La réunion du Conseil Russie-OTAN montre des signes d'apaisement des tensions
Le 12 janvier, la réunion du Conseil OTAN-Russie s'est achevée à Bruxelles après quatre heures de discussions. La déclaration du secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, sur les résultats de la réunion a montré des signes d'apaisement des tensions entre le bloc et la Russie.
S'exprimant lors d'une conférence de presse sur les résultats de la réunion du Conseil OTAN-Russie après deux ans et demi, le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré que les États membres de l'OTAN croient au dialogue avec la Russie, malgré de graves désaccords sur la situation en Ukraine et les questions de sécurité européenne, et souhaitent rétablir le fonctionnement des représentations diplomatiques des parties. Selon lui, la discussion n'a pas été facile, mais utile.
Dans le même temps, le secrétaire général de l'Alliance et la première secrétaire d'État adjointe des États-Unis, Wendy Sherman, ont déclaré que l'OTAN refusait tout compromis sur l'admission de certains pays, dont l'Ukraine, au sein de l'Alliance. M. Stoltenberg a souligné : « Tous les alliés sont unis par le principe fondamental de l'Alliance : chaque pays est libre de choisir sa propre voie. Seuls l'Ukraine et les 30 membres de l'OTAN peuvent décider quand Kiev est prête à adhérer à l'Alliance. La Russie n'a pas de droit de veto sur la participation de l'Ukraine à l'organisation. Les alliés sont prêts à soutenir Kiev dans sa démarche d'adhésion à l'OTAN. »
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Réunion du Conseil Russie-OTAN (Source : rianovosti) |
Cependant, le secrétaire général Jens Stoltenberg a déclaré que l'OTAN avait proposé à Moscou d'organiser une série de consultations pour discuter en détail des problèmes et des désaccords, notamment pour convenir de limites communes et vérifiables sur les armes de missiles en Europe. L'OTAN a également clairement fait part à la Russie de son souhait de rouvrir la mission de l'Alliance à Moscou et la mission russe à Bruxelles.
De son côté, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, A. Grouchko, a déclaré que la réunion du Conseil Russie-OTAN était absolument nécessaire, car elle a permis de mieux comprendre les positions des parties. Selon lui, « les discussions ont été franches, directes, approfondies et riches, mais ont également révélé de nombreuses divergences sur des questions fondamentales ». L'un des principaux problèmes réside dans la compréhension sélective par l'OTAN du principe d'indivisibilité de la sécurité.
Commentant la réunion du Conseil OTAN-Russie à Bruxelles, le politologue allemand Alexander Rahr a déclaré : « On ne peut s’attendre à des réactions, à des changements significatifs de position d’un côté ou de l’autre. Les exigences russes existent, elles sont sur la table, elles sont formulées avec fermeté et fermeté. » Selon lui, « il semble que l’OTAN les comprenne, soit consciente de la gravité de la position russe, mais ne puisse perdre la face et renoncer à ses principes. »
En substance, le conflit autour de l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN persiste. Mais le ton a radicalement changé : le dialogue, tant à Bruxelles qu'à Genève, n'est plus accusateur, mais pragmatique. L'expert estime que « la partie russe et l'OTAN sont prêtes à poursuivre le dialogue, non pas à voix haute, mais sur un ton normal ». La Russie a une chance de franchir une nouvelle étape dans son dialogue avec l'Occident.
Cette réunion du Conseil Russie-OTAN est la deuxième d'une série de discussions sur les garanties de sécurité. La première s'est tenue à Genève entre les délégations du ministère russe des Affaires étrangères et du département d'État américain, la troisième étant prévue le 13 janvier dans le cadre de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).