La Grande-Bretagne annonce son intention d'augmenter considérablement sa production d'armes, en construisant au moins six nouvelles usines
Le secrétaire britannique à la Défense, John Healey, vient d'annoncer un plan ambitieux de réarmement massif, comprenant un investissement de 2 milliards de dollars pour construire au moins six nouvelles usines de munitions et d'explosifs.

Cette décision intervient avant l'annonce, le 2 juin, de la révision stratégique de la défense du gouvernement britannique.
Selon le plan, en plus de construire de nouvelles usines, la Grande-Bretagne encouragera également l'achat de plus de 7 000 armes à longue portée produites dans le pays, notamment des drones et des missiles.
La secrétaire Healey s’est également engagée à augmenter les dépenses de défense à 3 % du PIB d’ici 2034.
Dans une déclaration du 31 mai (heure locale), M. Healey a souligné que les leçons douloureuses tirées des actions militaires de la Russie en Ukraine montrent que la puissance militaire ne peut être solide que si elle est soutenue par une industrie de défense correspondante.
« Nous renforçons la base industrielle du Royaume-Uni pour améliorer la dissuasion, garantir la sécurité nationale et une forte position internationale », a-t-il déclaré.
Le conflit en Ukraine a révélé d’importantes lacunes dans la capacité de production d’armes occidentales, et des officiers supérieurs britanniques auraient mis en garde depuis des mois contre l’épuisement des stocks d’armes.
Cependant, les politiciens de l’opposition ont remis en question le moment choisi pour cette annonce, soulignant que l’achat d’armes est au point mort depuis un an.
M. James Cartlidge, qui occupe l'équivalent du poste de secrétaire à la Défense au sein du cabinet fantôme du Parti conservateur, a déclaré : « Nous saluons les investissements dans de nouvelles usines de munitions, mais nous ne savons pas quand elles seront prêtes, seulement que ces commandes auraient dû être passées il y a plusieurs mois. »
Le Royaume-Uni a été l’un des plus fervents soutiens de l’Ukraine dans son conflit avec la Russie, et les membres européens de l’OTAN cherchent également à accroître leur soutien militaire à Kiev, craignant que les États-Unis, sous la présidence de Donald Trump, ne réduisent leur aide.
Du côté russe, Moscou a averti à plusieurs reprises que l'aide militaire des pays occidentaux à l'Ukraine ne ferait qu'aggraver le conflit sans en changer l'issue finale.
Des responsables russes ont également accusé l'ancien Premier ministre britannique Boris Johnson d'avoir encouragé l'Ukraine à abandonner les négociations de paix au printemps 2022 – une accusation que M. Johnson a démentie. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a qualifié ce démenti de « mensonge éhonté ».