Lettre d'un médecin luttant contre l'épidémie de Corona à son fils
« Mon fils, as-tu déjà contemplé les yeux suppliants des patients et de leurs familles ? Ils se tournent toujours vers moi pour me transmettre leur foi et leur désir de vivre. »
Ce sont les premières lignes de la lettre que le Dr Cao Xiaoying, 56 ans, directeur du Centre de traitement des maladies infectieuses de l'hôpital populaire n° 2 de la province du Hunan, a envoyée à son fils avant d'entrer dans la zone de quarantaine pour les médecins et le personnel médical luttant contre l'épidémie de pneumonie de Wuhan.
« Je comprends la douleur et la torture qu’ils endurent à cause de l’épidémie, mon fils », poursuit la lettre.
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Lettre manuscrite du docteur Cao Xiaoying à son fils avant son entrée en zone de quarantaine. Photo : The Paper. |
Le Dr Cao Xiaoying a pris sa retraite avant le Nouvel An lunaire, mais lorsque le gouvernement provincial du Hunan a annoncé l'épidémie de coronavirus, elle est immédiatement revenue au Centre des maladies infectieuses pour lutter contre l'épidémie avec près de 60 médecins et infirmiers. Forte de plus de 30 ans d'expérience en prévention et contrôle des épidémies, elle a pris en charge le premier cas d'infection de la région.
Avant cette décision, le fils de Mme Cao avait eu une violente dispute avec sa mère. Il avait prévu de lui présenter sa petite amie pour le Nouvel An. Avant de retourner à l'hôpital, Mme Cao avait préparé un dîner complet pour le réveillon du Nouvel An et avait laissé une lettre dans l'espoir qu'il comprendrait ses sentiments.
Dans la lettre, le Dr Cao s'est excusé auprès de son fils pour ne pas avoir rempli ses devoirs de mère, mais elle a répété à plusieurs reprises qu'elle l'aimait beaucoup.
« Mon fils, si je choisis de devenir médecin, je ne pourrai pas retrouver pleinement ma famille.
Je t'aime à 100 %, mais je ne peux pas te consacrer 100 % de mon temps. Je connais les dangers de ce métier, je ressens la douleur et la torture de l'épidémie. Mon souhait de toujours est d'éradiquer tout cela. Je suis désolé, mon fils, notre courte séparation apportera du rire à des millions de familles. C'est ce que les médecins comme moi devraient faire.
À la fin de la lettre, la femme écrivait : « Mon fils, le papier est court, mais mon amour pour toi est long. Je porterai toujours un équipement de protection, sois tranquille et aide-moi à protéger ma famille. Je dois assumer mes responsabilités. Lorsque l'épidémie s'atténuera, je te promets d'être avec toi autant que possible. Je crois que tu peux comprendre, n'est-ce pas ? »
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Le docteur Cao Xiaoying travaille dans la zone d'isolement du Centre provincial de traitement des maladies infectieuses du Hunan. Photo : Le journal. |
Le 26 janvier, après que la lettre a été largement partagée sur les réseaux sociaux chinois, de nombreuses personnes ont exprimé leurs sentiments.
« Au milieu de la tempête épidémique, la lettre du Dr Cao m'a fait pleurer et admirer son esprit de dévouement envers ses patients », a écrit un utilisateur de Weibo.
Pendant ce temps, un autre lecteur a commenté : « J'espère que tous les anges en blanc sur le front rentreront chez eux sains et saufs et réunis avec leurs familles. »
Les autorités sanitaires de la province chinoise du Hubei ont annoncé le 28 janvier au matin que 24 personnes supplémentaires étaient décédées d'une pneumonie causée par le coronavirus (nCoV), portant le nombre total de décès dus à la maladie à 106. La plupart des victimes se trouvaient dans la province du Hubei, où l'épidémie a débuté à la fin du mois dernier, à Wuhan, la capitale. Le nombre d'infections au nCoV en Chine a également augmenté de 31 %, passant de 2 887 à 4 193.
