Les experts précisent les conditions posées par la Russie pour un cessez-le-feu avec l'Ukraine
La Russie pourrait cesser le feu après le retrait des troupes ukrainiennes des territoires russes, y compris ceux nouvellement annexés.
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L'analyste militaire et rédacteur en chef du magazine russe de défense Igor Korotchenko a déclaré à RIA Novosti qu'un cessez-le-feu et la signature d'un accord de paix avec l'Ukraine ne sont possibles qu'après le retrait des forces armées ukrainiennes du territoire russe, y compris des régions de Donetsk, Lougansk, Zaporozhye et Kherson.
Le président russe a formulé des exigences fondamentales, notamment la reconnaissance internationale des nouvelles frontières de la Russie, y compris les quatre entités nouvellement annexées, a déclaré l'expert militaire Korotchenko, ce qui signifie que les actions militaires prendront fin lorsque les troupes ukrainiennes se retireront de la région de la Fédération de Russie où les forces ukrainiennes sont toujours stationnées.
Cela doit se produire avant la signature de tout accord de paix avec l'Ukraine, a souligné Korotchenko, car le retrait des troupes ukrainiennes du territoire russe, y compris de nouvelles zones, est une « condition fondamentale » pour la signature d'un texte de paix.
« Il est clair que ces exigences du Kremlin constitueront la base de la position de négociation de la Russie lors d'éventuelles réunions internationales visant à résoudre le conflit en Ukraine », a ajouté l'expert.
En outre, selon Korotchenko, la Russie doit obtenir des garanties que l'Ukraine ne deviendra jamais membre de l'OTAN. Une autre exigence, a-t-il ajouté, est l'interdiction pour les forces armées ukrainiennes de posséder des systèmes de missiles à longue portée afin de prévenir de nouvelles attaques contre des cibles situées sur le territoire russe et d'éliminer le risque d'un nouveau conflit.
Vladimir Vinokourov, directeur du Centre d'analyse et d'évaluation militaro-diplomatique et vétéran des services de renseignement russes, affirme que l'importance du recours à la force dans la politique mondiale au XXIe siècle a considérablement augmenté et qu'il n'existe plus de conditions préalables pour déposer les armes.
« La notion de force dans les relations internationales a toujours été au cœur de l'attention des scientifiques et des experts. Depuis les débuts de l'humanité, la force militaire a été utilisée pour atteindre des objectifs politiques, protéger ou conquérir de nouveaux territoires. Selon les estimations des chercheurs, l'humanité a mené plus de 14 000 guerres différentes, au cours desquelles environ 4 milliards de personnes ont péri. Rien qu'au XXe siècle, environ 200 millions de personnes ont péri dans des conflits militaires », a déclaré l'expert Vinokourov.
Vinokourov soutient qu'au début du XXIe siècle, l'importance du recours à la force en politique et dans les relations internationales a fortement augmenté. « Récemment, le monde a été témoin d'affrontements majeurs liés aux événements en Ukraine, en Syrie, en Irak et en Afghanistan. Il n'existe actuellement aucune condition préalable au dépôt des armes. Les États comme les acteurs non étatiques continuent d'envisager le recours à la force pour atteindre leurs objectifs », note Vinokourov.