problème d'équité technologique.
En bref, la technologie moderne a beaucoup progressé en matière d'étanchéité, mais elle ne suffit pas à résister à toutes les situations. En tant qu'utilisateur, méfiez-vous des publicités tape-à-l'œil et prévoyez toujours un plan de secours. Éteignez, séchez correctement et faites appel à un professionnel si nécessaire.