Épisode final : Le voyage persistant de la création
Groupe PV•November 1, 2025 18:43
Les morceaux de plastique, les sacs en nylon fin et les produits à usage unique semblent insignifiants, mais ils s'accumulent au fil du temps, se répandent partout et ont de graves conséquences sur les terres, les rivières, les mers et la santé humaine. Réduire les déchets plastiques n'est pas la seule responsabilité du secteur environnemental, mais une responsabilité partagée par les gouvernements, les entreprises et chaque citoyen. Ce combat n'a pas de but immédiat ; c'est un long chemin qui exige des politiques ambitieuses, des technologies appropriées et de nouvelles habitudes de consommation.
Auteur : PV Group - Date de publication : 1er novembre 2025
Les morceaux de plastique, les sacs en nylon fin et les produits à usage unique semblent insignifiants, mais ils s'accumulent au fil du temps, se répandent partout et ont de graves conséquences sur les terres, les rivières, les mers et la santé humaine. Réduire les déchets plastiques n'est pas la seule responsabilité du secteur environnemental, mais une responsabilité partagée par les gouvernements, les entreprises et chaque citoyen. Ce combat n'a pas de but immédiat ; c'est un long chemin qui exige des politiques ambitieuses, des technologies appropriées et de nouvelles habitudes de consommation.
À Nghệ An, la lutte contre les déchets plastiques est menée de façon coordonnée, depuis les actions concrètes menées par chaque organisme et service jusqu'aux décisions stratégiques. Loin de se contenter de slogans, la province a concrétisé ses engagements : signature d'un pacte pour la réduction des déchets plastiques au sein des organismes ; intégration de cette problématique dans les règlements villageois ; mobilisation de la population ; et mise en œuvre de nombreux modèles de tri des déchets à la source afin de modifier durablement les habitudes de la population en matière de pollution.
En 2024, le pays produira en moyenne plus de 69 400 tonnes de déchets ménagers par jour, dont environ 63 % seront encore enfouis, la plupart du temps dans des conditions insalubres. À compter du 1er janvier 2025, la politique de tri des déchets à la source est considérée comme une solution fondamentale, mais présente de nombreuses lacunes. Avant la fusion des provinces, seules 34 des 63 localités avaient mis en œuvre le tri des déchets à la source, et ce à petite échelle ; 33 localités n’ont pas encore publié de réglementation sur le tri des déchets ménagers ; 59 localités n’ont pas encore établi de normes techniques et économiques ; et 58 localités n’ont pas encore fixé de prix pour la collecte, le transport et le traitement des déchets ménagers.
Des projets pilotes menés dans les districts de Nam Dan et Quynh Luu, ainsi que dans la vieille ville de Vinh, ont démontré que la sensibilisation et la participation de la population permettent de réduire considérablement la quantité de déchets plastiques mélangés aux ordures ménagères. Les supermarchés, les centres commerciaux et les chaînes de magasins privilégient de plus en plus les emballages écologiques au détriment des sacs plastiques. Certaines entreprises investissent même dans des alternatives comme les sacs en papier, les boîtes en bagasse de canne à sucre, les gobelets en bambou et les couverts en bois. Les universités et les établissements d'enseignement supérieur abandonnent également l'utilisation de gobelets jetables et d'articles en plastique dans leurs cantines.
Depuis plusieurs années, dans les salles de réunion des agences de la province de Nghệ An, les bouteilles d'eau en plastique ont été remplacées par des bouteilles en verre. Photo : PV Group
En matière de directives, du niveau central au niveau local, de nombreux textes législatifs ont été promulgués, témoignant d'une volonté politique affirmée : la résolution n° 08-NQ/TU du 2 mars 2022 du Comité provincial du Parti relative au renforcement du leadership en matière de protection de l'environnement pour la période 2022-2030 ; le plan n° 751/KH-UBND de 2023 pour la mise en œuvre de la directive 33/CT-TTg du Premier ministre relative au renforcement de la gestion, du réemploi, du recyclage, du traitement et de la réduction des déchets plastiques ; et la décision n° 1746/QD-TTg du 4 décembre 2019 relative au plan d'action national pour la gestion des déchets plastiques océaniques à l'horizon 2030… Ces documents ne constituent pas de simples listes administratives, mais aussi un cadre pour la mise en œuvre, le contrôle et l'évaluation de l'efficacité de la gestion des déchets.
Ces évolutions se concrétisent également : de nombreux organismes utilisent des matériaux alternatifs aux gobelets en plastique, tels que l'acier inoxydable, le verre et la céramique, lors de leurs conférences et séminaires ; les banderoles et les slogans sont progressivement remplacés par des panneaux d'affichage électroniques ; des actions de sensibilisation à la loi de 2020 sur la protection de l'environnement et aux documents d'orientation sont menées auprès des fonctionnaires, des agents du secteur public, des organisations et des personnes concernées. Les campagnes « Dites non aux déchets plastiques » et le programme « Les femmes gèrent elles-mêmes leur environnement » se diffusent largement au sein de la communauté, jetant ainsi les bases d'un changement de comportement.
