Supprimer le « privilège » du certificat IELTS est raisonnable !

Dr Le Thanh Nga - Maître de conférences à l'Université de Vinh February 29, 2024 19:13

(Baonghean.vn) - Ces derniers jours, certains élèves, parents et enseignants mentionnent souvent que le ministère de l'Éducation et de la Formation a publié un document officiel demandant aux secteurs de l'éducation locaux de supprimer la réglementation d'inclure les certificats IELTS dans la liste des conditions prioritaires pour les points bonus ou l'admission directe en classe de 10e.

Les avis divergent. Certains estiment que cette politique est raisonnable, tandis que d'autres s'en plaignent, partagés entre la confusion et le regret d'avoir investi une somme considérable pour que leurs enfants obtiennent ce certificat. Le coût est non seulement financier, mais aussi temporel. Tout le temps consacré à l'anglais, au détriment d'autres matières, est désormais perdu. À présent, pressés par le temps, pourront-ils encore rattraper leur retard ? Alors, que penser de cette situation ?

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Candidats au centre d'examen du lycée internat ethnique n° 2, concours d'entrée en seconde, année scolaire 2023-2024. Photo : Duc Anh

Tout d'abord, je tiens à préciser que cette année, mon enfant se prépare également à l'examen d'entrée en seconde, un examen qui s'annonce extrêmement difficile, bien plus que l'an dernier, en raison de l'augmentation soudaine du nombre de candidats. (C'est évident, il suffit de regarder le tableau de l'universalisation de l'éducation ; on aurait pu le prédire il y a une douzaine d'années). Malgré cela, compte tenu de la forte concurrence, nous ne consacrons pas tous nos efforts à aider notre enfant à préparer l'IELTS (et, pour être honnête, aussi en partie à cause de nos ressources limitées). Notre enfant a peut-être des aptitudes scolaires moyennes, mais notre plus grand souhait est qu'il étudie toutes les matières de manière équilibrée, afin d'éviter les erreurs d'apprentissage déséquilibré que nous avons connues. Bien sûr, la situation est plus complexe. Voici quelques points que j'ai listés pour que mon enfant puisse s'y référer avant de faire son choix définitif.

Tout d'abord, il est impossible de nier complètement le rôle des langues étrangères, faute de mieux. Les langues étrangères, notamment l'anglais, jouent un rôle extrêmement important dans la vie actuelle, à l'heure où le concept de « citoyen du monde » s'est popularisé, et figurent parmi les objectifs essentiels des programmes éducatifs. De plus, et c'est tout aussi important, connaître une langue étrangère, c'est s'ouvrir à une culture plus riche. Les langues étrangères peuvent contribuer à une vie plus humaine en promouvant les valeurs culturelles acquises et intégrées. Bien sûr, il convient de noter que lorsqu'on évoque les langues étrangères, on pense immédiatement à l'anglais, et cette identification est une erreur systématique, indépendamment de l'engouement d'une grande partie de la population pour l'anglais ou du point de vue de l'ensemble du système éducatif.

Cependant, je ne suis pas favorable à l'utilisation du certificat IELTS comme « passeport » permettant aux élèves d'intégrer directement les lycées, même pour obtenir des points de priorité. Autrement dit, je suis pour l'abandon de cette politique, pour les raisons suivantes.

Premièrement, la validité du certificat IELTS n'est que de deux ans. Un document reconnu seulement pendant deux ans ne peut servir de base à un parcours culturel et scolaire (le lycée dure trois ans, l'université entre quatre et sept ans). Si l'admission directe ou l'attribution de points supplémentaires, comme c'est le cas depuis longtemps dans certains établissements, l'organisme de formation obligera-t-il l'apprenant à repasser l'examen pour obtenir le certificat à son expiration, « garantissant » ainsi la validité restante ? Si l'apprenant ne remplit pas cette condition, peut-il être contraint d'abandonner ses études ?

Deuxièmement, l'apprentissage d'une langue étrangère est en soi une matière à part entière, une condition essentielle à la survie. Chaque langue étrangère apporte une expérience culturelle enrichissante, ce qui rend les individus plus humains et plus flexibles dans leurs interactions et leurs comportements, comparativement à une formation dans un environnement monolingue. De manière générale, toute personne qui en a la possibilité devrait s'enrichir de plusieurs langues étrangères, et plus il y en a, mieux c'est. Si l'on ne doit maîtriser qu'une seule langue étrangère, est-il nécessaire de se limiter à l'anglais ? Le chinois, le français et le japonais recèlent tous des facteurs culturels profonds et précieux, qui nous permettent de mieux nous comprendre grâce à la perception des similitudes et des contrastes.

L'apprentissage des langues étrangères, et en particulier de l'anglais, ne reflète pas l'intelligence générale des apprenants. Certes, il témoigne d'une aptitude, mais il ne représente qu'une des nombreuses compétences nécessaires. De plus, il ne permet pas de démontrer ni de satisfaire à nombre des exigences de qualité énoncées de manière fondamentale dans le Programme d'enseignement général de 2018.

Troisièmement, privilégier l'IELTS crée, d'une certaine manière, une discrimination entre les apprenants des zones urbaines, montagneuses et rurales, entre les riches et les pauvres… J'ai vu de nombreuses familles dans des régions reculées, où il n'y a ni grands centres de préparation ni professeurs suffisamment qualifiés pour préparer l'IELTS, contraintes d'emmener leurs enfants chaque après-midi en ville, à 50 ou 60 kilomètres de là, pour étudier en vue de cette certification. Certaines familles utilisent même la moto, un moyen de transport très coûteux et dangereux. Et même en ville, tous les parents n'ont pas les moyens de permettre à leurs enfants de se préparer à l'IELTS, car toutes les familles ne sont pas aisées. En bref, privilégier l'IELTS, à y regarder de plus près, revient à créer un terrain de jeu exclusif pour des apprenants qui répondent à certains critères.

Au fait : il convient également de s’interroger sur l’exigence, par certaines universités, de certifications d’anglais B1 et B2 pour les étudiants de licence, de master et les futurs enseignants. Il serait préférable de les supprimer. Ces certifications ne sont valables que deux ans et ne constituent pas une preuve de compétence professionnelle. Par exemple, certains étudiants en pédagogie maîtrisent très bien l’anglais, mais leurs compétences professionnelles restent inférieures à celles de nombreux autres étudiants. De ce fait, une fois diplômés, ils ne sont pas nécessairement capables d’exercer leur profession avec compétence, et encore moins avec excellence. En réalité, après leurs études, ces étudiants enseigneront les mathématiques, la physique, la chimie, la littérature… mais pas l’anglais ?

Enfin, je tiens à souligner l'exhaustivité et la cohérence des politiques et directives du secteur. En effet, la cohérence et la stabilité de ces politiques et directives témoignent de la capacité organisationnelle et managériale, ainsi que de la réflexion stratégique et philosophique du secteur.

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