Le président Ho Chi Minh a présenté de la poésie confucéenne
Dans la culture traditionnelle vietnamienne, la poésie n'est pas seulement un moyen d'exprimer des sentiments, mais aussi une forme unique de communication culturelle. Grâce aux échanges poétiques au sein des cercles littéraires anciens, elle est devenue un pont reliant les âmes partageant les mêmes idées et un lieu de rencontre pour les intellectuels. Cette tradition est clairement illustrée par le dialogue poétique de 1948 entre le président Hô Chi Minh et deux érudits confucéens, MM. Bui Bang Doan et Vo Liem Son.
Même durant la féroce résistance contre les Français, les poèmes échangés respiraient encore la beauté de la littérature savante et l'esprit de solidarité nationale. Cela témoignait non seulement de la forte continuité de la tradition poétique nationale, mais reflétait aussi avec éclat l'esprit et le courage des intellectuels patriotes de l'époque.
Âmes sœurs
Issu d'une famille confucéenne, où son père, Nguyen Sinh Sac, était un érudit confucéen, lauréat du Pho Bang de la dynastie des Nguyen, le président Ho Chi Minh fut très tôt imprégné de la quintessence de la culture traditionnelle. Dès son plus jeune âge, il bénéficia d'une solide formation en études chinoises dans le cadre rigoureux de l'éducation paternelle. Bien qu'il eût ensuite voyagé à travers le monde et s'imprégné de la civilisation occidentale, il conserva une âme poétique sensible et le talent pour composer des poèmes de la dynastie Tang.

En 1948, alors que la guerre de résistance contre la France se déroulait avec acharnement, sur la base du Viet Bac, le président Ho Chi Minh offrit des poèmes à deux célèbres érudits confucéens :
M. Bui Bang Doan (1889-1955) était une figure emblématique de la génération d'intellectuels vietnamiens de la période de transition du féodalisme à la révolution. Né dans une famille de tradition confucéenne de la commune de Lien Bat, district d'Ung Hoa (aujourd'hui Hanoï), il a hérité du bagage éducatif de sa famille, son grand-père étant le docteur Bui Tuan et son père le gouverneur Bui Tap.
Bien qu'il ait perdu ses parents à un jeune âge, sous la direction de son oncle, M. Thieu Bao Van Dinh, Bui Bang Doan et ses deux frères aînés ont créé le phénomène de « Ha Dong Tam Bang » lorsqu'ils ont tous réussi l'examen Binh Ngo en 1906. M. Doan a obtenu le baccalauréat et a servi plus tard dans l'appareil de la dynastie Nguyen, occupant de nombreux postes importants tels que chef de district dans de nombreuses localités et enfin ministre de la Justice (1933-1945).
Le tournant décisif dans la vie de M. Bui Bang Doan est le changement soudain du destin du pays. Après la victoire de la révolution, il accepta l'invitation du président Ho Chi Minh à rejoindre le Conseil consultatif présidentiel en novembre 1945. Dans cette invitation, l'oncle Ho exprima son respect pour son « haute éducation et sa riche expérience ». Par la suite, il fut élu délégué à la Première Assemblée nationale et occupa des postes importants, tels que chef de l'Inspection spéciale du gouvernement et président du Comité permanent de l'Assemblée nationale.

Même durant les années difficiles de la résistance, où il fut paralysé fin 1948, il continua d'apporter sa contribution au pays en tant que président par intérim du Comité permanent de l'Assemblée nationale au Viet Bac. Sa vie témoigne avec éclat de l'esprit patriotique et de la transition exemplaire du mandarin de la dynastie Nguyen à la tête du nouveau régime, contribuant ainsi de manière significative à la résistance et à la construction nationale.
