M. Trump a déclaré que M. Poutine avait « cédé la place » aux États-Unis pour résoudre le conflit ukrainien
Le 4 novembre (heure américaine), le président américain Donald Trump a révélé une partie importante du contenu de son entretien téléphonique de deux heures et demie avec le président russe Vladimir Poutine le mois précédent. Selon M. Trump, le dirigeant russe a déclaré que Moscou s'efforçait de résoudre le conflit ukrainien depuis dix ans et que c'était désormais au tour de Washington d'essayer.

S'exprimant lors du Forum des entreprises américaines à Miami, le président Trump a cité M. Poutine : « J'ai parlé au président Poutine… et il m'a dit : "Nous essayons de résoudre cette guerre depuis 10 ans. Nous n'y arrivons pas, c'est à vous de la résoudre." »
Après cette déclaration, M. Trump a également ajouté, au sujet de ses capacités et en faisant allusion à d'autres conflits internationaux : « J'ai résolu certains problèmes en une heure seulement. »
L'appel téléphonique d'octobre entre les deux dirigeants aurait pris Kiev par surprise. Le lendemain, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est rendu à la Maison Blanche, apparemment pour obtenir une livraison de missiles Tomahawk américains afin d'accroître les capacités de frappe à longue portée de son pays.
Cette semaine, M. Trump a toutefois réaffirmé sa position selon laquelle il n'envisageait « pas vraiment » de fournir des missiles Tomahawk. Il a également déclaré que Kiev et Moscou devraient être autorisées à « régler » leur conflit.
Le président Trump s'est engagé depuis longtemps à jouer un rôle de médiateur dans le conflit ukrainien, qui a débuté en 2014 et s'est considérablement aggravé en 2022. Il a repris le contact direct avec Moscou cette année, mais les pourparlers, tant bilatéraux qu'entre la Russie et l'Ukraine, n'ont jusqu'à présent abouti à aucune avancée significative. M. Trump a exprimé à plusieurs reprises sa frustration et a tour à tour imputé l'impasse à Moscou et à Kiev.
Concernant les positions de négociation, Moscou a maintes fois affirmé privilégier une solution durable à un cessez-le-feu temporaire, perçu comme un simple prétexte pour permettre à Kiev et à l'Occident de se réarmer. La Russie insiste sur le fait que tout accord doit comporter des conditions relatives à la neutralité de l'Ukraine, à sa démilitarisation et à la reconnaissance de la « situation territoriale actuelle ».
Pendant ce temps, Kiev et ses alliés européens continuent de réclamer un renforcement du soutien militaire, tout en s'opposant à des pourparlers directs entre Washington et Moscou sur l'Ukraine. Des responsables du Kremlin soulignent que Poutine et Trump ont tous deux parlé de « report » plutôt que d'« annulation » du sommet reporté, insistant sur le fait qu'aucun des deux dirigeants ne souhaite se rencontrer pour le simple plaisir de se rencontrer.