De nombreuses solutions efficaces et innovantes ont été mises en œuvre simultanément par des particuliers et des organisations afin de protéger l'environnement et de réduire les déchets. Photo : Hoai Thu - Hoa Mai
Cependant, les efforts déployés restent insuffisants face aux défis. Le taux de tri des déchets ménagers à la source, conformément à la réglementation, n'atteint que 2 % environ, ce qui révèle un décalage important entre les politiques mises en œuvre et la réalité. Selon Mme Nguyen Thi Tien, directrice adjointe du Département de la protection de l'environnement de la province de Nghệ An : la sensibilisation et la responsabilisation d'une partie du gouvernement, des entreprises et de la population demeurent limitées ; les ressources mobilisées pour la gestion des déchets en général, et des déchets plastiques en particulier, sont insuffisantes ; les redevances de collecte auprès des ménages sont trop faibles par rapport aux coûts réels ; et la mobilisation de capitaux d'entreprises privées pour investir dans les systèmes de traitement se heurte encore à de nombreux obstacles. Les disparités de tarifs et de coûts de traitement entre les localités dissuadent les entreprises d'investir dans les technologies modernes.
« Le ministère de l'Agriculture et de l'Environnement conseille actuellement le Comité populaire provincial en vue de l'adoption d'une réglementation relative aux normes économiques et techniques de collecte, de transport et de traitement des déchets ménagers. Une fois ce cadre tarifaire approuvé, les pollueurs devront payer en fonction de la quantité de déchets produits, ce qui garantira un financement stable pour le maintien du système de traitement », a ajouté Mme Tien.
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Le 28 octobre, lors de la séance de discussion sur le rapport de la délégation de supervision et le projet de résolution de l'Assemblée nationale relatif au suivi thématique de la mise en œuvre des politiques et lois de protection de l'environnement depuis l'entrée en vigueur de la loi de 2020 sur la protection de l'environnement, le député Tran Nhat Minh (délégué permanent de la délégation de Nghệ An à l'Assemblée nationale) a souligné des solutions fondamentales pour concrétiser la politique de tri des déchets à la source. Il a insisté sur la nécessité de garantir un système de collecte et de traitement synchronisé, afin d'éviter que les déchets triés ne soient encore collectés ensemble. Le facteur déterminant est l'application du principe du « pollueur-payeur » (PAYT), par la perception de redevances basées sur le volume des déchets, créant ainsi des incitations économiques pour encourager les citoyens à modifier leurs habitudes. Parallèlement, il est indispensable de renforcer les sanctions et d'élaborer une feuille de route de mise en œuvre adaptée aux infrastructures et au contexte économique de chaque localité, afin de garantir la pleine efficacité de la loi de 2020 sur la protection de l'environnement.
Si les mouvements communautaires sont à l'origine du changement, les instruments économiques et les mécanismes juridiques sont essentiels pour pérenniser ce changement. Nghe An évolue vers un modèle holistique où politiques préférentielles, responsabilité des producteurs, communication et initiatives commerciales sont étroitement liées, jetant ainsi les bases d'une économie circulaire.
Pour que la lutte contre les déchets plastiques soit efficace et durable, les mouvements citoyens doivent être renforcés par des outils économiques et des mécanismes politiques cohérents. Cela signifie que, parallèlement aux efforts visant à encourager le changement des habitudes, l'État doit appliquer des taxes environnementales plus élevées sur les produits en plastique non biodégradable et, dans le même temps, ajuster les tarifs de collecte et de traitement en fonction des coûts réels. Parallèlement, les entreprises produisant des matériaux alternatifs doivent bénéficier de prêts à taux préférentiels, d'allégements fiscaux ou d'aides foncières, afin d'accroître leur production et de réduire le coût des produits écologiques.
Le modèle de biogaz est reproduit dans de nombreuses localités. Photo : Thanh Phuc
Ne se contentant pas de gérer ses déchets, la province de Nghệ An vise un objectif plus ambitieux : développer une économie circulaire. Présentant le plan à venir, le vice-président du Comité populaire provincial, Phung Thanh Vinh, a souligné que Nghệ An s’attachera à mettre en œuvre des solutions fondamentales. Dans un premier temps, la province élaborera et appliquera un plan de tri des déchets ménagers à la source, conformément à la loi de 2020 sur la protection de l’environnement et aux directives du ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement. Ce plan est considéré comme essentiel pour réduire les déchets plastiques, car seul un tri précoce des déchets permettra un recyclage efficace et une utilisation optimale des ressources secondaires.
Parallèlement, la province élaborera et mettra en œuvre un plan de développement de l'économie circulaire d'ici 2035, conformément à la décision n° 222/QD-TTg du Premier ministre en date du 23 janvier 2025. Ce plan s'accompagne d'investissements et de la modernisation des infrastructures de collecte, de transport et de traitement des déchets solides, menés de manière coordonnée et en fonction de leur nature. À titre d'exemple, l'usine de traitement des déchets Hoang Gia Quan de Tan Ky, qui a installé une ligne de production de granulés de plastique recyclé, illustre parfaitement cette orientation.
