Affrontement entre Berlin et Ankara au sujet des élections allemandes
Les relations entre Ankara et Berlin sont tendues après que la Turquie a exhorté les Turcs d'Allemagne à ne pas voter pour la coalition au pouvoir de la chancelière allemande.
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Le président turc Tayyip Erdogan (à gauche) et la chancelière allemande Angela Merkel. Photo : Reuters. |
Le 18 août, le président turc, Tayyip Erdogan, a appelé les Turcs d'Allemagne à ne pas voter pour l'Union chrétienne-démocrate (CDU) de la chancelière Angela Merkel, le Parti social-démocrate (SDP) du ministre des Affaires étrangères Sigmar Gabriel, ni pour les Verts, a rapporté l'AFP. Il les a qualifiés de « trois partis hostiles à Ankara ».
Ces commentaires interviennent alors que l'Allemagne se prépare à organiser des élections générales le 24 septembre.
Le ministre des Affaires étrangères, M. Gabriel, a condamné les propos de M. Erdogan, les qualifiant d'« ingérence sans précédent ». Steffen Seibert, porte-parole de Mme Merkel, a quant à lui déclaré : « Nous espérons que les gouvernements étrangers n'interféreront pas dans les affaires intérieures de l'Allemagne. » Le candidat à la chancellerie allemande, Martin Schulz (SPD), a également critiqué M. Erdogan.
Le vice-Premier ministre turc Bekir Bozdag a défendu M. Erdogan, affirmant que l'appel ne s'adressait qu'aux électeurs d'origine turque en Allemagne. « L'appel était clair et ouvert. Mais les réactions ont été irrespectueuses et arrogantes », a déclaré M. Bozdag. « Je tiens à condamner ces réactions et le langage irrespectueux utilisé. »
Bozdag a accusé l'Allemagne d'interférer dans le référendum turc du 16 avril sur l'octroi de pouvoirs accrus à Erdogan. « La position du gouvernement allemand est très claire » : il soutient le camp du « non ».
Il a également accusé l'Allemagne d'accorder l'asile à des militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et à des suspects du coup d'État militaire du 15 juillet 2016, recherchés par Ankara. « L'Allemagne soutient le PKK », a déclaré Bozdag. « Le PKK est un groupe terroriste, mais l'Allemagne le protège. »
Selon les analystes, environ 1,2 million de personnes d'origine turque sont éligibles pour voter aux élections de septembre en tant que citoyens allemands.
Selon VNE
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