Les sèche-mains dans les lieux publics sont une source de propagation de bactéries.

Lors d’expériences en laboratoire recréant des toilettes publiques, les sèche-mains ont libéré 27 fois plus de bactéries dans l’air que les serviettes en papier traditionnelles, et ces bactéries étaient toujours « en circulation » 15 minutes plus tard.

Le professeur Mark Wilcox et ses collègues ont entrepris d’examiner comment les méthodes de séchage des mains affectaient la propagation des bactéries dans les toilettes des hôpitaux, une question importante car c’est là que de nombreuses infections graves et résistantes aux antibiotiques sont courantes.

L'enquête a été menée dans des hôpitaux de trois villes : Leeds, Paris et Udine, sur une période de 12 semaines. Pour chaque site, deux toilettes utilisées par les patients, le personnel et les visiteurs ont été sélectionnées, chacune étant équipée d'un seul sèche-mains ou d'un seul essuie-mains en papier.

Des échantillons d'air et des prélèvements de surface ont été effectués quotidiennement pendant quatre semaines, suivis d'une pause de deux semaines. Chaque salle de bain a été équipée d'une méthode de séchage alternative. Ce processus a ensuite été répété une troisième fois.

Les chercheurs ont constaté que la quantité totale de bactéries dans l'air et sur les surfaces était significativement plus élevée dans tous les sanitaires équipés de sèche-mains. Les différences les plus significatives ont été observées entre la surface du sèche-mains et celle du distributeur d'essuie-mains : à Udine, le sèche-mains était 100 fois plus contaminé, à Paris 33 fois plus et à Leeds 22 fois plus.

Dans les toilettes britanniques, la présence de Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) a été décelée trois fois plus fréquemment lors de l'utilisation d'un sèche-linge que lors de l'utilisation d'essuie-tout. Des bactéries résistantes à la pénicilline, aux céphalosporines et aux entérocoques pathogènes, un groupe difficile à traiter, ont également été détectées à des fréquences et en nombre significativement plus élevés.

Le problème vient du fait que certaines personnes ne se lavent pas correctement les mains, explique Cameron Wilcox. En effet, les sèche-mains produisent un aérosol qui contamine la salle de bain, y compris le sèche-mains lui-même et potentiellement le lavabo, le sol et d'autres surfaces, selon la conception du sèche-mains et son emplacement.

Pendant ce temps, les serviettes en papier absorbent l’eau et les bactéries qui restent sur les mains et, si elles sont jetées correctement, sont moins susceptibles de provoquer une contamination croisée.