La presse doit se battre pour la vérité avec des preuves légales.
C'est le contenu de la réponse au journaliste de M. Duong Xuan Nam, ancien rédacteur en chef du journal Tien Phong, sur « le rôle de la presse et des médias dans la purification du nom des personnes lésées ».
Ce n'est pas maintenant que les reportages visant à clarifier les cas présentant des signes d'erreur judiciaire apparaissent. En réalité, la presse a contribué à clarifier de nombreuses erreurs judiciaires par le passé. À l'occasion de la condamnation injustifiée de M. Huynh Van Nen, qui vient d'être éclaircie par les excuses publiques du parquet, l'histoire du recours à la presse et son rôle dans les affaires blanchies d'erreur judiciaire ont été mis en lumière. Que devrait faire la presse face à des cas présentant des signes d'erreur judiciaire ?
Pour répondre à cette question, le journaliste a interviewé M. Duong Xuan Nam, ancien rédacteur en chef du journal Tien Phong. M. Duong Xuan Nam est celui qui lui a demandé d'enquêter et de vérifier de nombreuses condamnations injustifiées, notamment l'affaire de la disculpation d'un professeur d'université condamné à tort pour meurtre.
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M. Duong Xuan Nam, ancien rédacteur en chef du journal Tien Phong. |
Monsieur, l'histoire de la condamnation injustifiée de M. Huynh Van Nen suscite actuellement une vive attention du public. De nombreuses questions sont soulevées, notamment le rôle des médias dans la réhabilitation des personnes condamnées à tort. On sait que, lorsque vous étiez rédacteur en chef du journal Tien Phong, vous avez publié des articles visant à la réhabilitation des personnes condamnées à tort. Pourriez-vous, s'il vous plaît, raconter cette histoire à nouveau ?
Il y a près de trente ans, le journal Tien Phong réexaminait une condamnation injustifiée, le cas de Nguyen Sy Ly à Nghe An. Ly était maître de conférences à l'université Tay Nguyen. De retour chez lui pour les vacances du Têt, un meurtre fut commis dans le village… Ly fut reconnu coupable de meurtre par le tribunal. En prison, Ly et sa famille écrivirent des pétitions pendant de nombreuses années, en vain. Un codétenu, Cao Tien Mui, constatant que Ly avait été lésé, tenta de se réformer pour obtenir une libération anticipée et chercha un moyen de le blanchir. Après sa sortie de prison, Mui rencontra Ho Hong Tuyen, horloger du chef-lieu du district, pour lui raconter l'histoire. Tuyen se rendit au journal Tien Phong pour lui demander de la publier. Le journal Tien Phong (je venais alors d'en devenir rédacteur en chef) envoya le journaliste Manh Viet enquêter avec Ho Hong Tuyen et rédiger de nombreux articles publiés dans Tien Phong. Le rapport d'enquête « Trois mille jours d'erreur judiciaire » a choqué l'opinion publique de l'époque. Les autorités sont intervenues et Nguyen Sy Ly a été blanchi de son erreur judiciaire et a repris son travail comme professeur à l'université de Tay Nguyen. Ho Hong Tuyen est ensuite devenu un collaborateur précieux du journal Tien Phong. Il s'agissait peut-être de la première erreur judiciaire blanchie par la presse…
À l’époque, pour laver le nom des autres, quelle pression avez-vous dû subir, vous et le journal ?
Beaucoup de pression. Tout d'abord, mes supérieurs me rappelaient constamment de rendre compte et de m'expliquer régulièrement. À l'époque, la transparence n'était pas aussi grande qu'aujourd'hui, ce qui était très fatigant. J'ai rencontré le président de la Cour populaire suprême à plusieurs reprises pour lui faire des recommandations et lui fournir des explications… Heureusement, à l'époque, M. Pham Hung, président de la Cour populaire suprême, savait écouter et il a activement incité ses subordonnés à clarifier les choses avec détermination… L'avis de M. Pham Hung a été publié dans le journal Tien Phong à l'époque et a eu un grand retentissement…
À partir de cette histoire et de celle de M. Huynh Van Nen, M. Nguyen Thanh Chan démontre que la presse et les médias ont largement contribué à l'exonération. Comment l'évaluez-vous ?
Je pense que l'une des missions de la presse est d'exprimer son opinion sur des sujets qui préoccupent le plus grand nombre. La presse doit contribuer à la lutte pour la démocratisation sociale, la justice et les droits légitimes du peuple. Le journal Tien Phong se bat activement pour ces causes depuis de nombreuses années, en particulier pour défendre et protéger les droits légitimes des jeunes. Après l'affaire Nguyen Sy Ly, nous avons remporté de nombreux succès, notamment en protégeant un jeune homme condamné à mort. À sa sortie de prison, le journal l'a contacté pour lui proposer un emploi. Chaque Têt, il apportait des fleurs pour remercier le journal Tien Phong.
Pouvez-vous partager votre expérience et « inspirer » vos collègues à détecter et à poursuivre résolument les cas présentant des signes de « condamnations injustifiées » ?
Mon expérience est la suivante : la vérité. Il faut la défendre, se battre pour un objectif pur, et non pour un gain personnel, et s'appuyer sur des preuves juridiques. J'insiste sur ce point car certaines vérités sont présentées sans preuves juridiques, ce qui est très difficile. Des preuves juridiques impliquent la présence d'enregistrements, de photos ou de documents et données spécifiques…
Monsieur, quels conseils donneriez-vous aux familles qui découvrent que leurs proches présentent des « signes d'erreur judiciaire » afin qu'elles puissent faire la lumière sur l'affaire comme M. Chan, M. Nen, M. Luong Ngoc Phi... et le personnage que vous avez mentionné ?
Tout d'abord, vous devez écrire une pétition aux autorités et vous devez être persévérant afin de pénétrer la « forteresse » à plusieurs niveaux...
Ensuite, il faut aller chercher les agences de presse, les vrais journalistes qui osent se battre pour la vérité et la justice...
Et s'il y a des preuves à fournir à la presse, ce serait formidable...
Merci!
Selon Infonet
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