Lors de cette rencontre significative en 1948, l'oncle Ho a écrit le poème « Pour Bui Cong » en caractères chinois :
贈裴公
看書山鳥棲窗扦,
批札春花照硯池。
捷報頻來勞驛馬,
思公即景贈新詩。
Transcription:
Cadeau à Bui Cong
L'oiseau de montagne et sa femme sont tous deux majestueux,
Les fleurs du printemps brillent sur l'étang d'encre.
Le journal a rapporté que le peuple laotien avait traduit le code.
L'office public donne de nouveaux poèmes.
Traduction:
En lisant un livre, un oiseau sauvage s'est perché sur le rebord de la fenêtre,
Lors de l'approbation des documents, les fleurs printanières se reflètent dans la pierre à encre.
Devant toujours revenir pour rapporter des nouvelles de victoire, le cheval de poste est lui aussi fatigué,
Tu me manques, j'ai spontanément composé un poème pour te le dédier.
Bien que court, le poème est à la fois classique et porte des messages profonds sur l'actualité. Les deux premiers vers dépeignent une scène paisible, typique d'une étude :Les oiseaux sauvages se perchent près de la fenêtre tout en lisant des livres, les fleurs printanières se reflètent dans la pierre à encre tout en approuvant les documents officielsCes images ne sont pas seulement poétiques, elles reflètent aussi l'esprit de travail dévoué d'un mandarin intègre. Oncle Ho les utilisa habilement pour honorer les qualités de M. Bui Bang Doan, un érudit confucéen patriote qui s'adapta au temps, tout en conservant la noblesse d'esprit d'un intellectuel.

Les deux dernières phrases laissent place à l'atmosphère vibrante de la résistance, passant d'un espace calme à l'atmosphère vibrante de la guerre. L'image d'un « cheval de poste travailleur » annonçant la victoire évoque non seulement l'atmosphère héroïque de l'époque, mais salue aussi implicitement la contribution de M. Bui à la construction d'un gouvernement révolutionnaire. La dernière phrase :Un nouveau poème du public« montrant le respect et la proximité de l'Oncle Ho envers un camarade respecté.
Ce qui est particulier, c'est la façon dont Oncle Ho a habilement combiné deux espaces contrastés du poème : d'un côté, l'espace calme du bureau, peuplé d'oiseaux sauvages et de fleurs printanières ; de l'autre, l'atmosphère pressante de la résistance, avec les voyages en calèche annonçant la victoire. Ce contraste ne crée pas de discontinuité, mais, au contraire, met en valeur l'esprit d'un intellectuel patriote, conservant la noble attitude d'un érudit tout en participant activement à la résistance et à la construction nationale.
En réponse à cette sincérité, M. Bui Bang Doan a écrit un poème en rimes originales :
鐵石一心扶種族,
江山萬里守城池。
知公國事無餘暇,
操筆仍成退虜詩。
Transcription:
Le fer et la pierre sont le cœur de la race,
Les montagnes et les rivières protègent la citadelle.
Je sais que les affaires du pays sont sans fin,
J'écris mais j'ai échoué à l'examen.
Traduction:
Un cœur de fer pour la course,
Des milliers de kilomètres de montagnes et de rivières pour maintenir les fondations.
Sachant qu’il est occupé avec les affaires de l’État,
Balancez la plume pour écrire de la poésie pour chasser l'ennemi.
Le poème de M. Bui Bang Doan n'est pas seulement une simple « réponse », mais aussi l'expression de la passion d'un intellectuel patriote, témoignant d'une profonde sympathie pour la voie révolutionnaire. Les deux premiers vers expriment avec force une position politique et un patriotisme affirmés. L'image du « fer et de la pierre » évoque non seulement une volonté inébranlable, mais aussi une indomptable et un dévouement sans faille à la nation. L'expression « giang son van ly » (mille kilomètres de montagnes et de rivières) évoque l'immensité du pays et souligne l'immense responsabilité de protéger chaque recoin de la patrie. Par ce geste, M. Bui affirme clairement sa position : bien qu'issu de la classe des mandarins de la dynastie des Nguyen, il a pleinement foi en la révolution.
