Un expert américain déclare que la Chine est plus dangereuse que l'Union soviétique

Les experts américains affirment qu'ils doivent changer de stratégie s'ils veulent toujours surpasser la Chine

Les États-Unis ont affronté l'Union soviétique en tentant de la surpasser militairement grâce à leurs avancées économiques et technologiques. Une nouvelle étude menée par l'ancien secrétaire adjoint à la Défense américain Robert Work et son ancien collègue du ministère de la Défense Greg Grant soutient que la Chine a la volonté et la capacité d'agir de la même manière envers les États-Unis, et que si Washington veut maintenir sa position hégémonique, il doit revoir ses plans et ses stratégies.

« L'Union soviétique n'a jamais égalé, et encore moins dépassé, la supériorité technologique des États-Unis », écrivent les auteurs d'un rapport publié par le Center for a New American Security. « Mais on ne peut pas en dire autant de la Chine. »

Les deux auteurs soutiennent que les États-Unis pourraient devenir « la victime d’une stratégie chinoise délibérée, patiente et dynamique de supériorité technologique militaire ».

Les États-Unis n'ont pas affronté de concurrent dont le PIB dépasse 40 % du leur depuis plus d'un siècle. Mais aujourd'hui, le PIB de la Chine représente 63 % de celui des États-Unis, et il est probable que l'économie chinoise surpassera celle des États-Unis pour devenir la première économie mondiale d'ici dix ans.

« Il est peu probable que les États-Unis puissent simplement dépenser de l’argent pour surmonter le défi technologique posé par la Chine » comme ils l’ont fait avec l’Union soviétique, indique le rapport, soulignant que les États-Unis ont besoin « d’innovations et d’améliorations plus agressives pour rester en avance sur la Chine ».

Alors qu’il travaillait pour le ministère américain de la Défense, M. Work a participé au projet « Third Offset Strategy », une initiative stratégique visant non seulement à restaurer mais également à maintenir les avantages fondamentaux de l’Amérique sur les puissances rivales, en particulier la Chine.

Cette approche n’a jamais reçu le soutien nécessaire sous la présidence de Barack Obama, en raison des craintes de déclencher une course aux armements ou une nouvelle guerre froide.

Dans une récente interview, M. Work a critiqué les hésitations de l'administration précédente. « J'ai essayé d'insuffler un sentiment d'urgence, affirmant que nous ne pouvions plus nous permettre de retarder davantage. Chaque jour d'attente nous a fait prendre un peu plus de retard », a-t-il déclaré au Washington Post.

Un rapport présenté au Congrès l'année dernière contenant l'évaluation de la stratégie de défense nationale de l'administration Trump a mis en garde contre les nouveaux défis posés par les adversaires de l'Amérique, attirant l'attention sur l'érosion de l'avantage de l'Amérique alors que des puissances rivales comme la Russie et la Chine ont appris à contrer les capacités avancées de l'Amérique tout en développant des capacités de combat de haute technologie auparavant réservées aux États-Unis.

« Pour le dire franchement, l’armée américaine pourrait perdre une guerre entre États », peut-on lire dans le rapport de la Commission de stratégie de défense nationale.

Plus tôt cette année, le directeur de l'Agence de renseignement de la défense américaine (DIA), le lieutenant-général Robert Ashley, a écrit une lettre accompagnant un rapport sur les capacités militaires croissantes de la Chine, affirmant que la Chine est « sur le point de déployer certains des systèmes d'armes les plus avancés au monde ».

Le chef du renseignement américain a ajouté que « la Chine est en train de construire une force militaire dynamique et meurtrière avec des capacités couvrant l’air, la mer, l’espace et l’espace informationnel ».