Les pourparlers entre l'Afghanistan et le Pakistan échouent, les talibans déclarent maintenir le cessez-le-feu.

S'adressant aux journalistes, M. Mujahid a déclaré que les négociations avaient échoué parce qu'Islamabad « insistait » pour que l'Afghanistan prenne en charge la situation sécuritaire intérieure du Pakistan. Il a qualifié cette demande d'« au-delà des capacités » de l'Afghanistan.

Le porte-parole des talibans a également critiqué l'attitude « irresponsable et non coopérative » de la délégation pakistanaise lors des récentes négociations à Istanbul, en Turquie.

« Le Pakistan tente de se décharger de toute responsabilité en matière de sécurité sur le gouvernement afghan, tout en ne montrant aucune volonté d'assumer la responsabilité de la sécurité de l'Afghanistan ni la sienne propre », a écrit Mujahid sur les réseaux sociaux.

Malgré l'échec des pourparlers, M. Mujahid a souligné : « Le cessez-le-feu qui a été établi... continuera d'être respecté. »

Du côté pakistanais, la veille (7 novembre), le ministre de la Défense, Khawaja Muhammad Asif, avait également confirmé que les pourparlers de paix à Istanbul visant à prévenir la récurrence des affrontements frontaliers avaient échoué.

Plus tôt, le ministre pakistanais de l'Information, Attaullah Tarar, avait également indiqué que les négociations étaient au point mort, affirmant que l'Afghanistan avait l'« obligation » de respecter son engagement à lutter contre le terrorisme, « ce qu'il n'a pas fait jusqu'à présent ». M. Tarar a averti que le Pakistan « continuera d'utiliser tous les moyens nécessaires pour protéger la sécurité de sa population et sa souveraineté ».

Les pourparlers en Turquie visent à finaliser un accord de cessez-le-feu signé à Doha, au Qatar, le 19 octobre. Cet accord fait suite aux affrontements frontaliers les plus meurtriers d'octobre, qui ont fait des dizaines de morts et ont constitué les pires violences depuis le retour au pouvoir des talibans en Afghanistan en 2021.

Cependant, le deuxième cycle de négociations s'est soldé par un échec, faute d'accord à long terme, en raison de profonds désaccords concernant les groupes armés que le Pakistan accuse d'opérer en Afghanistan. Islamabad exige du gouvernement taliban des garanties quant à la cessation de son soutien aux groupes armés, notamment au Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP).

Kaboul, de son côté, a nié à plusieurs reprises ces allégations et a exigé que sa souveraineté territoriale soit respectée.

Les relations entre le Pakistan et les talibans, qui avaient été cordiales pendant des décennies, se sont rapidement détériorées ces dernières années. Les tensions ont continué de s'aggraver malgré les pourparlers, et des échanges de tirs ont eu lieu le 7 novembre entre les troupes des deux camps dans la zone frontalière de Spin Boldak, en Afghanistan, faisant cinq morts.