Plan d'action global commun : la dernière chance pour l'accord sur le nucléaire iranien
(Baonghean.vn) - Cette semaine, les ministres des Affaires étrangères des pays signataires de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 ont tenu une réunion en ligne pour discuter de l'avenir du Plan d'action global commun (PAGC). Ils ont non seulement affirmé que l'Iran se trouvait face à sa dernière chance et ne devait pas la laisser passer, mais ont également exprimé l'espoir que les États-Unis, sous la direction d'un nouveau gouvernement, reviendront à l'accord dont M. Trump s'est retiré et traceront une voie positive pour ce dossier brûlant.
Les actes parlent plus fort que les mots.
Après plus d'un an d'interruption, ce n'est que le 21 décembre que les hauts représentants des pays participant au Plan d'action global commun (PAGC), communément appelé accord sur le nucléaire iranien, se sont à nouveau réunis. En raison de la pandémie de Covid-19, cette première réunion depuis si longtemps s'est tenue par visioconférence, mais la distance n'a pas apaisé l'intensité des discussions.
S'adressant à la presse après la conférence, le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a déclaré que l'accord sur le nucléaire iranien se trouve actuellement à la croisée des chemins et que les prochaines semaines ou les prochains mois détermineront le sort de ce document.
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Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, s'exprime depuis Berlin sur l'accord sur le nucléaire iranien. Photo : AP |
Rétrospectivement, malgré d'innombrables difficultés, l'accord nucléaire a été signé par les parties concernées en 2015, mais avec une seule phrase du président américain Donald Trump, les États-Unis se sont retirés unilatéralement de l'accord, qu'ils ont considéré comme « le pire de l'histoire » en 2018. Depuis lors, les États-Unis ont mis en œuvre« campagne de pression maximale »« envers l'Iran. » En réponse, Téhéran, intransigeant, a également contribué à enfoncer les négociations bilatérales et multilatérales dans une « spirale descendante », selon la description du numéro un de la diplomatie allemande, Maas.
Deux ans plus tard, Washington s'apprête à voir une nouvelle équipe dirigeante, menée par l'ancien vice-président Joe Biden, prendre les rênes du pays. Dans ce contexte, Maas et les ministres des Affaires étrangères d'Iran, de Chine, de Russie et du Royaume-Uni ont publié une déclaration commune, confirmant leur souhait de voir le traité préservé, tout en saluant la perspective positive d'un retour des États-Unis au contenu de l'accord sous la direction du « nouveau » dirigeant.Le président élu Joe Biden.
Quant à l'Iran, s'exprimant au nom des initiés, le ministre allemand des Affaires étrangères a averti : « L'opportunité qui s'offre maintenant – la dernière fenêtre d'opportunité – ne doit pas être gâchée. » Le diplomate a envoyé un message clair : « Pour que les relations s'améliorent sous Biden, il est absolument nécessaire d'éviter de nouvelles manœuvres tactiques comme celles que nous avons si souvent observées récemment ; elles ne feraient que saper l'accord. Nous, Européens, insistons également sur le fait qu'une simple reconnaissance des termes sera nécessaire. »
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L'accord sur le nucléaire iranien a été signé en 2015. Illustration : Reuters |
Faisant écho à son homologue allemand, le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, s'est également exprimé : « J'ai été très clair : l'Iran ne doit pas prendre les mesures récemment annoncées pour étendre son programme nucléaire. Cela compromettrait les perspectives de progrès que nous espérons voir en 2021. » Par ailleurs, les voix des parties, exprimées avec force dans la déclaration commune, ont réitéré que « la mise en œuvre intégrale et effective du JCPOA par toutes les parties demeure essentielle. »
Nouvel accord, ancien accord ou rien ?
Après avoir été placée sous sanctions américaines, la République islamique d'Iran a récemment pris des mesures qui, selon l'opinion publique occidentale, vont à l'encontre des termes de l'accord signé il y a cinq ans, qui a été utilisé pour restreindreprogrammenucléaire iranienet en échange d’un confort financier.
Bien que l’Iran ait autorisé les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à surveiller ses installations nucléaires et ait rempli un certain nombre d’autres obligations, le pays a en fait dépassé la limite d’enrichissement d’uranium fixée par l’accord.
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Sous la présidence de Trump, les États-Unis ont pris de nombreuses mesures unilatérales, notamment le retrait du JCPOA. Photo : Reuters |
Le JCPOA limite l'enrichissement de l'uranium, car celui-ci peut servir à la fabrication d'ogives nucléaires. Mais le mois dernier, les politiciens iraniens radicaux ont approuvé une disposition allouant davantage de fonds à l'enrichissement de l'uranium, revenant ainsi sur leur engagement initial. Ils ont également accepté de restreindre l'accès des inspecteurs de l'AIEA à leurs installations nucléaires.
Plus récemment, début décembre, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni - également connu sous le nom de groupe E3 - ont également dû exprimer leurs inquiétudes concernant le projet iranien d'installer des centrifugeuses modernes dans l'usine d'enrichissement d'uranium de Natanz, déclarant que ces projets vont à l'encontre du JCPOA signé entre l'Iran et les puissances mondiales.
De nombreuses opinions disent que,accord sur le nucléaireL’administration Trump a non seulement tourné le dos à l’Iran, mais a également imposé des sanctions secondaires à quiconque fait des affaires avec l’Iran depuis que Washington s’est retiré de l’accord.
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Une centrale nucléaire iranienne. Photo : dpa |
Alors que le mandat de Trump touche à sa fin, il existe encore une lueur d'espoir que l'accord soit redynamisé lorsque le nouveau dirigeant Biden - qui était vice-président des États-Unis lorsque l'accord avec l'Iran a été signé - rencontrera le président iranien Hassan Rohani, une personnalité considérée par l'Occident comme un pragmatique.
La question la plus importante sera de savoir si Biden acceptera de revenir à l'ancien accord, comme le souhaite l'Iran, ou s'il préconisera un nouvel accord plus large qui aborde d'autres questions, comme le bilan de l'Iran en matière de droits humains et ses activités au Moyen-Orient. La réponse sera révélée dans les mois, voire les semaines à venir, car la question nucléaire n'a jamais été aussi peu présente sur l'agenda international.