Un expert russe donne des conseils pour contrer la « déclaration de guerre économique » américaine

Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a déclaré que les sanctions contre la Russie constituaient une déclaration de guerre économique. Photo : TASS

Un renforcement supplémentaire des sanctions contre la Russie pourrait être considéré comme une déclaration de guerre économique, a déclaré le Premier ministre Dmitri Medvedev lors d'une réunion avec des employés de la réserve nationale de Kronotsky.

« Quant aux sanctions futures, je ne souhaite pas faire de commentaires, mais je peux dire une chose : toute interdiction d'activités bancaires ou d'utilisation d'une monnaie, par exemple, peut être qualifiée, franchement, de déclaration de guerre économique. Et cette guerre doit être combattue par des mesures économiques, politiques et, si nécessaire, par d'autres mesures. Nos amis américains doivent le comprendre », a-t-il déclaré en répondant aux questions du public.

« Les partenaires occidentaux affirment souvent que les Russes sont mauvais, qu'ils mettent en œuvre de mauvaises politiques, que le gouvernement russe devrait changer de position sur certaines questions, mais l'essentiel est de limiter notre puissance économique. »

Le Premier ministre russe Medvedev

Dans une interview accordée à Sputnik, le docteur en sciences politiques, professeur à l'Université du Pacifique, Ildus Yarulin, a déclaré qu'en introduisant de nouvelles sanctions, les Américains ne pensent pas seulement aux conséquences économiques, mais que la carte antirusse est utilisée à des fins politiques internes aux États-Unis.

« Les primaires en cours dans les États montrent que les Républicains ne peuvent pas se réjouir. Il est également difficile d'affirmer que l'opposition disposera de positions solides au Sénat et à la Chambre des représentants. Et malheureusement, la carte antirusse est distribuée à tous », a-t-il déclaré.

Dans le même temps, Ildus Yarulin a également souligné que la pression des sanctions ne profite qu'à peu de personnes. Selon lui, ces sanctions porteront préjudice à la Russie et pourraient ralentir la résolution de certains problèmes économiques, affectant ainsi le développement économique et social du pays. Surtout si les États-Unis appliquent le deuxième volet des sanctions, lié aux activités de la structure financière.

Mais ce n'est pas une menace sérieuse. La Russie y est préparée ; ce n'est pas pour rien qu'elle a retiré ses investissements des actions américaines. « Je pense que l'UE a également adhéré aux sanctions. Il y a donc une guerre non déclarée. Mais toute situation de guerre est néfaste pour les deux camps, et il y a peu de gagnants dans cette guerre. »

D'autre part, la guerre est pratiquement déclarée non seulement contre la Russie, mais aussi contre la Chine. « Il faut ici se demander dans quelle mesure les BRICS (un groupe de grandes économies émergentes : le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud) sont prêts à endurer des sanctions. Si tel est le cas, la pression sur les sanctions s'en trouvera affaiblie. »-a déclaré M. Ildus Yarulin.

Le 8 août, les États-Unis ont annoncé de nouvelles sanctions contre la Russie en raison de l’utilisation présumée d’armes chimiques à Salisbyry.(Royaume-Uni). Les premières mesures, qui entreront en vigueur à partir du 22 août, consistent en une interdiction totale des exportations vers la Russie d'équipements et de composants électroniques à double usage.

Une deuxième série de sanctions pourrait être déclenchée 90 jours plus tard, impliquant une dégradation des relations diplomatiques, une interdiction des vols d'Aeroflot vers les États-Unis et un arrêt quasi complet des exportations américaines vers la Russie.

Le département d'État américain a déclaré que la Russie pourrait éviter une deuxième série de sanctions si elle garantissait qu'elle n'utiliserait pas d'armes chimiques à l'avenir.

Le ministère russe des Affaires étrangères a qualifié le projet de la Maison Blanche d'imposer de nouvelles sanctions de « collusion entre les États-Unis et le Royaume-Uni » et a promis une réponse proportionnée.