Raisons de la démarche de la Corée du Nord pour se réconcilier avec les États-Unis

« Il y a un certain nombre de facteurs mixtes » derrière le changement soudain d’attitude de la Corée du Nord, a déclaré l’expert Robert Manning, membre du Conseil atlantique sur la stratégie et la sécurité à Washington.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. Photo : AP

« C'est la première fois que des sanctions économiques globales, une “pression maximale”, portent leurs fruits contre la Corée du Nord, et tout porte à croire qu'elles affaiblissent l'économie nord-coréenne et affectent les élites qui constituent le soutien moral de Kim », a déclaré l'expert. « Les 25 essais de missiles et les trois essais nucléaires de Kim ont conforté le dirigeant nord-coréen dans la capacité de son pays à dissuader les États-Unis. »

Partageant le même point de vue, l'expert Lee Suk de l'Institut coréen de développement (KDI) a commenté : « L'impact des sanctions ne semble pas être clair sur le marché, mais il est possible que la Corée du Nord subisse de nouveaux revers dans les domaines de la production, du commerce et de la consommation, réduisant considérablement le bien-être des facteurs économiques. »

Toutefois, certains experts estiment qu’il est trop tôt pour conclure si les sanctions ont réellement un impact.

Rencontre entre l'envoyé spécial sud-coréen Chung Eui-young et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un à Pyongyang le 5 mars 2018. Photo : AP

« Je pense que les sanctions ont commencé à affecter l'économie nord-coréenne, mais il faudra du temps pour en mesurer l'ampleur », a déclaré Lim Kang-taeg, chercheur à l'Institut coréen pour l'unification nationale. « Compte tenu du système nord-coréen et du type de décisions qu'il a prises, l'économie n'est pas la préoccupation principale. Il semble que le moment soit venu d'engager un dialogue avec les États-Unis pour obtenir les garanties de sécurité souhaitées par Pyongyang, tandis que les États-Unis envisagent sérieusement une option militaire. »

Certains experts estiment que les actions récentes de M. Kim ne sont pas surprenantes mais font partie de la stratégie à long terme du jeune dirigeant, car la Corée du Nord détient actuellement un puissant atout de négociation, le programme d'armes nucléaires que M. Kim a déclaré achevé en novembre dernier.

Certains pensent également que la Chine est à l'origine de l'attitude conciliante de la Corée du Nord. Le professeur Park Won-gon, de l'Université Handong, a commenté : « Je pense que la Chine joue un rôle pour ramener la Corée du Nord à la table des négociations. Pékin a averti qu'il ne pourrait plus protéger la Corée du Nord si Pyongyang poursuivait ses provocations nucléaires et balistiques. La Corée du Nord ne peut plus dépendre entièrement de la Chine. »