L'épidémie de VIH/SIDA à Nghe An reste complexe

Thanh Son December 18, 2020 08:27

(Baonghean.vn) - Dans la communauté, de nombreuses personnes infectées par le VIH n'ont pas encore été dépistées. Le risque d'infection par la consommation de drogues injectables reste élevé. Il existe un nouveau risque d'infection par le VIH chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. La stigmatisation et l'auto-stigmatisation sont toujours importantes. Telles sont les difficultés et les défis des activités de prévention du VIH/sida…

À l'occasion du Mois d'action contre le VIH/SIDALe journal Nghe An a eu une conversation avec M. Thai Van Nhan, directeur adjoint du département de prévention du VIH/SIDA, Centre provincial de contrôle des maladies de Nghe An.

Journaliste : On sait que Nghe An est actuellement la province qui compte le plus grand nombre de personnes infectées par le VIH, se classant au 6e rang du pays. Que signifie ce classement « peu réjouissant » ?

Monsieur Thai Van Nhan :En 1996, Nghe An a découvert le premier cas de VIH/sida. Vingt-quatre ans plus tard, 21 districts, villes et villages de Nghe An comptaient des personnes infectées, avec 10 094 personnes infectées par le VIH déclarées. Parmi elles, 4 245 sont décédées du sida. Avec ces chiffres, Nghe An est la province comptant le plus grand nombre de personnes infectées par le VIH, se classant au 6e rang du pays.

Sàng lọc và xét nghiệm để phát hiện sớm HIV
Dépistage et tests pour la détection précoce du VIH. Photo : Contributeur

De ce 6e rang, nous pouvons clairement discerner des signes positifs et des signes de risque. D'un point de vue positif, Nghe An a bien maîtrisé la pandémie de VIH. Des traitements ont été mis en place dans 21 districts, villes et villages, avec 25 structures de soins et de traitement. Des activités de distribution de médicaments ont été déployées dans les quartiers et les communes. Des activités mobiles de conseil, de dépistage, de distribution de seringues et de préservatifs, etc., ont été déployées de manière synchronisée. Grâce à cela, nous avons aidé 5 849 personnes infectées par le VIH à survivre et 4 693 personnes infectées bénéficient d'un traitement ARV.

Du point de vue des risques, l'épidémie de VIH/sida à Nghe An reste complexe. La province est une zone clé du pays en matière de VIH/sida. Des districts comme Que Phong, Quy Chau et Tuong Duong comptent de nombreux sujets à haut risque. La province est également un important centre de trafic et de consommation de drogue. De ce point de vue, Nghe An doit encore déployer des efforts importants pour réduire le nombre de nouvelles infections, le nombre de personnes développant le sida et le nombre de décès dus au sida.

Ảnh: Thành Cường
Nghe An demeure une localité clé en matière de VIH/sida dans le pays. Photo : Contributeur

Cependant, la 6e position ne dit rien. Le nombre de personnes infectées par le VIH/sida non détectées à Nghe An reste important. Avant 2016, la province découvrait chaque année plus de 500 nouvelles personnes infectées par le VIH/sida. Au cours des quatre dernières années, la province a découvert chaque année 300 nouvelles personnes infectées par le VIH/sida. Rien qu'en 2020, en raison de l'impact de l'épidémie de Covid-19, les activités de prévention du VIH/sida ont été affectées, de sorte que seulement environ 200 nouvelles personnes infectées par le VIH/sida ont été détectées. De nombreuses personnes infectées dans la communauté restent non détectées, par exemple dans le district de Que Phong, où 4 à 8 nouvelles personnes infectées sont découvertes chaque mois. Les personnes infectées elles-mêmes cachent leur maladie ou ne prennent pas au sérieux le dépistage pour recevoir un traitement.

PV : Outre les personnes infectées non identifiées, il y aura certainement de nouvelles personnes infectées. D’où vient le risque de nouvelles infections ?

Monsieur Thai Van Nhan :Nghe An est une plaque tournante majeure du trafic et de la consommation de drogues. Des études sur les personnes infectées par le VIH dans la province montrent que plus de 80 % des infections sont dues à l'injection de drogues avec partage de seringues. Ainsi, en théorie, le risque de nouvelles infections par injection de drogues avec partage de seringues reste le risque le plus élevé.

Depuis 2015, à Nghe An, la tendance à la baisse des infections au VIH par injection de drogues est à l'opposé de celle des infections par voie sexuelle, notamment homosexuelle, qui augmente. Selon les estimations des experts, près de 10 000 personnes ont des rapports sexuels avec des hommes à Nghe An, soit plus que le nombre de consommateurs de drogues par injection pris en charge dans la province.

