La Russie, l'Iran et la Turquie ne parviennent pas à un accord de cessez-le-feu à Idlib
(Baonghean.vn) - Réunis à Téhéran le 7 septembre, le président russe Poutine, le président iranien Hassan Rohani et le président turc Tayyip Erdogan ont approuvé une série de solutions axées sur la situation dans la province d'Idlib, en Syrie - le dernier bastion des groupes rebelles.
Dans une déclaration commune, les trois pays se sont engagés à poursuivre leur étroite coopération jusqu'à l'élimination complète des terroristes et la stabilisation de la situation en Syrie. Le président russe Poutine a souligné que l'expulsion des militants d'Idlib constituait « la principale tâche à ce stade ». Moscou, Téhéran et Ankara ont convenu de poursuivre leurs efforts pour protéger les civils et améliorer la situation humanitaire en Syrie.
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Le président russe Poutine, le président iranien Hassan Rohani et le président turc Tayyip Erdogan se rencontrent pour discuter de la Syrie à Téhéran le 7 septembre. Photo : TASS |
Pour une paix stable
La déclaration commune indique clairement qu'il n'existe pas de solution militaire spécifique à la crise en Syrie, mais qu'elle sera résolue « par des négociations politiques et diplomatiques ».
Les dirigeants des trois pays ont souligné leur ferme attachement à la souveraineté, à l'indépendance et à l'intégrité territoriale de la République arabe syrienne, conformément aux buts et principes de la Charte des Nations Unies. Par conséquent, « aucune action portant atteinte à ces principes ne sera tolérée ». En outre, les parties ont exprimé leur volonté de s'opposer fermement au séparatisme visant à compromettre l'intégrité de la Syrie.
Lors de leur réunion, les dirigeants des trois pays ont souligné la nécessité de créer les conditions nécessaires au retour en toute sécurité des réfugiés. À cet égard, ils ont insisté sur la nécessité d'une coordination entre les parties concernées, notamment le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et d'autres organisations internationales spécialisées. Les présidents ont également convenu d'envisager la possibilité d'organiser une conférence internationale sur les réfugiés syriens et les personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays.
En outre, les présidents ont réaffirmé leur détermination à promouvoir une coopération politique active, conformément aux résolutions du Congrès de dialogue national sur la Syrie à Sotchi et à la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Lors de la conférence, le président russe Poutine a déclaré que la Russie dispose de preuves suffisamment convaincantes que les militants préparent des actions provocatrices avec un scénario d'« armes chimiques », afin d'utiliser l'alliance occidentale comme excuse pour attaquer le gouvernement syrien.
« Cette action provocatrice sous prétexte de protéger les civils est inacceptable », a souligné le président Poutine.
Éliminer les terroristes d'Idlib
Le principal sujet des discussions a été la situation à Idlib, dernier bastion des rebelles. Le président russe Poutine a souligné que l'élimination complète des terroristes en Syrie était la priorité absolue de la Russie, de l'Iran et de la Turquie.
« Le sud-ouest de la Syrie a été libéré avec succès grâce au soutien de l'armée russe. La priorité absolue à ce stade est de chasser les militants d'Idlib. La présence de terroristes constitue une menace directe pour les civils et la paix en Syrie », a déclaré le président Poutine.
Le dirigeant russe a ajouté que toutes les parties travaillaient dur pour promouvoir le processus de réconciliation et espéraient être entendues. Les représentants des organisations terroristes déposeront également bientôt les armes.
Le président Poutine a également accordé une attention particulière à la sécurité des habitants d'Idlib lors du lancement d'une attaque, car avec une grande superficie, cette zone est très densément peuplée.
Le président iranien Hassan Rohani a également évoqué une question « non moins importante » : l'armée américaine doit absolument se retirer du territoire syrien, sur la rive orientale de l'Euphrate, où les États-Unis soutiennent les Forces démocratiques syriennes.
Le rôle de la Turquie
Lors de la réunion, le président turc Tayyip Erdogan a proposé de maintenir un cessez-le-feu à Idlib. Selon lui, toute « action inappropriée » dans la région pourrait perturber le processus politique en Syrie. M. Erdogan a également exprimé sa crainte que la campagne militaire ne provoque une crise humanitaire et que des réfugiés ne franchissent la frontière turque.
« Le flux de réfugiés en provenance d'Idlib augmente et se rapproche de notre frontière. La Turquie a accueilli 3,5 millions de réfugiés syriens, alors que la province d'Idlib compte plus de 3 millions d'habitants. Nous ne pouvons plus en accueillir », a analysé le président turc, appelant à un cessez-le-feu.
Cependant, cette vision du président turc s'est heurtée à l'opposition des dirigeants russes et iraniens. Poutine et Rohani estiment tous deux que la lutte contre le terrorisme est un facteur décisif pour rétablir la paix et la stabilité dans ce pays du Moyen-Orient.
Augmentation de l'aide à la Syrie
La Russie, l'Iran et la Turquie ont appelé la communauté internationale, en particulier les Nations Unies, à accroître l'aide à la Syrie. La déclaration commune adoptée lors de la conférence a réaffirmé la détermination des trois pays à œuvrer ensemble pour protéger les civils et améliorer la situation humanitaire en assurant un accès rapide et sûr à l'aide humanitaire pour le peuple syrien.
Le président russe Poutine a proposé d'élaborer un programme international pour la relance de la Syrie. Il a déclaré que la Russie, l'Iran et la Turquie jouent un rôle important dans les efforts visant à améliorer la situation humanitaire en Syrie, notamment en restaurant l'économie et les infrastructures, en résolvant les problèmes sociaux et en assurant un accueil complet et non discriminatoire des réfugiés de retour dans le pays.
Les dirigeants de la Russie, de l'Iran et de la Turquie ont convenu que la quatrième réunion trilatérale sur la Syrie se tiendrait en Russie. La première conférence s'est tenue à Sotchi en novembre 2017 et la seconde à Ankara en avril 2018.