La Russie satisfaite des résultats des négociations avec l'Ukraine à Istanbul

Les premiers pourparlers entre la Russie et l'Ukraine après trois ans de conflit se sont achevés à Istanbul le 16 mai, a rapporté RIA Novosti. Ils ont convenu d'un important échange de prisonniers et ont préparé des propositions détaillées pour un cessez-le-feu.

Les discussions ont débuté à 13h39 (heure d'Istanbul) et ont duré près de deux heures. À la sortie des délégués, on ignorait si le dialogue était terminé ou s'il y aurait une nouvelle série de discussions.

« En général, en tant qu'initiateur des négociations, nous sommes satisfaits des résultats et sommes prêts à poursuivre les contacts », a déclaré Vladimir Medinsky, chef de la délégation russe.

Les deux parties ont convenu du plus important échange de prisonniers depuis trois ans : 1 000 contre 1 000. Auparavant, le maximum était de 246 contre 246.

Selon M. Medinsky, l'Ukraine a demandé la tenue d'une réunion des chefs d'Etat et Moscou a examiné cette demande.

« Nous avons convenu que chaque partie présentera sa vision d'un éventuel cessez-le-feu à l'avenir. Elles la développeront », a déclaré Medinsky.

Ce sujet a été largement évoqué dans les médias avant même la réunion. Kiev a même déclaré ne vouloir rien entendre d'autre qu'un cessez-le-feu de 30 jours. Moscou a répété à plusieurs reprises qu'elle n'était pas opposée à un cessez-le-feu, mais comme l'a déclaré le président Vladimir Poutine, « il y a des nuances ».

Tout d'abord, on ignore encore qui et comment contrôlera le respect du cessez-le-feu. De plus, le Kremlin doute du contrôle exercé sur l'armée ukrainienne, qui ignore souvent les ordres du commandant en chef, comme l'a montré l'expérience de la guerre dans le Donbass depuis 2014.

La Russie considère le format de dialogue actuel comme une reprise des négociations en mars 2022, mais avec des ajustements pour tenir compte de l’évolution de la situation.

À Istanbul, comme l’a dit M. Medinsky, la délégation russe a « cité et réitéré » les conditions qu’elle avait convenues avec l’Ukraine à Gomel au début du conflit.

« Il est essentiel de rappeler ce que nous avons convenu à Gomel fin février 2022. Et comment cela aurait pu se terminer si l'Ukraine avait accepté la paix à ce moment-là. Elle n'a pas accepté, elle a ajourné les négociations. Cela signifie que la prochaine étape des accords a eu lieu à Istanbul », a expliqué Medinsky.

Selon The Guardian, le conseiller du Premier ministre britannique Jonathan Powell a été nommé conseiller de la partie ukrainienne. Après la réunion des délégations, la source a indiqué que le président Zelensky avait appelé le président américain Donald Trump. Ils étaient accompagnés du président français Emmanuel Macron, du Premier ministre britannique Keir Starmer, du chancelier allemand Friedrich Merz et du Premier ministre polonais Donald Tusk.

Le président américain n'a pas exclu d'évoquer également les négociations avec le président russe Poutine. Les délégations russe et ukrainienne se trouvent actuellement à Istanbul.