La Fed maintient ses taux d'intérêt inchangés et met en garde contre la hausse de l'inflation et du chômage.

Dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion de politique monétaire de deux jours, la Fed a déclaré que l'économie américaine continuait de croître solidement, malgré un recul de 0,3 % du PIB au premier trimestre.

La Fed a indiqué que ce recul était principalement dû à l'augmentation des importations par les entreprises et les ménages afin d'éviter les nouveaux droits de douane.

Bien que le marché du travail reste solide, avec un taux de chômage stable à 4,2 % et 177 000 nouveaux emplois créés en avril, la Fed a averti que les perspectives économiques devenaient moins certaines.

La Réserve fédérale surveille de près les risques pesant sur ses deux objectifs : une inflation élevée et un chômage important. L'inflation actuelle, mesurée par l'indice PCE à 2,3 % et l'inflation sous-jacente à 2,6 %, se rapproche de l'objectif de 2 %, mais reste exposée à un risque de rebond en raison de l'impact des politiques fiscales.

La pression est forte du fait de l'administration du président Donald Trump, car les nouvelles politiques fiscales à l'importation augmentent le risque de « stagflation », une situation qui a causé de grandes difficultés à l'économie américaine dans les années 1980.

Les responsables de la politique monétaire de la Fed restent convaincus que l'économie est suffisamment résiliente pour maintenir une politique monétaire stable, mais ils reconnaissent également la fragilité des perspectives à mesure que la guerre commerciale et l'incertitude des entreprises deviennent plus évidentes.

L’administration Trump est actuellement engagée dans une période de négociations commerciales de 90 jours avec ses principaux partenaires, tandis que des signaux économiques mitigés rendent difficile pour la Fed d’apporter des ajustements politiques drastiques.

Le président Trump a appelé à plusieurs reprises la Fed à baisser ses taux d'intérêt, l'inflation montrant des signes de ralentissement, mais les décideurs politiques restent prudents, attendant des données plus claires.

Malgré une légère reprise des marchés boursiers, alimentée par l'espoir d'une efficacité accrue des mesures tarifaires, le monde des affaires demeure profondément préoccupé par le risque de perturbation des chaînes d'approvisionnement et de hausse des coûts. Des enquêtes révèlent que de nombreux chefs d'entreprise s'inquiètent de l'instabilité des prix et de la capacité du marché à réagir.

Sur les marchés financiers, les investisseurs n'anticipent pas de baisse immédiate des taux d'intérêt par la Fed lors de cette réunion, et seulement 30 % environ pensent qu'un assouplissement pourrait intervenir en juin. Cependant, le marché s'attend généralement à ce que la Fed puisse procéder à trois baisses de taux d'intérêt au total en 2025, en fonction de l'évolution de la situation économique et des facteurs de politique monétaire.