L'OTAN se dit prête à affronter « un monde de plus en plus peuplé de missiles russes »
Le secrétaire général de l'OTAN a déclaré qu'il prévoyait de se préparer à « un monde sans le FNI » après l'effondrement de l'accord de l'époque de la guerre froide.
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Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg. Photo : EPA |
Les craintes d'une nouvelle course aux armements en Europe augmentent depuis que les États-Unis ont entamé le processus de retrait du traité FNI, accusant la Russie d'avoir violé l'accord en développant un nouveau système de missiles.
Dans son dernier discours au siège de l'OTAN à Bruxelles (Belgique), M. Stoltenberg a annoncé que l'OTAN répondrait aux accusations portées contre la Russie pour violation du traité FNI, mais a affirmé qu'elle ne déploierait pas de nouvelles ogives nucléaires en Europe.
Il a souligné que l'alliance militaire renforcerait ses capacités de défense pour se préparer à « un monde sans le FNI et avec un nombre croissant de missiles russes ».
La veille, le ministère russe des Affaires étrangères avait répondu aux accusations américaines en affirmant que Washington n'avait fourni aucune preuve montrant que Moscou avait violé le traité FNI.
Un communiqué de presse publié sur le site web du ministère russe des Affaires étrangères a souligné que les États-Unis avaient seulement accusé la Russie de développer le missile 9M729 en violation du Traité FNI, sur la base d'informations de renseignement peu claires. Selon ce communiqué, Washington n'avait pas déterminé la portée exacte de ce type de missile.
Le traité FNI a été signé par les États-Unis et l'Union soviétique le 8 décembre 1987 et est officiellement entré en vigueur le 1er juin 1988. En conséquence, les deux parties se sont engagées à ne pas produire, tester ou déployer de missiles balistiques et de croisière à moyenne et courte portée (de 500 à 5 500 km).
Cependant, en octobre 2018, le président américain Donald Trump a accusé la Russie d'avoir violé le traité en construisant le missile « Novator 9M729 ».
Entre-temps, la Russie a annoncé qu'elle ne détruirait pas le « Novator 9M729 » et a affirmé que ce type de missile ne violait pas le traité FNI. Selon Moscou, les États-Unis ont inventé un prétexte pour se retirer du traité afin de pouvoir développer librement de nouveaux types de missiles.
Le 1er février, le président Trump a annoncé que les États-Unis suspendraient leurs obligations en vertu du traité FNI avec la Russie à partir du 2 février et entameraient le processus de retrait du FNI.
Le 6 février, la Russie a annoncé qu’elle se retirerait du FNI dans les six mois, en réponse proportionnée au retrait des États-Unis de ce traité.
Les tensions autour du traité FNI suscitent l'inquiétude dans de nombreux pays du monde. Plusieurs pays et organisations internationales ont appelé la Russie et les États-Unis à engager un dialogue afin de revenir sur cette décision et d'éviter une nouvelle course aux armements.