L’Occident est jaloux de la Russie sur le plan diplomatique.

Les médias et responsables occidentaux sont tendus face aux dangers potentiels de la visite du dirigeant nord-coréen Kim Jong-il en Russie. Ils cherchent à savoir quels accords la Corée du Nord a conclus avec la Russie lors de cette visite spéciale de haut niveau.

Après les négociations d'Oulan-Oude, les médias et les responsables occidentaux ont été surpris lorsque la Corée du Nord a accepté de revenir aux négociations à six sans conditions concernant son programme nucléaire.

Auparavant, les pourparlers à six étaient systématiquement interrompus par le manque de coopération de la Corée du Nord. De plus, après la visite du président Kim Jong-il en Russie, la Corée du Nord et la Russie ont également conclu un accord pour la construction d'un gazoduc reliant la Russie à la Corée du Sud, via le territoire nord-coréen.

Et si tout se passe bien, la Corée du Nord rejoindra un projet économique international de grande envergure qui promet d’apporter de nombreux bénéfices au pays.

Selon le Wall Street Journal américain, la visite du dirigeant nord-coréen en Russie a un objectif qui ne se limite pas à une question d'aide économique.

Pour étayer son argument, le journal mentionne que Kim Jong Il a récemment appelé à une « aide plus active » de la part des donateurs traditionnels pour faire face aux conséquences des sanctions économiques contre la Corée du Nord ainsi qu'aux catastrophes naturelles et aux inondations annuelles.

L'appel du président Kim a ainsi été entendu. Le ministère russe des Situations d'urgence s'est engagé à aider la Corée du Nord à surmonter les conséquences des catastrophes.

La presse américaine a constamment affirmé que l'objectif principal de la visite de la Corée du Nord en Russie était de conclure des accords sur l'aide alimentaire. Elle estime que pour un pays comme la Corée du Nord, régulièrement touché par la famine, de bonnes relations avec la Russie lui permettront de recevoir davantage d'aide alimentaire de la communauté internationale.

Partageant le même point de vue que ses collègues américains, le journal britannique The Independent a affirmé à plusieurs reprises que l'attitude « coopérative » de la Corée du Nord dans la reprise des négociations à six était nécessaire pour sauver le pays d'une famine chronique.

Cependant, ce journal avance également une autre hypothèse intéressante selon laquelle la Corée du Nord tente d'obtenir le soutien de la Russie pour la transition du pouvoir entre le président Kim et son plus jeune fils, Kim Jong Un.

De plus, selon les experts sud-coréens, la Corée du Nord poursuit également ses propres objectifs politiques. De toute évidence, avec sa récente initiative pro-russe, la Corée du Nord souhaite réduire sa dépendance croissante à l'égard de son partenaire historique numéro un, la Chine.

Quant à la Russie, la presse américaine est convaincue que ce pays poursuit également ses propres calculs. Le Wall Street Journal a commenté que la Russie souhaitait contribuer au développement d'une ville portuaire dans le nord-est de la Corée et envisageait de construire un gazoduc pour approvisionner en gaz la Corée du Nord et la Corée du Sud.

En outre, les experts coréens estiment également que le véritable motif de la Russie en se liant d'amitié avec la Corée du Nord est de restaurer sa position en Asie du Nord-Est après avoir perdu son influence dans la période post-Guerre froide.

Le New York Times a d'abord douté de la pérennité des négociations entre la Russie et la Corée du Nord. Même si Kim et Medvedev parvenaient à un accord sur l'énergie, le journal affirmait que les désaccords sur le développement de l'arme nucléaire nord-coréenne entraîneraient l'échec des négociations.

Cependant, cette évaluation est clairement erronée, car les programmes nucléaires de la Corée du Nord ne constituent pas un obstacle aux négociations énergétiques entre le pays et la Russie.

Ce n'est donc pas un hasard si le Département d'État américain a immédiatement souhaité discuter des résultats des négociations avec la Russie. Cette déclaration a été faite par la représentante officielle du Département d'État, Mme Victoria Nuland.

« La Russie est l'une des parties participant aux pourparlers à six. Les objectifs russes concordent avec les nôtres. Par conséquent, nous aurons des points à aborder avec la Russie après la visite du président Kim », a souligné Mme Victoria.

En outre, le représentant du Département d'Etat américain n'a pas hésité à évoquer une autre préoccupation liée à l'existence d'installations d'enrichissement d'uranium en Corée du Nord et a accusé cette existence de violer la résolution des Nations Unies.

Malgré ces commentaires mitigés, le Département d'État américain et la presse occidentale ont dû admettre que les accords conclus par les dirigeants des deux pays lors de la récente visite du président Kim en Russie constituaient un franc succès pour la diplomatie russe. Plus important encore, ce succès suscite l'inquiétude des États-Unis et de leurs alliés.

De nombreuses agences de presse américaines ont salué le succès de la Russie qui a réussi à convaincre la Corée du Nord de reprendre les négociations inconditionnelles à six et d'accepter de construire un gazoduc.

Le Christian Science Monitor a commenté que les accords que la Russie et la Corée du Nord viennent de conclure constituent une avancée dans la politique étrangère du Kremlin.

Le magazine allemand Der Spiegel a commenté que la visite du président nord-coréen en Russie est un nouveau départ pour les relations entre les deux pays.

Les accords entre la Russie et la Corée du Nord suite à la rare visite du président Kim Jong Il en Russie ont attiré une attention particulière des médias occidentaux.

(Selon datviet)