Quels pays européens interdisent les équipements 5G des principaux fabricants chinois d’équipements de télécommunications ?
(Baonghean.vn) - L'Allemagne est devenue le dernier pays européen à proposer d'interdire l'utilisation des équipements 5G fabriqués par les chinois Huawei et ZTE, invoquant des problèmes de sécurité nationale.
Bien que le gouvernement américain ait placé sur liste noire deux des principaux équipementiers télécoms chinois, Huawei et ZTE, pour des raisons de sécurité nationale, la situation n'est pas terminée. Il continue de faire pression sur les pays européens pour qu'ils adoptent des mesures similaires contre les géants technologiques chinois.

Certains pays de l’Union européenne (UE) étaient initialement hésitants sur la question, mais ils ont depuis pris des mesures pour empêcher Huawei et ZTE de participer à leur infrastructure 5G.
En juin dernier, Thierry Breton, le chef de l'industrie de l'UE, a notamment appelé tous les pays de l'UE à bloquer Huawei et ZTE de leurs réseaux de télécommunications 5G.
L'Allemagne est récemment devenue le dernier pays de l'UE en date à proposer d'interdire l'utilisation des équipements Huawei et ZTE. À l'instar d'autres pays, l'Allemagne a invoqué des préoccupations de sécurité comme principale raison de sa décision.
Vous trouverez ci-dessous une liste des pays de l'UE qui ont jusqu'à présent imposé des restrictions ou des interdictions sur l'utilisation des équipements Huawei et ZTE dans les réseaux de télécommunications en général et les réseaux mobiles 5G en particulier.
Royaume-Uni
En 2020, le gouvernement britannique a décidé d'interdire Huawei et d'autres fournisseurs qu'il considérait comme présentant un risque élevé pour la sécurité des réseaux 5G. En conséquence, le gouvernement versera 1,6 million de livres sterling à l'entreprise japonaise NEC pour soutenir son projet de développement des réseaux 5G.
Bien que l'interdiction de Huawei par la Chine ait rendu le déploiement de la 5G au Royaume-Uni plus long et plus coûteux, le Royaume-Uni a prolongé l'année dernière le délai pour retirer complètement les équipements de réseau central fabriqués par Huawei jusqu'à la fin de 2023. Le délai pour retirer tous les équipements Huawei du réseau 5G du Royaume-Uni d'ici la fin de 2027 reste inchangé.
Estonie
L'Estonie rejoint un groupe de pays de l'UE interdisant les équipements Huawei et ZTE de leurs réseaux de télécommunications après que le Parlement estonien a adopté une nouvelle loi en 2021 interdisant aux opérateurs de télécommunications nationaux de choisir des fournisseurs d'équipements de télécommunications chinois.
Danemark
Le Danemark a également exprimé des inquiétudes quant à la participation de fournisseurs chinois d'équipements de télécommunications au développement de son réseau 5G. Face à ces inquiétudes, les législateurs danois ont décidé en 2021 d'adopter une loi autorisant le contrôle des investissements étrangers afin de garantir qu'ils ne constituent pas une menace pour la sécurité nationale.
France
En 2020, le gouvernement français a informé les opérateurs télécoms nationaux prévoyant d'acquérir des équipements 5G Huawei que leurs licences ne seraient pas renouvelées à leur expiration et qu'ils devraient élaborer un plan pour retirer définitivement tous les équipements Huawei de leurs réseaux mobiles. Cette décision a immédiatement incité les opérateurs télécoms français à rejeter les équipements 5G Huawei.
Vertu
Plus tôt cette année, l'Allemagne prévoyait d'interdire aux opérateurs de télécommunications d'utiliser certains composants fabriqués par des entreprises chinoises comme Huawei et ZTE dans leurs réseaux 5G. Il s'agit d'une mesure importante pour répondre aux préoccupations de sécurité du pays. Le gouvernement allemand a déclaré que cette interdiction s'appliquerait aux composants déjà intégrés aux réseaux de télécommunications allemands. Il exigera des opérateurs qu'ils les retirent et les remplacent.
Le 20 septembre, le ministère allemand de l'Intérieur a proposé d'obliger les opérateurs de télécommunications à retirer tous les composants clés fabriqués par Huawei et ZTE de leurs réseaux centraux 5G d'ici 2026.
IDÉE
Bien que l'Italie n'ait pas totalement interdit les équipements Huawei, elle a empêché le groupe de télécommunications Fastweb de signer un accord pour que Huawei fournisse des équipements pour le réseau 5G du pays en 2020.
Lettonie
La Lettonie et les États-Unis ont officiellement signé en 2020 un accord sur la sécurité des réseaux mobiles 5G. Cet accord vise à restreindre les activités des entreprises chinoises en Lettonie, en particulier celles des fournisseurs d'équipements de télécommunications qui posent des problèmes de sécurité nationale, comme Huawei et ZTE.
Lituanie
En 2021, le Parlement lituanien a publié un décret sur l'utilisation d'équipements de télécommunications d'entreprises étrangères dans les réseaux 5G, selon lequel le Parlement du pays autorise uniquement l'utilisation d'équipements approuvés par le gouvernement pour des raisons de sécurité nationale dans le réseau 5G de nouvelle génération du pays.
