Une note de paix...
(Baonghean) – « Existe-t-il une paix sans douleur ? » – a écrit un poète. Ce vers me hante ces jours-ci lorsque je pense au sacrifice de dix officiers et soldats de la Défense aérienne.
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Le colonel Tran Quang Khai est décédé alors qu'il effectuait une mission d'entraînement au combat sur un avion SU-30MK2 le 14 juin 2016. Photo Internet. |
Ils sont partis dans la paix du pays, dans la tristesse et le chagrin des gens… Ils se sont envolés vers un autre ciel. Eux, ceux qui nous ont rencontrés hier. Certains auraient souhaité, après le vol, repeindre leur toit, acheter une nouvelle moto, économiser pour offrir une télévision à leur mère… Eux, avant de partir, ont passé de rares moments à couper les cheveux de leur fils, ou, lors de leur dernière permission, sont restés toute la nuit à masser les pieds de leur père invalide de guerre, alité depuis des années…
En choisissant d'être soldat, ces gens acceptent sûrement d'affronter difficultés et sacrifices, ne rêvent-ils pas de richesse et de pouvoir ? Leurs rêves sont simples, comme le silence auquel ils se consacrent. Mais même ces rêves simples, un jour, les profondeurs marines les engloutiront à jamais…
Le ciel est toujours bleu, les nuages sont toujours blancs, et tant d'entre nous retombent précipitamment dans le rythme de la vie quotidienne. Mais il y a encore des pères et des mères qui souffrent de la douleur de « la chute des feuilles vertes avant celle des feuilles jaunes », il y a encore des enfants qui ne connaissent le visage de leur père que dans les journaux ou à travers des portraits, il y a encore des épouses effrayées qui effleurent leur ombre dans la longue nuit… Non seulement ceux qui partent pour ne jamais revenir, mais aussi ceux qui restent aujourd'hui, sacrifiant à jamais leur simple bonheur.
Et ce triste silence nous rappelle de ne pas l'oublier, car il unit aussi les gens par l'amour, le partage et la gratitude. Grâce à ces silences, nous vivons des jours paisibles aujourd'hui, demain et un avenir radieux…
BNA