Le système d’alerte aux tsunamis de l’Indonésie ne fonctionne plus depuis 2012.

L'absence d'alerte précoce au tsunami a empêché les habitants des îles indonésiennes de Sumatra et de Java d'évacuer à temps. Photo : New York Times

Dans une série de tweets publiés aujourd'hui, le porte-parole de l'Agence nationale indonésienne de gestion des catastrophes, Sutopo Purwo Nugroho, a déclaré : « Des actes de sabotage, un manque de financement et des défaillances techniques ont entraîné la défaillance du système de bouées d'alerte aux tsunamis. » Le responsable a confirmé que la nuit où le tsunami a frappé Sumatra et Java, aucun système d'alerte aux tsunamis n'était opérationnel.

« Il n'y avait pas de système d'alerte au tsunami dans la nuit du 22 décembre 2018. Les autorités locales n'ont donc pas pu détecter le tsunami à temps. Les signes d'alerte n'ont pas pu être enregistrés, ce qui a empêché les habitants d'évacuer », a écrit M. Nugroho.

Selon M. Nugroho, l’Indonésie ne dispose toujours pas d’un système d’alerte aux tsunamis capable de détecter les glissements de terrain sous-marins et les éruptions volcaniques sous-marines.

Simulation graphique du tsunami provoqué par le volcan Anak Krakatau. Illustration : Alex Cox/Dailymail

Actuellement, l'Indonésie ne dispose que d'un seul système d'alerte précoce pour les tsunamis causés par des tremblements de terre. Il a été installé en 2008, quelques années après le séisme de magnitude 9,3 et le tsunami qui ont frappé la région de Banda Aceh en 2004. Ces deux catastrophes dans l'océan Indien ont fait 168 000 morts en Indonésie et près de 250 000 dans les régions voisines.

« L'Indonésie compte 127 volcans, soit 13 % des volcans de la planète. Certains d'entre eux se trouvent sous la mer ou sur de petites îles, et leurs éruptions peuvent donc provoquer des tsunamis », a déclaré M. Nugroho. C'est là tout l'enjeu pour les agences gouvernementales et les instituts de recherche de développer des systèmes d'alerte précoce, a-t-il ajouté.

Le soir du 22 décembre, un puissant tsunami a frappé le détroit de la Sonde, entre les îles indonésiennes de Sumatra et de Java, un peu plus de 20 minutes après l'éruption volcanique. Ce tsunami a fait au moins 281 morts et plus de 1 000 blessés. Le bilan des victimes devrait encore s'alourdir.

Le nombre élevé de victimes s'explique par le fait que les habitants des îles n'ont reçu aucune alerte concernant l'imminence d'un tsunami. Les autorités locales ont d'abord cru qu'il ne s'agissait pas d'un tsunami, mais d'une marée noire ; il n'y avait donc pas lieu de s'inquiéter outre mesure.

Les experts affirment que ce tsunami pourrait avoir été causé par l'éruption du volcan Anak Krakatoa, qui a conduit à « l'effondrement partiel » de l'Anak Krakatau dans la mer et a provoqué une grande vague.