L'Europe ne survivra pas à 2022 sans le gaz russe

Photo d'illustration. Photo : AP

« L'Europe ne pourra certainement pas vivre sans gaz russe en 2022 et pendant l'hiver 2023 : il ne sera pas possible de remplacer la demande par du GNL aussi rapidement (même sans tenir compte du fait qu'il n'y a pas tellement de GNL dans le monde) », estime-t-il.

L'expert a noté qu'il faudrait au moins six mois pour mettre en œuvre les contrats de location, la livraison, l'installation et le raccordement au réseau de transport de gaz des terminaux de regazéification. Actuellement, l'Europe devrait réduire sa consommation de gaz russe d'environ 30 milliards de mètres cubes en 2022, a estimé l'expert. Il a ajouté qu'une diminution des injections de gaz russe vers l'Europe et une augmentation des approvisionnements en provenance d'autres pays ont été constatées au cours des quatre derniers mois, ce qui signifie que le processus de rééquilibrage a commencé. Cependant, il est possible d'envisager son achèvement au plus tôt en 2024-2025, a conclu M. Kolobanov.

La Commission européenne, après l'opération militaire russe en Ukraine, a élaboré le plan REPowerEU, qui verrait les importations de gaz russe réduites des deux tiers - soit environ 100 milliards de mètres cubes - d'ici la fin de cette année.

Selon l'Agence internationale de l'énergie, l'UE a importé 155 milliards de mètres cubes de gaz naturel de Russie en 2021, soit 45 % des importations totales et 40 % de la consommation européenne totale. Le représentant diplomatique de l'UE, Josep Borrell, estime que les pays de l'UE pourraient rejeter le gaz russe dans les deux prochaines années.