Les États-Unis continuent de voter contre la résolution visant à lever l'embargo sur Cuba
Le score de 191/193 en faveur de Cuba représente le pourcentage le plus élevé de soutien qu'elle ait reçu en 24 soumissions à l'Assemblée générale des Nations Unies pour une résolution exigeant des États-Unis la fin de l'embargo injustifié qui dure depuis plus d'un demi-siècle. Les deux votes contre proviennent toujours des États-Unis et d'Israël.
![]() |
Photo d'illustration. (Source : AP) |
On peut dire que le récent vote de soutien quasi absolu est une victoire diplomatique retentissante pour Cuba, affirmant la justesse de la révolution cubaine ainsi que la volonté indomptable du peuple de l’île.
Il est toutefois regrettable que les États-Unis aient voté contre, d’autant plus que Washington et La Havane ont pris des mesures énergiques pour promouvoir le processus de rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays.
Avant le vote, de nombreuses prédictions circulaient selon lesquelles les États-Unis pourraient s’abstenir de voter pour accroître la pression sur leur Congrès afin qu’il lève complètement l’embargo contre Cuba.
Actuellement, le Congrès américain est le seul organe capable de prendre cette mesure, car cette politique a été codifiée en 1996. Si Washington s’abstient, ce sera la première fois qu’un pays votera pour nier ou au moins remettre en question la légitimité d’une loi toujours en vigueur.
Le président américain Barack Obama lui-même a demandé au Congrès américain d'abolir l'embargo contre Cuba et a publiquement critiqué cette politique de sanctions comme étant dépassée et contre-productive.
De plus, dans une année marquée par de nombreux événements qui ont laissé une marque « sans précédent » sur les relations entre La Havane et Washington, on avait toutes les raisons de croire à une nouvelle « étape historique ». Malheureusement, cela ne s’est pas produit.
L'embargo économique, commercial et financier des États-Unis contre Cuba a commencé en 1960, lorsque le président Dwight D. Eisenhower a rompu les relations diplomatiques et imposé un embargo commercial en représailles à la nationalisation des installations des entreprises étrangères à Cuba par le gouvernement révolutionnaire de La Havane.
En avril 1962, le président John J. Kennedy a étendu les sanctions et a rendu l'embargo plus complet. En 1996, le président Bill Clinton a promulgué la loi Helms-Burton, codifiant cette politique injuste.
À ce jour, l’embargo américain contre Cuba est considéré comme le plus long de l’histoire de l’humanité, causant de lourdes pertes matérielles.
Selon les estimations officielles de Cuba, les dommages causés par l'embargo au pays ont dépassé 1 100 milliards de dollars, entravant le développement du peuple cubain à tous égards. Le caractère brutal et unilatéral de cette politique a violé de nombreux principes fondamentaux du droit et des accords internationaux.
Il n’est donc pas difficile de comprendre le large soutien de la communauté internationale à la résolution de Cuba demandant aux États-Unis de mettre fin à l’embargo.
Alors que les États-Unis continuent de voter contre, le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodríguez, a averti que les relations entre les deux pays ne pourraient pas évoluer vers une normalisation si Cuba restait sous embargo et qu'ils continueraient à soumettre des résolutions similaires tant que le blocus « resterait sous sa forme actuelle ».
La véritable raison de la décision du gouvernement américain n'est pas claire : il se peut que Washington ne veuille pas paraître « faible » avant la période électorale, ou que les États-Unis ne veuillent pas créer un « mauvais » précédent au forum des Nations Unies ou ne veulent pas donner à Cuba plus de poids dans les négociations, etc. Cependant, la décision des États-Unis de maintenir leur vote d'opposition est une décision « désynchronisée » dans le contexte des signaux positifs dans les relations entre les deux pays et la communauté internationale attend que les deux parties continuent à prendre des mesures plus fortes pour améliorer les relations.
Le président bolivien Evo Morales a déclaré : « Le monde entier a soutenu la résolution cubaine, à l'exception de deux pays. Les États-Unis ne la respectent toujours pas. Que peuvent-ils dire de la démocratie ? »
Cependant, avec les affirmations des représentants cubains et américains sur leur détermination à poursuivre la politique de dialogue pour trouver ensemble des solutions, on espère que le train en marche vers la normalisation des relations entre les deux pays ne sera pas « déraillé » malgré de nombreux obstacles et défis.
(Selon Vietnam+)
NOUVELLES CONNEXES |
---|