Portugal
En mai, le gouvernement portugais a recommandé d'interdire aux opérateurs mobiles nationaux de s'approvisionner en équipements 5G auprès de fournisseurs basés en dehors de l'UE ou de pays qui ne sont pas membres de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) ou de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Le gouvernement estime que les entreprises situées hors de ces juridictions représentent un « risque élevé » pour la sécurité du réseau mobile du pays. Le document ne mentionne pas spécifiquement Huawei, mais la Chine n'étant pas membre de l'OTAN, de l'OCDE ni de l'UE, l'entreprise, tout comme d'autres fournisseurs chinois comme ZTE, sera exclue de la construction du réseau 5G portugais.
Dans le cadre d'une démarche visant à exclure les équipements Huawei des réseaux 5G, l'autorité portugaise de régulation des télécommunications a déclaré le 18 septembre qu'elle travaillait avec les opérateurs mobiles pour mettre en œuvre une solution de haut niveau qui bloquera efficacement les équipements Huawei des réseaux mobiles 5G du pays.
L'interdiction faite aux fournisseurs chinois d'équipements de télécommunications de participer aux réseaux 5G est perçue comme un tournant soudain pour le Portugal, un pays qui entretient des relations étroites avec la Chine depuis de nombreuses années.
Roumanie
Le gouvernement roumain a adopté en 2021 un projet de loi soutenu par les États-Unis qui vise à interdire aux fournisseurs chinois d'équipements de télécommunications tels que Huawei et ZTE de participer à la construction de l'infrastructure du réseau 5G du pays.
Suède
En 2020, l'Autorité suédoise des postes et télécommunications (PTS) a annoncé l'interdiction d'utiliser les équipements Huawei et ZTE dans le développement du réseau 5G du pays. Cette interdiction a été annoncée avant l'ouverture par la Suède d'un appel d'offres pour la construction du réseau 5G, auquel quatre entreprises, toutes suédoises, ont été autorisées à participer.
Cette interdiction fait suite à une évaluation par les services de sécurité et militaires suédois, selon laquelle la Chine constitue l'une des principales menaces pour le pays. Outre cette interdiction, le PTS a également fixé au 1er janvier 2025 la date limite pour que les fournisseurs de services 5G retirent tous leurs équipements Huawei et ZTE.
Pourquoi les États-Unis interdisent-ils Huawei et font-ils pression sur les pays alliés ?
Les États-Unis ont banni Huawei de leur infrastructure 5G et ont exercé des pressions sur leurs alliés, principalement pour des raisons de sécurité nationale. Plusieurs raisons principales expliquent cette interdiction, notamment :
1. Préoccupations concernant l’espionnage :Le gouvernement américain craint que Huawei, en tant qu'entreprise chinoise, puisse être contrainte ou contrainte par le gouvernement chinois d'utiliser sa technologie pour mener des opérations d'espionnage ou des cyberattaques contre les États-Unis, ce qui soulève des inquiétudes quant à la sécurité des infrastructures critiques.
2. Vulnérabilité du réseau :La technologie 5G est considérée comme plus vulnérable aux cyberattaques en raison de sa complexité accrue et de sa surface d'attaque potentiellement plus large. Autoriser Huawei à construire des éléments clés de l'infrastructure 5G pourrait représenter un risque pour la sécurité nationale.
3. Sécurité de la chaîne d’approvisionnement :Les États-Unis s'inquiètent de la sécurité de la chaîne d'approvisionnement mondiale des équipements de télécommunications. La domination de Huawei dans ce secteur suscite des inquiétudes quant à l'intégrité de la technologie et à la possibilité de portes dérobées ou de vulnérabilités exploitables.
4. Tensions commerciales et géopolitiques :L’interdiction de Huawei intervient également dans un contexte de tensions commerciales et géopolitiques croissantes entre les États-Unis et la Chine, qui ont influencé la décision de restreindre l’implication de Huawei dans des projets d’infrastructure clés.
5. Préoccupations des alliés :Les États-Unis ont encouragé leurs alliés et partenaires à exclure également Huawei de leurs réseaux 5G, arguant de la nécessité d'un front uni pour se protéger contre d'éventuels risques de sécurité. Face à ces inquiétudes, le gouvernement américain a pris plusieurs mesures, notamment l'interdiction de l'utilisation des équipements Huawei dans les agences fédérales et l'appel aux entreprises de télécommunications américaines à éviter d'utiliser la technologie Huawei. De plus, les États-Unis ont fait pression sur leurs alliés pour qu'ils limitent la participation de Huawei à leurs réseaux 5G, ce qui a entraîné des restrictions plus ou moins strictes selon les pays.
À ce jour, 11 pays européens ont décidé d'abandonner Huawei et d'autres entreprises chinoises pour la construction de leurs réseaux 5G. D'autres pays pourraient les rejoindre à l'avenir, mais n'ont pas encore annoncé leurs intentions. Tous ont invoqué des préoccupations de sécurité nationale pour justifier l'interdiction des équipements 5G de Huawei.