Qui prive les enfants de temps de jeu ?

Bien qu'il n'existe pas de données d'enquête officielles, de plus en plus de signes indiquent que les enfants vietnamiens passent de moins en moins de temps à jouer. Trop d'études et trop peu de temps de jeu sont à l'origine de nombreux incidents déchirants.

Machines d'apprentissage

Dans les grandes villes, il n'est pas rare de voir des « machines à apprendre » : elles se lèvent à 5 h, vont à l'école à 6 h, leurs parents viennent les chercher à 17 h, suivent des cours de soutien de 19 h à 21 h, et rentrent tard le soir. Finies les récréations ! Si l'on ajoute à cela un programme scolaire chargé et une compétition acharnée pour les notes, les enfants seront de plus en plus soumis à cette pression.

Il n’est pas rare de voir des élèves devoir manger et boire sur le chemin de l’école.

Cette situation est de plus en plus confirmée par les experts, même étrangers. Lors d'une conférence à Hô-Chi-Minh-Ville l'année dernière, le Dr Jonathan Halévy, pédiatre à l'Hôpital de médecine familiale, a déclaré que les enfants vietnamiens étaient surchargés par un emploi du temps scolaire chargé.

Les parents vietnamiens sont très dévoués et souhaitent que leurs enfants reçoivent la meilleure éducation possible. Beaucoup d'adolescents prennent des cours supplémentaires de mathématiques, d'anglais… après l'école. Ensuite, ils rentrent chez eux pour un dîner rapide et faire leurs devoirs. Lorsqu'ils se couchent, il est presque minuit (voire plus).

« Certaines écoles au Vietnam fonctionnent par roulement et les cours commencent très tôt, ce qui oblige les enfants à se lever à 5 heures du matin pour arriver à l'heure à l'école. Cela leur laisse très peu de temps pour se reposer », a expliqué M. Jonathan.

Les enfants sont privés de temps de jeu à cause de la pression scolaire.

Des avertissements continuent d'être émis. Mais récemment, des milliers de parents ont été surpris par une histoire vraie : un élève de 3e s'est suicidé sous la pression des études et des notes. Ayant de faibles notes, malgré des attentes élevées, et fréquentant une école où la compétition était rude, cet élève n'a pas pu surmonter sa déception, a souffert d'une grave dépression et a opté pour une issue extrême.

Redonnez du temps de jeu aux enfants

Lorsque cette histoire déchirante s'est produite, de nombreux parents ont commencé à paniquer et à se remettre en question. Nombre d'entre eux ont écrit sur leur page Facebook qu'ils n'obligeraient plus leurs enfants à étudier et qu'ils ne se soucieraient plus autant de leurs notes qu'avant.

Mais ce n'est pas la solution idéale pour soulager la pression sur les enfants, alors que le système éducatif est encore jugé trop lourd. Selon de nombreux experts, donner aux enfants plus de temps de jeu est le moyen de les aider à trouver un équilibre et de soulager la pression.

Le psychologue Dinh Phuong Duy, président de l'Association de psychologie et d'éducation de Hô-Chi-Minh-Ville, a déclaré avoir été témoin de nombreux cas où, l'après-midi, les parents emmenaient leurs enfants à des cours supplémentaires, pendant qu'ils marchaient, ils mangeaient un sandwich, et quand ils rentraient à la maison le soir, les enfants étaient épuisés et devaient encore continuer à faire leurs devoirs.

Selon lui, selon les principes psychologiques courants, les activités humaines, la vie, les jeux, le repos, etc., doivent être en accord avec le rythme biologique de chacun. Si les enfants étudient trop, ils n'auront pas assez de temps pour équilibrer leur vie mentale, ce qui les conduira à être surchargés par les études.

Un étudiant a rapidement mangé avant d'aller à un cours supplémentaire.

De nombreux enfants des villes grandissent avec une enfance incomplète, se contentant d'étudier sans jamais s'adonner à des jeux interactifs intéressants avec leurs amis… Sur le plan spirituel, l'âme des enfants sera peu émotive envers le monde qui les entoure, ce qui entraînera une pauvreté émotionnelle. Une personne peu émotive se comportera de manière très rigide envers le monde, s'adaptera difficilement aux changements de la vie et se fermera facilement à la société.

Cela entraîne également des conséquences plus graves : les enfants n'auront pas d'amis avec qui jouer, grandiront comme des coqs de combat, ne sachant que faire des études, mais manquant de compétences pratiques et sociales. De ce fait, les enfants tombent facilement dans des pièges et n'ont pas la résistance mentale nécessaire pour surmonter les échecs, a déclaré le Dr Dinh Phuong Duy.

Selon Dantri