Khám, tư vấn, cấp thuốc cho bệnh nhân HIV ở Trung tâm y tế Quế Phong.
Examen, consultation et prise en charge des patients atteints du VIH au Centre médical Que Phong. Photo : Thanh Chung

Le risque d'infection élevé lié aux relations homosexuelles est dû au fait qu'il s'agit d'une relation non naturelle, ce qui facilite les éraflures et les infections. Actuellement, les relations homosexuelles ne sont pas acceptées par la société, ce qui rend très difficile d'aborder ces sujets.

Pour atteindre les hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes, les agents de prévention du VIH/sida ont longtemps dû passer par des groupes HSH publics. Ces personnes mènent alors leur propagande au sein de leurs propres groupes et sociétés secrets. Nghe An compte actuellement un groupe HSH d'environ 1 000 personnes, dont les membres sont désormais connus du public.

Selon les statistiques, dans la province, environ 200 hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes suivent actuellement un traitement préventif, et plus de 80 hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes infectés par le VIH suivent un traitement antirétroviral. Sans solutions efficaces pour promouvoir la prévention du VIH, le risque d'infection est très élevé.

Les hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes ont tendance à se « cacher », l'infiltration et la propagande sont donc très difficiles et requièrent du tact. En 2016, une troupe artistique centrale s'est coordonnée avec l'organisation du projet et le département de la Santé de Nghe An pour organiser une soirée d'échange dans une université de la province, à laquelle ont participé environ 500 étudiants. Lors de cette soirée, la troupe a présenté des pièces à contenu HSH. De nombreux étudiants ont fondu en larmes. Lors de la partie échange, le maître de cérémonie a demandé aux étudiants ayant des tendances homosexuelles de se confesser, et plus de dix mains se sont levées, montant sur scène pour parler de leur « véritable genre ».

nhân viên tiếp cận cộng đồng huyện Quỳ Châu tuyên truyền, tiếp xúc nhằm đưa đối tượng nguy cơ cao đi xét nghiệm.
Les agents de proximité du district de Quy Chau mènent des actions de sensibilisation et de prise de contact pour amener les sujets à haut risque à se faire dépister. Photo : Contributeur

Il existe un autre risque d'infection : les rapports sexuels après avoir consommé de la méthamphétamine ou des drogues de synthèse. Comme nous le savons, la méthamphétamine ou les drogues de synthèse provoquent de fortes hallucinations et sont souvent consommées en groupe.

PV : Outre ces risques, à quelles autres difficultés le travail de prévention du VIH/SIDA à Nghe An est-il confronté ?

Monsieur Thai Van Nhan :La prévention et le contrôle du VIH/sida à Nghe An rencontrent de nombreuses difficultés. Premièrement, le budget consacré aux activités de prévention et de contrôle est actuellement très faible et insuffisant. Dans la province, tous les projets et programmes financés ont été réduits. Au niveau du district, le budget est très limité ; même les médias doivent être intégrés, et l'efficacité est faible. Même lors du Mois national d'action pour la prévention et le contrôle du VIH/sida en 2020, certains endroits n'ont alloué des fonds que pour la réalisation de quelques banderoles et slogans.

Deuxièmement, ces derniers temps, la prévention du VIH/sida a bénéficié d'une attention, d'un soutien et d'une bonne coordination à de nombreux niveaux et secteurs. Cependant, certains secteurs n'y ont pas réellement participé. De nombreux responsables ne sont pas pleinement conscients de la pandémie de VIH/sida, ni des activités de traitement à la méthadone et aux ARV.

Tiếp cận tuyên truyền phòng chống HIV-AIDS cho các đối tượng nguy cơ cao.
Approche de la propagande de prévention du VIH/sida auprès des groupes à risque. Photo : Thanh Chung

Troisièmement, par le passé, les activités de prévention du VIH/sida étaient soutenues par une équipe de collaborateurs (financée par les budgets provinciaux et des projets). Cependant, cette équipe n'existe plus aujourd'hui, ce qui affecte plus ou moins les activités de prévention du VIH/sida.

Au sein de la famille, des personnes infectées et de la société, des préjugés persistent. La plupart des personnes infectées le sont suite à une consommation de drogue ou à la prostitution. Leurs erreurs créent une image négative, les exposant à l'exclusion et à la stigmatisation, et les personnes infectées elles-mêmes se stigmatisent elles-mêmes. En raison de cette auto-stigmatisation, certaines personnes infectées vivent isolées, sont difficiles à aborder et se déplacent souvent, ce qui les rend difficiles à gérer.

