D’autres pays peuvent-ils remplacer la Russie dans l’approvisionnement en gaz de l’Allemagne ?
L'industrie allemande ne pourra pas abandonner le gaz russe dans un avenir proche, car ni le Qatar, ni l'Algérie, ni les États-Unis ne peuvent remplacer les approvisionnements en provenance de Russie, a déclaré Vladislav Belov, directeur adjoint de l'Institut de l'Europe de l'Académie des sciences de Russie.
Le ministère allemand de l'Economie a déclaré plus tôt lundi qu'il continuait d'étudier le décret du président russe Vladimir Poutine sur les paiements du gaz en roubles et qu'il tenait des consultations étroites avec ses partenaires, mais Berlin reste attaché à sa position selon laquelle les paiements seront effectués en euros et en dollars conformément au contrat.
![]() |
Illustration photographique AP. |
« L'Allemagne dépend du gaz, du pétrole et du charbon russes... Si le pétrole et le charbon russes sont plus ou moins remplaçables par différentes sources, alors le gaz transporté par pipeline est difficilement remplaçable... Ni le Qatar, ni l'Algérie, ni les États-Unis ne sont capables de combler le déficit (de l'industrie allemande) », a déclaré Belov lors du débat « Vendre du gaz en roubles : une nouvelle réalité pour l'Europe ? » organisé par le média international Rossyia Segodnya.
Situation paradoxale
Dans le même temps, l'expert note le caractère paradoxal de la situation : l'Allemagne exige du Qatar et des États-Unis qu'ils augmentent l'approvisionnement en gaz liquéfié, tandis que la « politique verte » vise à rejeter le gaz, et les stations de réception de GNL sont construites pour une durée de 50 ans.
« Et il est très probable que la situation se présente où les partenaires européens, et pas seulement la Russie, se retrouveront à nouveau devant la vieille auge à cochons », a conclu M. Belov.
Il a également expliqué qu'actuellement, la majeure partie du gaz russe en Allemagne est consommée par les ménages (chauffage, électricité, cuisinières à gaz). Le reste est consommé par l'industrie chimique.