Le blocus naval américain de la Corée du Nord risque d'échouer

Le destroyer HMS Sutherland dans le port d'Abou Dhabi en 2011. Photo : AFP

Les exercices de tir réel menés par la Chine près du détroit de Taïwan font suite aux plus grands exercices navals jamais réalisés par Pékin. La Russie, quant à elle, mène des exercices terrestres, aériens et maritimes autour des îles Kouriles, qui bordent Hokkaido, l'île la plus septentrionale du Japon. Les États-Unis et la Corée du Sud poursuivent également leurs exercices militaires conjoints annuels, bien que de moindre ampleur que d'habitude.

Il y a également eu de bonnes nouvelles. Séoul a annoncé qu'elle négocierait un traité de paix avec Pyongyang lors d'un prochain sommet, tandis que des officiers de l'Armée populaire de libération (APL) chinoise se sont rendus au Japon – la première visite de ce type depuis la suspension des échanges militaires entre les deux pays il y a six ans.

Un apaisement des tensions régionales est donc possible. Cependant, l'arrivée du destroyer HMS Sutherland de la Royal Navy à Yokosuka, au Japon, ainsi que l'annonce de l'envoi par le Royaume-Uni de deux navires de guerre supplémentaires dans le port plus tard cette année, ont marqué le début d'une nouvelle campagne, visant à imposer un blocus maritime multinational contre la Corée du Nord.

Cependant, les experts sont sceptiques quant au blocus. « Le Japon n'enverrait pas de navires de guerre pour mener une telle mission de combat ; il est peu probable que la Corée du Sud abandonne sa politique de conciliation et se joigne à la campagne, et pourrait même s'y opposer », a déclaré William Brooks, professeur d'études japonaises à la Johns Hopkins School of Advanced International Studies de Washington. « La Chine ne souhaite pas voir la Corée du Nord s'effondrer ou devenir instable. La Russie aurait du mal à accepter une action aussi forte dans les eaux proches de ses frontières. »

De son côté, Garren Mulloy, professeur d'études internationales à l'Université Daito Bunka de Saitama, au Japon, est également sceptique quant à la faisabilité d'un tel blocus maritime, invoquant la question évidente des frontières terrestres.

En outre, étant donné qu’un blocus maritime constitue un acte clair d’agression contre un autre pays dans le cadre de la Charte des Nations Unies, ceux qui soutiennent l’imposition d’un blocus maritime sont également confrontés à des problèmes diplomatiques.