Les deux dernières phrases expriment une profonde admiration et une profonde compréhension pour l'Oncle Ho. La phrase « Tri cong quoc su vo du ha » montre que M. Bui comprend clairement les difficultés et les occupations de l'Oncle Ho à la tête du pays. La phrase de conclusion, en particulier, est la suivante :« J'écris mais j'ai échoué à l'examen »Il a non seulement loué le talent littéraire de l'Oncle Ho, mais a également souligné le rôle de la poésie dans la guerre de résistance ; même les vers sont devenus des armes pour repousser l'ennemi. Cela rejoint fortement la vision poétique de l'Oncle Ho : « Les poètes doivent aussi savoir se porter volontaires. »

Si le poème d'Oncle Ho dépeint la paix au cœur de la guerre, celui de M. Bui adopte un ton plus héroïque et courageux. Cela se traduit par l'utilisation d'images fortes telles que « thiet thach », « van ly », et surtout les verbes « thu » (garder) et « thoai » (chasser), des mots empreints d'un esprit combatif évident.
Le poème illustre également l'évolution de la pensée de la classe intellectuelle confucéenne de l'époque. De simples mandarins de la cour féodale, ils ont compris l'évolution de l'époque, ont cru en la révolution et ont activement participé à la résistance. M. Bui Bang Doan est un exemple typique de cette évolution, et le poème témoigne avec éclat de son patriotisme et de sa volonté d'accompagner la révolution.
Outre M. Bui Bang Doan, il y avait aussi M. Vo Liem Son, né dans une famille confucéenne de tradition patriotique du village de Pho Minh, à Can Loc, Ha Tinh. Son père était l'érudit confucéen Vo Kieu Son, qui participa au mouvement de Can Vuong contre les Français. En 1905, M. Vo Liem Son entra à l'École nationale de Hué, où il eut l'occasion de rencontrer son camarade de classe qui deviendrait plus tard le président Ho Chi Minh (alors Nguyen Tat Thanh).

Fort de solides bases en sinologie, il obtint successivement les diplômes de Thanh Chung (1911) et de Bac Nhan (1912). Bien que nommé chef du district de Duy Xuyen (Quang Nam), il osa affronter les colonialistes français avec son esprit d'intellectuel patriote, ce qui lui valut d'être démis de ses fonctions. Par la suite, il forma de nombreux talents pour le pays, tels que Tran Phu, Vo Nguyen Giap, Ha Huy Tap, Phan Dang Luu, Nguyen Chi Dieu, Dao Duy Anh, Nguyen Khoa Van (Hai Trieu), Ta Quang Buu…
Lorsque le Japon renversa la France en 1945, il rejoignit le Viet Minh avec son fils Vo Gioi Son. Durant les années de résistance contre les Français, endeuillé par la mort de son fils aux mains de l'ennemi, il resta résolument sur la voie révolutionnaire, assumant de nombreuses responsabilités importantes au sein de l'appareil de résistance de l'Inter-Zone IV.
En 1948, lors d'un voyage à Viet Bac pour assister à la Conférence culturelle nationale, il eut l'occasion de rencontrer son ancien élève, le général Vo Nguyen Giap, et son ancien camarade de classe, l'actuel président Ho Chi Minh. C'est à cette occasion qu'Oncle Ho écrivit le poème Tang en caractères chinois « Tang Vo Cong », une œuvre qui exprimait non seulement une profonde amitié, mais reflétait aussi l'esprit du temps et la foi en la victoire de la résistance :
武公
千里公尋我,
百感一言中。
事民願盡孝,
事國願盡忠。
公來我欣喜,
公去我思公。
贈公只一句,
抗戰必成功。
Transcription:
Cadeau d'arts martiaux
La puissance céleste me cherche,
Cent sentiments en un mot.
Le désir du peuple d'être filial,
Le vœu de loyauté envers le pays.
