Les provinces « trop petites » devraient fusionner afin de dégager davantage d'espace pour le développement.
Selon le professeur agrégé Dr Tran Duc Cuong, président de l'Association vietnamienne des sciences historiques, les provinces « trop petites » devraient fusionner afin de disposer de plus de ressources pour développer leurs infrastructures, leur économie et créer de nouveaux espaces de développement.
Le professeur agrégé, Dr Tran Duc Cuong, a discuté de l'orientation à adopter pour fusionner les provinces et supprimer le niveau de district du gouvernement central.
Dans la proposition soumise au Politburo, le gouvernement prévoit de réduire de moitié le nombre de provinces et de 60 à 70 % le nombre d'unités administratives locales. En tant que chercheur, quel est votre avis sur cette « révolution » visant à rationaliser l'appareil et le système politique ?
Je considère la rationalisation de l'organisation et des appareils comme une réforme révolutionnaire. Personnellement, je soutiens pleinement cette initiative, tout comme la population. En tant qu'historien, j'y vois une évolution naturelle.
L'histoire regorge de réformes administratives similaires à celle d'aujourd'hui. Plus précisément, depuis le XIXe siècle, le roi Minh Mang a entrepris des réformes administratives du niveau central au niveau local. Il a divisé le pays en 30 provinces et une province de Thua Thien. Ces réformes ont permis de renforcer et de rationaliser le système des agences.

En 2017, le Parti a adopté la résolution n° 18 relative à l'innovation et à la réorganisation du système politique. Cependant, pour de nombreuses raisons, sa mise en œuvre n'a pas donné les résultats escomptés.
Dans le contexte actuel, il est impératif que le Parti et l'État s'attaquent résolument à la question de l'innovation, de la réorganisation et de la modernisation de l'appareil administratif. La majeure partie du budget étant consacrée à son fonctionnement, il ne reste aucune ressource à investir dans le développement national. Il est donc nécessaire de rationaliser l'appareil, de réduire le nombre d'organismes administratifs et de fusionner ceux qui exercent des fonctions similaires.
Plus précisément, il est judicieux que le ministère de l'Agriculture et du Développement rural fusionne avec le ministère des Ressources naturelles et de l'Environnement. Le ministère du Travail, des Invalides et des Affaires sociales avait été créé après notre guerre de résistance victorieuse pour sauver le pays et était confronté à un besoin criant de politiques concernant les anciens combattants. Cependant, maintenant que le pays est unifié depuis 50 ans, une restructuration et la suppression de ce ministère sont justifiées.
Concernant la politique de fusion de certaines provinces, je constate que notre pays compte 63 provinces et villes, il est donc nécessaire de faire le point sur la question.
Après la guerre de résistance contre l'Amérique, pour sauver le pays, il y a eu une période où le Parti et l'État ont fusionné un certain nombre de localités, par exemple : Ha Son Binh, Ha Tuyen, Hoang Lien Son, Minh Hai, Binh Tri Thien... mais plus tard, pour de nombreuses raisons, elles ont été séparées.
On constate que de nombreux pays sont plus vastes et ont une population bien plus importante que le Vietnam, mais comptent moins de provinces et de villes. Le Vietnam peut s'inspirer de leurs expériences pour mettre en œuvre ses propres mesures.
Compte tenu du contexte socio-économique et technologique actuel, combien de provinces et de villes pensez-vous qu'il nous faille réorganiser ? Lors de l'étude des fusions, à quels aspects historiques et culturels devons-nous prêter attention ?
À mon avis, on ne peut pas fixer arbitrairement le nombre de provinces. Cependant, les localités trop petites et disposant de peu de ressources en infrastructures, en développement socio-économique et en ressources humaines, etc., devraient être fusionnées. Ainsi, les provinces auront davantage de possibilités de développement.
Par ailleurs, la fusion doit se fonder sur des recherches portant sur de nombreux facteurs géographiques, économiques, politiques, culturels et même psychologiques communautaires.
Concernant les noms et les lieux des provinces après la fusion, nous devons en discuter avec soin, car il s'agit également d'un facteur culturel, comme je l'ai mentionné plus haut.
Pour certaines provinces vastes et présentant de nombreuses conditions propices au développement, l'éventualité d'une fusion avec d'autres localités doit être étudiée et examinée avec soin.
En réalité, la restructuration de l'appareil entraînera un important surplus de personnel. Selon vous, comment les autorités devraient-elles résoudre ce problème ?
Il faut se rendre à l'évidence : la réorganisation de l'appareil d'administration entraînera la création de nombreux postes excédentaires. Il est donc impératif de sélectionner avec soin, du niveau central jusqu'aux échelons locaux, les personnes qui répondent aux exigences et aux missions de cette nouvelle situation. Quant aux cadres inadaptés, nous pourrons les affecter à d'autres fonctions en fonction de leurs compétences et de leurs points forts.
Lors d'une réorganisation ou d'une fusion, il est nécessaire d'améliorer les capacités de gestion des responsables locaux. Il convient donc d'adapter les fonctions et les missions de l'appareil aux besoins concrets.