Actuellement, le programme de traitement ARV pour les personnes infectées est pris en charge par l'assurance maladie. Cependant, en raison de l'auto-stigmatisation, de nombreuses personnes infectées ne participent pas au traitement par crainte de divulguer leurs informations personnelles. Elles se rendent donc dans des cliniques externes pour se faire soigner. Ce traitement externe les prive de suivi, de prise en charge, de soins, de conseils et de soutien en temps opportun. Elles interrompent donc leur traitement ou le prennent de manière irrégulière, ce qui en réduit l'efficacité.

Ảnh: Thành Cường
Le programme de traitement ARV pour les personnes infectées est pris en charge par l'assurance maladie, mais en raison de l'auto-stigmatisation, de nombreuses personnes infectées ne participent pas au traitement par crainte de divulguer des informations personnelles. Photo : Thanh Chung

Il n'y a pas si longtemps, un jeune homme célibataire a eu un accident de la route et a dû être hospitalisé. À l'hôpital, une analyse de sang a révélé sa séropositivité. Ce jeune homme s'est inscrit et a reçu un traitement antirétroviral sur place. Mais, pour une raison inconnue, quelques jours seulement après son retour, des responsables locaux sont venus le voir et l'encourager, tandis que les voisins le critiquaient et le regardaient avec préjugés. Le jeune homme s'est pendu… C'est une triste histoire de discrimination, d'auto-discrimination, de divulgation d'informations personnelles et de mauvaise gestion des patients à Nghe An.

PV : Le Vietnam en général et Nghe An en particulier se fixent comme objectif majeur de mettre fin à l’épidémie de sida d’ici 2030. Pour atteindre cet objectif, à votre avis, sur quelles tâches clés devrions-nous nous concentrer ?

Monsieur Thai Van Nhan :Récemment, le Premier ministre a publié la décision n° 1246/QD-TTg du 14 août 2020 approuvant la Stratégie nationale pour mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030. Cette stratégie définit des solutions et des tâches spécifiques pour atteindre cet objectif. Pour Nghe An, le Comité populaire provincial doit bientôt approuver le plan de mise en œuvre de la stratégie nationale, avec une allocation de ressources spécifique.

Nghe An doit continuer à maîtriser et à appliquer scrupuleusement la Directive 54 du Secrétariat central du Parti, la Loi sur la prévention et le contrôle du VIH/SIDA et le Décret 108/2007/ND-CP régissant la mise en œuvre de la Loi sur la prévention et le contrôle du VIH/SIDA. En particulier, les comités du Parti à tous les niveaux, les autorités, les départements, les sections, les syndicats, les organisations sociales et les organisations communautaires doivent activement mettre en œuvre et considérer les tâches de prévention et de contrôle du VIH/SIDA comme urgentes et à long terme dans les plans d'action de leurs localités et unités.

Ảnh: Thành Cường
Il est nécessaire de promouvoir davantage la propagande, de sensibiliser et d'informer la population sur le VIH/sida. Photo : Thanh Chung

Concernant les solutions concrètes, nous devons nous concentrer sur la promotion de la propagande, la sensibilisation et l'information sur le VIH/sida. Nous devons également promouvoir la prévention du VIH/sida auprès des adolescents et des étudiants. Il est nécessaire d'intensifier les activités de dépistage, d'identifier les personnes infectées par le VIH non détectées et de les intégrer à la prise en charge, au traitement et à la prévention. Une fois traitées, les infections sont très rares. Pour ce faire, l'ensemble du système politique et social, au niveau local, doit participer activement à la recherche et à la mobilisation des personnes à risque pour se faire dépister.

Nous devons également mettre en œuvre des mesures d'intervention et de prévention, comme le programme d'échange d'aiguilles et de préservatifs. Actuellement, ce programme est soutenu par le Fonds mondial (la province reçoit en moyenne plus de 500 000 aiguilles et seringues chaque année). Nghe An doit envisager le moment où le Fonds mondial ne le financera plus… Compte tenu notamment du risque d'infection par le VIH lié aux relations homosexuelles, nous devons réclamer davantage de financements pour soutenir les actions de sensibilisation, le dépistage et le soutien aux collaborateurs des groupes HSH.

PV : Merci.à propos de cet échange !

Par technique : Thanh Cuong
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