Je suis heureux dans le futur,
Carrefour public.
Récompense unique :
« La résistance sera victorieuse. »
Traduction:
Longue distance, des milliers de kilomètres, il est venu me trouver,
Tant d'émotion en un seul mot !
Adorer le peuple, dans l’espoir de mettre fin à la piété filiale,
Adorez le pays et espérez être loyal.
Tu es venu, j'étais heureux,
Tu reviens, tu me manques encore.
Laissez-moi juste vous donner cette phrase :
« La résistance réussira certainement. »
Ce poème exprime non seulement la profonde affection entre amis proches, mais aussi le patriotisme et la foi en la victoire de la révolution. Les deux premiers vers évoquent le vaste espace des retrouvailles : « Thien ly cong tam nga, bach cam nhat ngon trung ». L'image des « mille kilomètres » évoque non seulement la distance géographique, mais aussi la longue période qui s'est écoulée entre les deux personnes, depuis leurs camarades de classe à l'École nationale de Hué jusqu'à leurs retrouvailles en tant que chefs révolutionnaires. « Bach cam nhat ngon trung » montre que malgré le temps qui passe, l'amitié est restée si profonde qu'un seul mot suffit à évoquer des centaines d'émotions.
Les deux phrases suivantes : « Pour le peuple, je souhaite une piété filiale absolue, pour le pays, une loyauté absolue » vantent les nobles qualités de M. Vo Liem Son. Oncle Ho a habilement utilisé les deux mots « piété filiale » et « loyauté » d'une manière nouvelle : non pas la loyauté envers le roi, comme dans le concept féodal, mais la loyauté envers le pays, la piété filiale envers le peuple. C'est aussi la rencontre des pensées des deux peuples : à partir des fondements du confucianisme traditionnel, ils ont avancé sur la voie de la révolution pour le peuple et le pays.
La troisième paire de vers, « Cong lai nga han hi, cong khu nga tu cong », est touchante et exprime les sentiments sincères et profonds d'Oncle Ho pour son vieil ami. La joie de la rencontre et le désir de la séparation sont exprimés avec simplicité et sincérité, soulignant une amitié forte qui transcende le temps et les statuts.
Les deux derniers vers : « Avec un seul effort, la résistance triomphera à coup sûr » ont une signification à la fois personnelle et contemporaine. Il ne s'agit pas simplement d'une dédicace à M. Vo Liem Son, mais aussi d'une conviction, d'une affirmation ferme de la victoire inéluctable de la résistance. Placer la phrase « La résistance triomphera à coup sûr » à la fin du poème renforce encore ce sens.
Et M. Vo Liem Son a répondu avec un poème plein d’esprit :
逢君喜公健,
戰事百忙中。
對話惟軍國,
相期在孝忠。
雄才源不勢,
大道本為公。
相見重來日,
抗戰已成功。
Transcription:
Phung Cong est satisfait du procès,
La guerre bat son plein.
Dialogue militaro-nationaliste,
Similitudes dans la piété filiale.
Des ressources inégalées,
Le grand chemin est le travail.
À demain,
La résistance a été couronnée de succès.
Traduction
(Traduit par l'érudit Dao Duy Anh)
Ravi de vous rencontrer
Cent soucis ne sont qu’une façade.
Chat pour le peuple et le pays
Rencontres à Hieu, Trung
Ressources naturelles rares
Le grand chemin est commun.
À bientôt
La résistance a été couronnée de succès.
Le poème répond non seulement aux sentiments de l'Oncle Ho, mais témoigne aussi de l'esprit d'un intellectuel patriote et d'une foi profonde en la victoire de la révolution. Les deux premiers vers expriment la joie de retrouver un vieil ami dans le contexte de la résistance du pays. L'expression « bách mang » (des centaines de choses à faire) témoigne d'une profonde compréhension de la responsabilité du chef du pays en temps de guerre, ainsi que de l'inquiétude et de la sympathie de l'ami.
