Un suspect affirme que la raison du meurtre de M. Abe n'était « pas politique »

Le suspect a utilisé une arme artisanale

« Le suspect a avoué qu'il en voulait à une organisation et a commis le crime parce qu'il croyait que M. Shinzo Abe était lié à cette organisation », a déclaré un représentant de la police préfectorale de Nara lors d'une conférence de presse le 8 juillet au sujet de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Shinzo Abe.

L'arme que le suspect tient en main sur une photo prise sur les lieux montre des signes d'assemblage. Le suspect a déclaré à la police que l'arme utilisée pour l'assassinat de M. Abe était une arme artisanale. Photo :AP

Yamagami se trouvait à environ 5 mètres d'Abe lorsqu'il a ouvert le feu. La police de Nara a déclaré que Yamagami avait avoué avoir utilisé une arme artisanale et a indiqué poursuivre l'enquête. Des photos publiées par les médias japonais montraient un fusil à double canon artisanal, fabriqué à partir de tubes d'acier enveloppés de ruban adhésif.

Les autorités ont perquisitionné le domicile du suspect et découvert plusieurs armes artisanales similaires. Elles ont décrit l'arme comme mesurant 40 cm de long et environ 20 cm de haut, mais ne l'ont pas pesée par crainte d'un risque d'explosion.

M. Shinzo Abe ne montrait aucun signe de vie à son arrivée à l'hôpital.

Le professeur Hidetada, urgentiste à l'hôpital universitaire de Nara à Fukushima, a déclaré qu'Abe souffrait de deux blessures au cou, espacées de 5 cm. De plus, une balle avait atteint son cœur. Bien que les médecins aient pratiqué une transfusion sanguine d'urgence, ils n'ont pas pu arrêter l'hémorragie à temps.

L'ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe est transporté sur une civière à l'hôpital après avoir été blessé par balle dans la ville de Nara le 8 juillet. Photo :AFP

Les médecins ont déclaré que même si M. Shinzo Abe ne montrait aucun signe de vie à son arrivée à l'hôpital le 8 juillet, le personnel médical a néanmoins effectué des procédures de réanimation d'urgence.

« M. Shinzo Abe a été transféré à l'hôpital à 12h20. À son arrivée, il était en état d'arrêt cardiorespiratoire », a indiqué le professeur Fukushima lors d'une conférence de presse dans un hôpital de Nara.

Le médecin a ajouté que M. Abe souffrait de deux graves blessures à la poitrine et d'une hémorragie interne. Son décès a été constaté ultérieurement à 17 h 03 (heure locale).

Faille de sécurité

La faible densité des forces de sécurité, le manque de vigilance et la proximité de la foule ont constitué des brèches qui ont permis au tireur de s'approcher suffisamment pour tirer sur M. Shinzo Abe.

La scène où M. Abe a été abattu dans la ville de Nara le 8 juillet. Photo :Reuters

Des vidéos et des images prises juste avant que M. Abe ne soit abattu montrent une grande foule entourant l'ancien Premier ministre japonais à bout portant, tandis que ses gardes du corps, composés seulement de quelques membres de la Force de sécurité de la police métropolitaine de Tokyo, spécialisée dans la protection des VIP dans le pays, n'ont fait aucun geste pour assurer la distance entre M. Abe et la foule.

Des images vidéo de la scène ont montré qu'après le premier coup de feu tiré par Yamagami, les gardes du corps autour de M. Abe ont à peine réagi. Alors qu'ils cherchaient à comprendre ce qui se passait, le suspect a tiré un second coup de feu, provoquant l'évanouissement de M. Abe.

Ce n'est qu'à ce moment-là que les gardes se sont précipités pour maîtriser le suspect à mains nues. Ils portaient des armes à la ceinture, mais ne les ont pas dégainées. Au moins l'un des gardes protégeant M. Abe était équipé d'un bouclier pare-balles, mais ne l'a pas déployé.