Nghe An : 3 sujets risquant de percevoir de faibles pensions
(Baonghean) - Ces derniers jours, l'annonce qu'une institutrice de maternelle de la province de Ha Tinh ne perçoit qu'un salaire de 1,3 million de VND par mois à la retraite a suscité une vive émotion. Une situation similaire touche de nombreux enseignants de maternelle dans la province de Nghe An, en raison de facteurs historiques. Par ailleurs, des milliers d'autres travailleurs risquent de percevoir une pension insuffisante, leurs employeurs ne respectant pas la réglementation relative à la sécurité sociale.
La douleur de la... pension
En juin dernier, Nguyen Thi Vy, enseignante à la maternelle Nam Xuan (Nam Dan), a pris sa retraite. Elle pensait enfin pouvoir profiter d'une retraite paisible après plus de 30 ans de service, mais au contraire, elle a perdu 4 kg. Face à cette situation paradoxale, elle confie : « J'ai pris ma retraite, mon certificat de sécurité sociale en main, pour découvrir que ma pension n'est que de 1,3 million de dongs par mois. C'est à peine un tiers de ce que je gagnais en activité. Comment vais-je m'en sortir ? »
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| Vérification des dossiers des employés à la caisse d'assurance sociale du district de Nam Dan. Photo : My Ha |
Mme Vy a débuté sa carrière d'institutrice en maternelle en 1980, à l'âge de 18 ans. Elle a d'abord travaillé dans le district de Tan Ky, avant de déménager à Nam Dan en 1984. À cette époque, en raison du contexte économique et social difficile, le métier d'instituteur en maternelle était encore communément appelé « instituteur d'éducation des enfants » et la « rémunération » des enseignants était calculée en fonction du riz et du paddy versés par les coopératives.
Le véritable tournant pour les enseignants de maternelle n'a eu lieu qu'en 1995, lorsque l'État a mis en place une politique de couverture d'assurance pour ces enseignants. Cependant, ce n'est qu'en 2011 qu'ils ont été officiellement rémunérés selon la grille salariale, suite à la décision de Nghe An de transformer plus de 500 écoles maternelles semi-publiques en écoles publiques. Depuis, elle a bénéficié d'une augmentation de salaire tous les trois ans et son dernier salaire avant la retraite était de 3,96.
Selon M. Le Thiet Hung, directeur de la Sécurité sociale du district de Nam Dan, le cas de Mme Vy n'est pas isolé. En 2015, dans tout le district, 28 enseignants nés entre 1955 et 1958 n'avaient pas droit à la retraite. Le district de Nam Dan a dû verser une contribution financière à la Sécurité sociale pour prendre en charge une partie de leurs cotisations, et leurs pensions étaient par ailleurs très faibles. Actuellement, dix autres enseignants bénéficient d'un soutien pour que leur pension de retraite corresponde au salaire de base (1 300 000 VND/mois).
| Selon les explications de l'Agence d'assurance sociale du district de Nam Dan : les faibles pensions des enseignants de maternelle s'expliquent par le fait qu'auparavant, bien qu'enseignants, ils n'étaient rémunérés qu'à l'acte et ne cotisaient pas à la sécurité sociale. Par la suite, bien qu'ils aient été affiliés à la sécurité sociale à partir de 1995, leur cotisation était initialement égale à leur salaire de base (de 180 000 à 730 000 VND par mois selon la période). En 2011, suite au passage au calcul des cotisations en fonction du salaire, leur temps de travail étant devenu trop court, le montant total de leurs cotisations était très faible, ce qui affectait le montant de leurs pensions. |
Risque de « récurrence » de faibles pensions
Selon M. Le Truong Giang, directeur de la Caisse d'assurance sociale de Nghệ An : le départ à la retraite des enseignants de maternelle aux salaires modestes était prévisible et s'explique en partie par des facteurs historiques. Cependant, le plus alarmant est que des milliers d'autres personnes travaillent encore sans cotiser à la sécurité sociale, contrairement à la réglementation. La conséquence la plus évidente se fera sentir lors de leur départ à la retraite, car l'assurance sociale reflète directement la situation salariale actuelle.
