L'UE ouvre une voie de sortie à la Turquie

Alors que les États membres de l'UE ont convenu de nouvelles mesures contre la Turquie concernant ses activités d'exploration en Méditerranée, les propositions de la Grèce et d'autres pays de l'UE visant à imposer des sanctions économiques plus sévères n'ont pas encore été concrétisées. Malgré les avertissements concernant des sanctions, l'UE a laissé une porte de sortie à la Turquie.

Au sein de l'Union européenne, la Grèce et Chypre sont les deux pays qui proposent des sanctions sévères contre Ankara. Cette proposition est soutenue par la France, qui nourrit ses propres ambitions en Méditerranée et est également en conflit avec la Turquie concernant son soutien aux parties impliquées dans la guerre civile en Libye. La France a désormais fait pression en faveur de sanctions industrielles, commerciales et sur les armes afin de peser sur l'économie turque. De leur côté, les pays opposés aux sanctions proposées contre la Turquie privilégient une approche plus modérée et le maintien des relations de l'UE avec la Turquie, la considérant comme un partenaire stratégique important du bloc.

Outre les sanctions contre certains responsables turcs, les États membres ont soutenu le renforcement des relations entre l’UE et la Turquie, malgré la détérioration des relations depuis la tentative ratée de renverser le président Taiip Erdoğan en 2016. Malgré les tensions actuelles, la Turquie reste un allié.La stratégie clé de l'UE, notamment dans les domaines de l'économie, de la sécurité régionale et des migrations. Selon les statistiques de l'UE, la Turquie est l'un des cinq pays ayant le plus d'échanges commerciaux avec le bloc.

Les dirigeants européens se sont déclarés prêts à discuter d'un renforcement de la coopération dans les domaines économique et commercial et d'une meilleure coordination en matière de migration, et ont suggéré la reprise des rencontres régulières entre leurs dirigeants. Cette décision témoigne également de la volonté des membres de l'UE de consulter la nouvelle administration américaine sur les prochaines étapes susceptibles de façonner les relations dans la région pour les années à venir.

Les relations avec la Turquie devraient constituer un sujet de discussion majeur lors de la prochaine réunion de l'UE en mars 2021, et il ne serait pas surprenant que des responsables européens aient l'intention de rencontrer directement le président Erdoğan à cette occasion. Le succès des négociations serait une condition préalable au rétablissement de la paix en Méditerranée et à l'établissement des bases d'une future coopération bilatérale entre les deux parties.