Hanoï interdit les motos à essence à partir de 2026 : quelles entreprises en bénéficieront, quelles entreprises seront confrontées à des difficultés ?

Le gouvernement a publié la directive n° 20/CT-TTg le 12 juillet, exigeant que Hanoï interdise les motos à essence dans la zone du périphérique 1 à partir du 1er juillet 2026, s'étendant au périphérique 2 en 2028 et restreignant les voitures à essence dans le périphérique 3 à partir de 2030.

La directive met l'accent sur la lutte contre la pollution environnementale. Hanoï gère un parc automobile de plus de 8 millions de véhicules, dont 6,9 millions de motos et 1,1 million de voitures, ainsi que 1,2 million de véhicules temporaires. Le gouvernement exige une révision institutionnelle, un renforcement des normes d'émission et une application rigoureuse des sanctions environnementales, avec pour objectif la neutralité carbone d'ici 2050.

M. Nguyen Trong Dinh Tam, directeur adjoint de l'analyse des valeurs mobilières de l'ASEANSC, a fait remarquer que les entreprises du transport vert et des énergies propres présentent un fort potentiel de croissance.

VinFast (Vingroup, HoSE : VIC) domine le marché des voitures électriques avec les modèles VF 3, VF 5, VF 6, qui domineront le premier semestre 2025. Les motos électriques telles que Feliz S, Evo 200 sont également populaires grâce à leurs faibles coûts d'utilisation.

Viettel collabore avec VinFast pour la conception, les composants et la construction de bornes de recharge par l'intermédiaire de Viettel Construction Company (cotée à la Bourse de Hong Kong : CTR). FPT (cotée à la Bourse de Hong Kong : FPT) soutient le développement de logiciels automobiles et de systèmes d'exploitation intelligents, favorisant ainsi la transformation numérique du secteur des véhicules électriques.

Les entreprises énergétiques telles que PV Power (HoSE : POW), qui prévoit de construire 1 000 stations de recharge d'ici 2035, ainsi que PGV, NT2 et GEG, bénéficient de la demande accrue d'électricité.

Tasco (HNX : HUT) et TMT Motors (HoSE : TMT), distributeurs de véhicules électriques Geely et Wuling, ont également un potentiel de croissance, quoique plus limité en raison de leur dépendance aux véhicules à moteur à combustion interne.

Quelles sont les entreprises qui rencontrent des difficultés ?

Petrolimex (HoSE : PLX), entreprise leader du secteur pétrolier, subit une forte pression car la politique d'interdiction des véhicules à essence réduit les revenus de son segment principal.

Bien qu'elle ait été pionnière dans l'expérimentation de bornes de recharge électrique dans certaines stations-service, cette conversion nécessite d'importants investissements en infrastructures et en technologies.

D'après les experts, Petrolimex doit rapidement étendre son réseau de bornes de recharge et développer des services liés aux énergies propres afin de compenser les pertes de revenus liées à l'essence. Faute d'adaptation à temps, l'entreprise risque de perdre des parts de marché dans un contexte de forte baisse de la demande d'essence.

Honda Vietnam, dont les ventes de motos ont augmenté de 8,2 % en juin 2025, a continué de maintenir sa part de marché grâce à des modèles à essence tels que Vision, Wave Alpha, LEAD et SH Mode.

Cependant, l'interdiction des véhicules à essence à partir de 2026 représente un défi majeur pour Honda, dont les principaux modèles sont tous équipés de moteurs à combustion interne. Le constructeur automobile japonais ne dispose pas d'une gamme suffisamment large de motos électriques pour concurrencer le marché vietnamien, ce qui accentue le risque de se retrouver distancé.

Pour maintenir sa position, Honda doit accélérer la recherche et le développement de motos électriques, tout en élaborant une stratégie de distribution en phase avec les tendances écologiques.

La politique d'interdiction des véhicules à essence est considérée comme un moteur pour promouvoir des modes de vie écologiques, mais une feuille de route claire et un soutien financier sont nécessaires pour réduire le fardeau qui pèse sur les populations, en particulier les groupes à faibles revenus.

Hanoï prévoit d'investir massivement dans les bornes de recharge, d'améliorer les normes de sécurité et de développer les transports publics afin de répondre aux besoins de mobilité. La réussite de cette politique repose sur la coordination entre les entreprises, le gouvernement et la population pour assurer une transition harmonieuse.