L'arme qui «némésis» les drones

La dernière ligne de défense

Selon The National Interest, tout au long de la campagne militaire en Syrie, le système unique de missiles antiaériens Pantsir-S1 a attaqué en permanence les avions et les drones ennemis. En décembre 2017, Pantsir-S1 a abattu deux missiles qui attaquaient la base aérienne russe de Hmeymin, en Syrie.

Dans la nuit du 5 au 6 janvier, les rebelles syriens ont utilisé 13 drones pour attaquer des bases aériennes et navales russes en Syrie. Parmi eux, les systèmes Pantsir-S1 ont abattu directement 7 des 13 drones, les 6 restants ayant été abattus par des systèmes de guerre électronique.

Lorsque la Russie a lancé sa campagne militaire en Syrie, le système de missiles antiaériens automoteurs à courte portée Pantsir-S1 a reçu moins d'attention que le système de défense aérienne à longue portée S-400 Triumph. Selon le magazine américain The National Interest, le Pantsir-S1 constitue la dernière ligne de défense, accueillant les avions et hélicoptères volant à basse altitude, les missiles et les drones. Cette capacité du Pantsir-S1 est décisive lorsque l'ennemi utilise massivement des missiles.

Si le S-400 Triumph est qualifié de système de missile de défense aérienne à longue portée, la mission de combat du système de missiles et de canons automoteurs de défense aérienne Pantsir-S1 est de capturer des objets volants à proximité. Ce système est capable de détruire des objets dans un rayon d'environ 20 km et jusqu'à 15 km d'altitude.

Le Pantsir-S1 est déployé pour des missions de défense aérienne afin de protéger les bases militaires, les régions, les installations industrielles et administratives à petite échelle contre les attaques d'avions, d'hélicoptères, de missiles de croisière, d'armes de haute précision et de bombes guidées ; contribuant au renforcement du système de défense aérienne, ainsi qu'à « abattre » les véhicules blindés légers.

Le Pantsir-S1 est l'un des rares systèmes de défense aérienne au monde capable de tirer en mouvement. Il est équipé de deux canons jumelés de 30 mm et de 12 missiles. Il est également équipé d'un puissant réseau d'antennes à commande de phase, capable de détecter non seulement des cibles de grande taille, mais aussi de petits avions.

Selon The National Interest, l'armée américaine ne dispose pas d'un système de défense aérienne à courte portée aussi efficace que le Pantsir-S1. En effet, les forces terrestres américaines peuvent compter sur le soutien de l'US Air Force pour neutraliser les menaces aériennes.

Parallèlement, la Russie réalise que son armée peut être attaquée depuis les airs pendant longtemps. C'est pourquoi elle développe une série de systèmes de défense aérienne. Par ailleurs, ce magazine souligne que les États-Unis peuvent également utiliser des avions de chasse pour contrer les attaques de drones, mais que le coût de la destruction de ces cibles est extrêmement élevé.

Igor Korotchenko, rédacteur en chef du magazine russe « Défense », a déclaré que la Russie avait toujours eu une longueur d'avance sur les États-Unis dans la conception de systèmes de défense aérienne. Selon lui, cela s'explique principalement par des facteurs historiques. « Après la fin de la Grande Guerre patriotique, les Américains ont considéré la puissance aérienne stratégique comme la clé pour attaquer l'Union soviétique. L'Union soviétique a donc consacré d'importantes ressources à la création de systèmes de défense aérienne. Ce fut l'un des principaux axes de développement de l'armement soviétique… », a expliqué l'expert.

Versions de Pantsir

Le système de missiles et de canons de défense aérienne Pantsir-S1 a été mis en service dans l'armée russe le 16 novembre 2012, conformément au décret du Premier ministre de la Fédération de Russie. En 2015, un nouveau système de défense aérienne aux caractéristiques de combat améliorées, baptisé Pantsir-S2, est apparu. En novembre 2017, une source du ministère russe de la Défense a déclaré qu'en cinq ans, 19 divisions d'infanterie avaient été équipées de Pantsir-S1 et Pantsir-S2.

Les travaux de conception expérimentale du potentiel complexe Pantsir-SM devraient être achevés d'ici 2019. Plusieurs échantillons ont déjà été produits et des tests sont en cours. Le Pantsir-SM nécessite un nouveau missile à grande vitesse et aura une portée de détection et de destruction de cible deux fois supérieure à celle de ses prédécesseurs Pantsir-S1 et Pantsir-S2.

Les experts espèrent que le Pantsir-SM sera capable de « voir » une cible à une distance de 75 km et de la détruire à une distance de 40 km. La portée de visée et de tir du Pantsir-S1 est respectivement de 40 et 20 km.

Afin d'accroître sa présence militaire dans la région arctique, la Russie a déployé une nouvelle version du système de missile antiaérien Pantsir-SA, adapté aux conditions climatiques froides de la région. Le Pantsir-SA est actuellement soumis à des essais en Arctique.

Par ailleurs, la Russie développe également une version navale du système antiaérien Pantsir-ME. Les essais devraient être terminés d'ici un à deux ans. À l'été 2017, Alexandre Chlyakhtenko, directeur général du Bureau central d'études navales d'Almaz, a annoncé que le Pantsir-ME avait été installé sur le sous-marin lance-missiles de classe Molniya (projet 1241) et était actuellement testé en mer Noire. Les sous-marins lance-missiles de classe Karakurt (projet 22800) recevront la première version navale du Pantsir-ME.

Le Pantsir-ME peut être déployé sur tout navire d'un déplacement de 300 tonnes ou plus, et peut également être installé à des points fixes, a déclaré le concepteur général des systèmes de défense aérienne navale du Bureau de conception d'instruments (KBP). La portée du système de défense aérienne pour détruire les missiles guidés est de 20 km. Le Pantsir-ME peut abattre diverses cibles, notamment des drones et des avions.