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| De nombreux enseignants de maternelle sont recrutés par l'État à un âge avancé, ce qui a une incidence sur leurs prestations de retraite. Photo d'illustration |
Pour mieux comprendre ce problème, il convient de noter qu'actuellement, trois principaux groupes risquent de percevoir de faibles pensions après leur retraite. Parmi les enseignants, outre les enseignants de maternelle (nés en 1970 ou avant et exerçant principalement en milieu rural), on compte des milliers d'enseignants du primaire et du secondaire contractuels (liés aux districts et aux communes) et des enseignants exerçant dans des établissements privés.
Il s'agit d'enseignants qui cotisent à l'assurance sociale, mais dont le montant est égal ou inférieur au salaire minimum. Selon une enquête menée par l'agence provinciale de sécurité sociale, la plupart des écoles maternelles privées de la ville de Vinh maintiennent actuellement le niveau de cotisation sociale de leurs employés à 3 103 000 VND (salaire minimum régional + 7 %). On peut citer l'exemple d'une école internationale où le niveau de cotisation est très faible (2 900 000 VND/mois), malgré l'ancienneté de l'employée.
Concernant les enseignants contractuels, nombre d'entre eux exercent depuis 10 à 15 ans, mais les districts continuent de les rémunérer selon les mêmes barèmes : 1,86 (niveau intermédiaire), 2,1 (niveau collégial) et 2,34 (niveau universitaire), sans aucune revalorisation. Dans le district de Nam Dan, le directeur de la sécurité sociale a indiqué que le district compte actuellement 71 enseignants contractuels, tous couverts par une assurance, mais avec des salaires très bas. En effet, ce niveau de rémunération est insuffisant au regard de la réglementation en vigueur, car inférieur au salaire minimum régional. La sécurité sociale du district a soulevé cette question auprès des autorités locales, mais en raison de contraintes budgétaires, le niveau de cotisation des enseignants n'a pas été augmenté.
Le deuxième groupe susceptible de rencontrer des difficultés à vivre de sa pension est celui des agents municipaux à temps partiel. Actuellement, Nghệ An compte environ 5 000 personnes occupant des fonctions d'adjoints à la direction à temps plein au niveau communal, comme les vice-présidents d'associations, les secrétaires adjoints de l'Union des jeunes communaux, les chefs adjoints de la police communale, etc. Ces personnes ne cotisaient pas ou ne cotisaient qu'à une assurance volontaire avant 2016, date à laquelle elles sont passées à une assurance obligatoire.
Toutefois, le niveau de cotisation est limité au salaire de base. Les autres personnes concernées sont environ 60 000 employés (soit 30 %) d’entreprises non étatiques. Selon Mme Tran Thi Ha, responsable du département de gestion des recouvrements de la Caisse d’assurance sociale de Nghệ An :
Conformément au décret n° 49/2013/ND-CP du gouvernement, les employeurs sont tenus de verser une assurance à leurs employés, calculée sur la base du salaire, des indemnités et des primes. Or, actuellement, afin de réduire leurs coûts, de nombreux employeurs ne versent d'assurance que pour les employés rémunérés au salaire minimum. Quant aux employés, ne percevant qu'un avantage immédiat (et ne souhaitant pas de prélèvement sur leur salaire mensuel), ils ne réclament aucune prestation.
| Afin de garantir les droits des salariés, la Caisse d'assurance sociale de Nghệ An a conseillé, ces deux dernières années, au Comité populaire provincial d'émettre des documents enjoignant les entreprises à élaborer des grilles de salaires, des tableaux de rémunération et des barèmes d'indemnités conformes à l'esprit du décret n° 49 et à verser les cotisations sociales conformément au droit du travail. La Caisse d'assurance sociale et le Département provincial du travail, des invalides de guerre et des affaires sociales ont également signé un accord de coordination portant notamment sur les modalités d'inspection et de contrôle intersectoriels du respect de la législation en matière d'assurance sociale. Rien qu'entre 2015 et 2016, ces deux organismes ont mené des inspections et des contrôles intersectoriels auprès de 51 employeurs ; ils ont convoqué 106 entreprises présentant des arriérés de cotisations sociales à se présenter directement à la Caisse d'assurance sociale provinciale ; des sanctions administratives ont été prononcées à l'encontre de 46 entreprises ; et des décisions de sanction ont été prises à l'encontre de 100 entreprises présentant des arriérés de longue durée, ces dossiers étant transmis à la Fédération provinciale du travail pour poursuites. |
Mon Ha