Après près de quatre ans d'application de la loi sur la protection de l'environnement, des changements significatifs ont été observés dans les trois domaines suivants : institutions, sensibilisation et mise en œuvre. Ces progrès ont contribué de manière significative à améliorer la position du Vietnam sur la carte mondiale du développement durable. Le classement du Vietnam a progressé de façon notable, le plaçant au 54e rang sur 166 pays et territoires, soit un gain de 34 places par rapport à 2016, et au deuxième rang de la région de l'ASEAN.
L'Union des femmes des communes de Hoang Mai, Nghi Loc et Do Luong a lancé des initiatives visant à utiliser des paniers en plastique au lieu de sacs en plastique pour faire ses courses au marché. Photo : Mai Hoa
Parallèlement aux infrastructures, la province renforcera ses efforts de sensibilisation, de mobilisation et de communication afin de promouvoir des modes de vie écologiques, d'instaurer progressivement des habitudes de consommation durables et de réduire, voire de remplacer complètement, les produits en plastique à usage unique. Les entreprises sont encouragées à s'investir pleinement dans l'économie circulaire, en favorisant la production et la consommation de produits recyclés et respectueux de l'environnement, conformément aux tendances actuelles du développement.
Pour résoudre efficacement le problème des déchets plastiques, outre le rôle moteur de l'agence de gestion, la participation concertée de la population et du monde des affaires est indispensable. Dans cet esprit, plusieurs solutions clés seront mises en œuvre. Premièrement, la province perfectionnera le dispositif d'incitations, notamment par des mesures fiscales, foncières et de crédit, afin d'encourager les entreprises à investir dans les technologies de recyclage et de réutilisation du plastique. Actuellement, le Comité populaire provincial a chargé le ministère de l'Agriculture et de l'Environnement de superviser les consultations relatives à l'élaboration du règlement sur les normes économiques et techniques de collecte, de transport et de traitement des déchets ménagers. Le financement sera alors garanti adéquat et suffisant, et le principe de la contribution proportionnelle à la quantité de déchets produits sera appliqué.
Les produits fabriqués à partir de matériaux écologiques comme le bambou, l'ananas... sont très appréciés pour leur design et leur qualité. Photo : Thanh Phuc - Diep Thanh
L'étape suivante consiste à appliquer rigoureusement la responsabilité élargie des producteurs (REP). Ainsi, les entreprises qui produisent et importent des produits et emballages en plastique doivent participer à la collecte et au recyclage conformément à la loi, contribuant ainsi à alléger la charge pesant sur l'étape finale de traitement.
Parallèlement, la province mettra en place un vaste mouvement social, en lançant des campagnes concrètes et ciblées telles que « Dites non aux déchets plastiques », « Samedi vert » et « Échangez vos déchets contre des cadeaux ». Ces initiatives sensibilisent la population et contribuent à instaurer des habitudes de consommation écologiques, en limitant et en éliminant progressivement le plastique à usage unique.
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Nous sommes convaincus qu'avec les efforts conjoints du gouvernement, des entreprises et de tous les citoyens, la réduction, le recyclage et le traitement des déchets plastiques seront clairement efficaces, contribuant ainsi à bâtir une ville de Nghệ An verte, propre et belle, en faveur d'un développement durable.
Vice-président du Comité populaire provincial, Phung Thanh Vinh
« Enfin, la province de Nghệ An accompagnera la communauté et les entreprises dans leur démarche d’innovation verte. Elle encourage les initiatives et les modèles de start-up qui transforment les déchets plastiques en matériaux de construction et articles ménagers utiles, tout en créant les conditions permettant aux entreprises de développer des produits recyclés et respectueux de l’environnement, dans une perspective d’économie circulaire », a affirmé Phung Thanh Vinh, vice-président du Comité populaire provincial.
La lutte contre les déchets plastiques n'est pas une affaire d'un jour ou d'un mois, mais un combat de longue haleine qui s'étendra sur plusieurs générations. Lorsque les gouvernements seront déterminés, que les entreprises montreront l'exemple et que les citoyens s'engageront, le fléau du plastique disparaîtra peu à peu, laissant place à un avenir plus vert, plus propre et plus durable, un avenir que chacun d'entre nous a la responsabilité de construire et de partager.
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Les politiques et mécanismes vietnamiens sont similaires à ceux de nombreux pays développés, mais leur mise en œuvre reste limitée. La sensibilisation à l'environnement est encore faible au sein de la population, et un changement de mentalité prendra du temps, parfois sur plusieurs générations. Les sanctions en cas d'infraction sont insuffisantes et la gestion manque de rigueur. Seule une action véritablement concertée de l'État permettra de résoudre ces deux problèmes. Dans un avenir proche, de nombreux cas de pollution environnementale risquent d'être révélés. Il est à espérer que les médias joueront un rôle d'alerte efficace, sensibilisant le public aux effets néfastes de la pollution, notamment plastique, afin qu'il puisse agir à temps avant qu'il ne soit trop tard.
Dr Phan Cong Ngoc - Institut de technologie biochimique - Environnement, Université de Vinh
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