Ces deux phrases se poursuivent et correspondent à l'idée de « piété filiale » et de « loyauté » du poème d'Oncle Ho. Si Oncle Ho utilisait ces deux mots pour vanter les qualités de M. Vo, ce dernier affirmait ici qu'il s'agissait d'une similitude, d'un idéal commun aux deux personnes. « Quân quốc » n'a plus ici de sens féodal, mais a été élevé au rang de « Đoàn, Nước », exprimant des pensées progressistes et révolutionnaires.
Les deux vers centraux sont des vers uniques, exprimant l'admiration pour le talent d'Oncle Ho et affirmant que la voie révolutionnaire est une voie juste. « Hung tai » fait référence au talent extraordinaire d'Oncle Ho, tandis que « Dai dao » représente la voie révolutionnaire vers l'indépendance nationale. L'expression « ban vi cong » (capitale du service public) souligne le caractère national et populaire de la résistance.
Les deux phrases conclusives : « Tuong kien trung lai nhat, Khang chien di thanh cong » constituent une réponse confiante au message de l'Oncle Ho. Si l'Oncle Ho a dit : « La résistance triomphera », M. Vo a utilisé « di thanh cong », une expression plus forte, témoignant d'une foi absolue en la victoire de la révolution. L'image du « jour du retour » évoque un avenir radieux, celui de la libération totale du pays.
Sur le plan artistique, le poème adhère scrupuleusement au format poétique de la dynastie Tang, avec de subtiles oppositions : « dialogue » versus « sympathie », « roi et patrie » versus « loyauté et loyauté », « talent héroïque » versus « grand chemin ». L'utilisation souple d'allusions et de termes chinois a notamment contribué à mettre en lumière les idées révolutionnaires dans le cadre d'un poème classique.
L'art de gagner les cœurs et les esprits grâce à la poésie du président Ho
L'art de conquérir le cœur du peuple par la poésie du président Ho Chi Minh est un sujet profond, témoignant de son talent et de sa vision stratégique pour appliquer la culture traditionnelle à la cause révolutionnaire. La particularité de cet art réside non seulement dans son aspect purement littéraire, mais aussi dans la profondeur de sa pensée et sa profonde humanité.

Tout d'abord, il convient de reconnaître l'utilisation de la poésie par l'Oncle Ho comme moyen de communication dans le contexte historique particulier de la nation. Au début de la révolution, le pays traversait une période de transition entre la société féodale et la lutte pour l'indépendance. Dans ce contexte, la classe intellectuelle confucéenne jouait encore un rôle important dans la société, notamment dans les zones rurales, où elle exerçait une grande influence sur l'idéologie et la vie spirituelle du peuple.
Grâce à sa vision stratégique profonde, Oncle Ho comprit que pour mener à bien la cause révolutionnaire, il était nécessaire d'obtenir le consensus et le soutien de toutes les classes de la société, y compris des intellectuels confucéens. Il utilisa habilement leur langue, leur culture et leur mode de communication familiers – la poésie classique – pour établir un pont entre culture et idéologie.
L’art de l’Oncle Ho de gagner le cœur des gens s’exprime à travers de nombreux aspects subtils.
Le premierLe respect des traditions culturelles est un élément essentiel. Dans les poèmes qu'il composait avec les érudits confucéens, Oncle Ho suivait toujours scrupuleusement les règles de la poésie Tang concernant la rime et l'antithèse. Cela témoigne d'un respect pour la culture traditionnelle et les valeurs promues par les érudits confucéens.
LundiC'est l'art d'« utiliser l'ancien pour comprendre le nouveau », c'est-à-dire d'utiliser l'ancien pour réveiller le nouveau. Oncle Ho a habilement introduit des idées révolutionnaires et des valeurs nouvelles dans le cadre de la poésie classique. Par exemple, dans le poème dédié à M. Vo Liem Son, il a réinterprété le concept de « loyauté et de piété filiale » dans un esprit révolutionnaire : loyauté envers la patrie, piété filiale envers le peuple. C'est une manière de transformer habilement les valeurs traditionnelles, sans les renier complètement, mais en les élevant à un niveau supérieur, conformément aux exigences de l'époque.
