Plus de 70 000 enseignants seront au chômage : comment restructurer les écoles normales ?

Le système des écoles de formation des enseignants doit être restructuré et réorganisé dans le sens d’une réduction ou d’une fusion pour avoir des écoles de formation plus systématiques.

D'ici 2020, le Vietnam devrait compter environ 70 100 diplômés en enseignement (41 000 enseignants du primaire, 12 200 du secondaire et 16 900 du secondaire). Ces diplômés auront donc du mal à trouver un emploi dans les domaines pour lesquels ils ont été formés.

Cependant, le problème préoccupant est que, alors que des dizaines de milliers de diplômés ne trouvent pas d'emploi, le système de formation des enseignants est dispersé et offre une formation de qualité médiocre. Que devrait donc faire le secteur de l'éducation pour remédier à cette situation ?

Le professeur Dinh Quang Bao, de l'Institut de recherche pédagogique de l'Université nationale d'éducation de Hanoï, a déclaré que face à la pénurie d'enseignants à l'échelle nationale, le secteur de l'éducation a trouvé de nombreuses solutions pour attirer les étudiants vers cette filière et étendre le réseau d'écoles normales, du collège à l'université. Il fut un temps où le pays comptait 142 écoles normales. Certaines provinces comptaient jusqu'à deux établissements, dont des collèges et des lycées, spécialisés dans la formation des enseignants. De nombreux élèves ayant terminé la 7e année ont poursuivi leurs études pour devenir enseignants (génération 7 + 3 ; 10 + 2)…

Cependant, jusqu'à présent, la pénurie d'enseignants n'est plus une urgence, mais la qualité de la formation est considérée comme l'enjeu principal. Par conséquent, le système des écoles normales doit être restructuré et réorganisé afin de privilégier des établissements qui enseignent et mènent une recherche pédagogique solide. Le secteur de l'éducation devrait réduire ou consolider le nombre d'écoles normales afin de ne conserver que les établissements solides en termes de financement, d'infrastructures et de personnel enseignant. Dans toutes les provinces et villes, il ne reste que quelques écoles clés, moins répandues qu'aujourd'hui.

Les écoles normales d'enseignants de faible qualité devraient être fusionnées pour former des établissements de meilleure qualité. Par exemple, l'Université pédagogique de Hanoï a fusionné avec l'École pédagogique Ha Nam. Ces écoles normales deviendront une branche de la grande école.

Le système des écoles normales doit être restructuré et réorganisé pour garantir la qualité de la formation (photo d'illustration)

Il ne faut pas égaliser l’investissement dans la gratuité des frais de scolarité pour tous les étudiants

Outre l'aménagement et la restructuration du système des écoles normales, selon le professeur Dinh Quang Bao, le secteur de l'éducation devrait réformer le modèle de formation des enseignants vers un enseignement « clinique » pour les internes et un enseignement pratique en milieu scolaire, à l'instar de la méthode de formation des facultés de médecine. C'est également le modèle mis en œuvre par de nombreux pays.

Pour améliorer la qualité des enseignants, capables de s'intégrer au monde, le professeur Dinh Quang Bao a déclaré qu'il s'agissait d'une politique globale, car le secteur de l'éducation ne peut y parvenir seul et a besoin de la participation du gouvernement. Par conséquent, nous devons mettre en place des politiques visant à attirer les meilleurs étudiants vers la profession enseignante.

Entre 1996 et 2006, les écoles normales ont recruté d'excellents étudiants, obtenant des notes de 27 points dans les trois matières. Cette génération d'étudiants a obtenu d'excellents diplômes et compétences. Aujourd'hui, de nombreuses écoles normales ne parviennent plus à recruter d'aussi bons étudiants. Certaines ne parviennent pas à atteindre leur quota, ou le nombre d'étudiants inscrits est très faible. Si cette situation perdure, il est possible qu'un jour, les étudiants ne rejoignent plus le secteur de la formation des enseignants.

Selon le professeur Dinh Quang Bao, les écoles pédagogiques appliquent actuellement une politique d'exonération des frais de scolarité. Cependant, cette exonération ne permettra pas d'attirer les talents ni de motiver les établissements à améliorer la qualité de leur formation. Par conséquent, l'investissement budgétaire total de chaque école pédagogique ne diminuera pas. Les établissements devraient donc s'efforcer d'augmenter le taux d'investissement par élève plutôt que de répartir ce budget.

En supposant que le budget actuel de l'Université nationale d'éducation de Hanoï soit de 100 milliards de VND par an pour 2 000 étudiants à temps plein, il est nécessaire de calculer une augmentation de l'investissement par étudiant. Ainsi, l'investissement total ne diminue pas, mais le budget est limité à 1 000 étudiants. Cette solution permettrait également d'améliorer la qualité de la formation, d'attirer les meilleurs étudiants et de réduire considérablement les quotas.

Le professeur Dinh Quang Bao a souligné qu'il est temps, voire trop tard, pour la société de donner la priorité aux étudiants dans le secteur de l'éducation et de restructurer rapidement le système des écoles de formation des enseignants pour former des ressources humaines de haute qualité afin de pouvoir s'intégrer à la région et au monde.

Selon VOV