Dans la région montagneuse de Nghệ An, des enseignants se portent volontaires pour emmener des élèves pauvres à des cours du soir.

Un soir de novembre, une fine bruine tombait sur le district frontalier de Ky Son. Après un dîner rapide, Vi Thi Thuy, enseignante à l'internat primaire Ta Ca pour les minorités ethniques, enfila son imperméable et prit la route. Pour Mme Thuy, c'était une tâche hebdomadaire habituelle depuis deux ans. La distance d'environ 15 km entre la commune de Huu Kiem et l'école n'était pas longue, mais le quartier était désert. Elle s'efforçait d'arriver le plus vite possible pour être à l'heure au cours du soir. Dès qu'elle avait garé son vélo dans la cour de l'école, Mme Thuy se précipitait chez chaque élève pour les emmener en classe.

« De nombreuses familles vivent dans des conditions difficiles ; les enfants habitent chez des personnes âgées, il n’est pas pratique de voyager la nuit, nous devons donc les emmener à l’école. Nous savons que c’est difficile, mais si nous ne le faisons pas, les enfants ne pourront pas étudier », a confié Mme Thuy.

M. Nguyen Khac Linh, directeur de l'établissement, a déclaré : « Pour l'année scolaire 2024-2025, l'école compte 234 élèves, dont 204 issus de familles défavorisées (soit 87,2 %). Si le nombre d'élèves défavorisés est important, seuls 125 sont internes et bénéficient du gîte et du couvert. Les autres dépendent de leur famille. Face à des conditions de vie difficiles, leurs parents ont dû confier leurs enfants à des personnes âgées pour aller travailler dans des entreprises du Sud. Par conséquent, afin que les enfants puissent être gardés la nuit,Les enseignants se sont portés volontaires pour emmener les enfants à l'école à tour de rôle..

« La plupart des enseignants habitent à plus de 10 km de l'école. Aussi, lorsque ce projet a été annoncé, beaucoup ont hésité. Mais finalement, face à la situation des élèves, tous se sont portés volontaires pour venir à l'école et les aider. Après les cours de 19h à 21h, les enseignants restaient à l'école pour assurer les cours le lendemain matin », a expliqué l'enseignant Nguyen Khac Linh.

Pour Luong Thi Hoa, enseignante principale (55 ans) de l'internat de l'école primaire de Ta Ca, ce poste contribue non seulement à améliorer la qualité de l'enseignement, mais aussi à encourager l'autonomie des élèves. C'est pourquoi, bien que son domicile soit situé à 16 km de l'école, elle n'a jamais manqué un seul cours.

L'enseignante Hoa a raconté que dans sa classe, une élève nommée Cut Thi Lap vit dans le village de Nhan Ly. Son père est décédé il y a trois ans dans un accident, et sa mère a dû quitter le village pour travailler à Hai Phong. À la maison, Cut Thi Lap dépend de ses deux sœurs aînées, scolarisées respectivement en 4e et en terminale. Les années précédentes, en raison de ces difficultés, il semblait que Cut Thi Lap ne pourrait pas poursuivre ses études, mais grâce au soutien des enseignants, elle est aujourd'hui devenue l'une des meilleures élèves de la classe. Cut Thi Lap fait également partie de ces élèves qui doivent leur réussite à l'amour et au dévouement de leurs enseignants, comme Mmes Hoa et Thuy.

« Grâce aux cours du soir, le niveau des compétences et le niveau général des élèves se sont améliorés. Ils sont également plus attentifs à leur travail personnel et à leurs devoirs qu'auparavant », a déclaré M. Nguyen Khac Linh, directeur de l'établissement.

Le son de la cloche annonce la fin des cours à 21 heures. Les enseignants se relaient pour raccompagner chez leurs parents les élèves qui habitent loin. Ils retournent ensuite à la lumière du lampadaire pour préparer leurs leçons du lendemain. Malgré la difficulté de la tâche, voir les petits élèves arriver avec enthousiasme à l'école les comble de joie.