MardiC'est l'art de « revoir le passé pour comprendre le présent » – se pencher sur le passé pour comprendre le présent. Dans ses dialogues poétiques, Oncle Ho évoquait souvent d'anciens souvenirs et d'anciennes relations pour susciter émotions et empathie. De là, il orientait son interlocuteur vers des réflexions sur le présent et l'avenir du pays. C'est une approche psychologique très subtile, qui crée proximité et confiance.

MercrediC'est l'art d'harmoniser les différences, de les réconcilier. Oncle Ho n'a pas imposé de manière rigide l'idéologie révolutionnaire, mais a toujours cherché à relier les points communs entre les idéologies traditionnelle et révolutionnaire. Dans sa poésie, des valeurs telles que le patriotisme, l'amour du peuple, la moralité, l'intelligence… sont promues d'une manière à la fois cohérente avec l'idéologie confucéenne et porteuse de l'esprit révolutionnaire.
L'art de conquérir le cœur d'Oncle Ho se manifestait notamment par sa sincérité et sa simplicité de communication. Bien qu'il fût le chef de la nation, il exprimait dans ses poèmes des sentiments sincères et profonds envers ses anciens amis. Cela lui conférait un puissant pouvoir de persuasion, faisant ressentir aux lecteurs la sincérité et la noblesse de ses pensées.
L'efficacité de cet art de conquérir le cœur des gens est clairement démontrée par les poèmes des érudits confucéens. Ils ont non seulement répondu par des vers artistiquement appropriés, mais ont également exprimé leur sympathie et leur soutien à la voie révolutionnaire. Ceci est illustré par l'utilisation d'images et d'idées révolutionnaires dans leurs poèmes, comme dans le poème de Vo Liem Son avec la phrase « La résistance a réussi ».
L'art de conquérir le cœur du peuple par la poésie de l'Oncle Ho a également joué un rôle important dans la construction du grand bloc d'unité nationale. Par ses dialogues poétiques, l'Oncle Ho a largement contribué à gagner le soutien des intellectuels confucéens à la révolution. Nombre d'entre eux ont activement participé à la résistance, apportant leur intelligence et leur enthousiasme à la cause de la libération nationale.
Les leçons tirées de l'art de conquérir les cœurs et les esprits de l'Oncle Ho restent précieuses aujourd'hui. Elles portent sur le respect et la promotion des valeurs culturelles traditionnelles, sur l'art de trouver un terrain d'entente pour créer un consensus et sur le rôle important de la culture dans la construction et le développement du pays. Dans le contexte moderne, alors que le pays est engagé dans une profonde intégration internationale, ces leçons prennent encore plus de sens pour la construction d'une grande unité nationale et le développement du pays.
On peut dire que l'art du Président Ho Chi Minh de conquérir le cœur du peuple par la poésie témoigne de son talent et de sa vision stratégique. Ce n'est pas seulement un art littéraire, c'est aussi un art de diriger, un art de construire et de développer les forces révolutionnaires. Les dialogues poétiques entre lui et les érudits confucéens sont non seulement de magnifiques œuvres littéraires, mais aussi de précieux enseignements sur l'art de la solidarité et de l'union des forces pour la cause révolutionnaire de la nation.
Aujourd'hui encore, après plus de 75 ans, les dialogues poétiques entre le Président Hô Chi Minh et les érudits confucéens conservent toute leur valeur historique et humaniste. Ce ne sont pas seulement de magnifiques poèmes, mais aussi de précieux documents reflétant l'esprit de solidarité nationale et l'harmonieuse alliance entre tradition et révolution dans la pensée de Hô Chi Minh.