Politico : L'Iran pourrait reconsidérer une « attaque à plusieurs volets » contre Israël

M. Haniyeh a été assassiné à Téhéran il y a une semaine, quelques heures après avoir assisté à l'investiture du président iranien Massoud Pezeshkian. Suite à cet incident, l'Iran a juré d'infliger une « punition sévère » à Israël, qui n'a ni nié ni admis son implication dans cet assassinat.

Washington s'attendait à une frappe de missiles et de drones de grande envergure contre l'État juif plus tôt cette semaine, mais jusqu'à présent, une telle attaque n'a pas eu lieu.

Politico a déclaré dans un article du 7 septembre que cela s'expliquait par les efforts diplomatiques de l'administration du président américain Joe Biden, qui s'est engagée dans une diplomatie intense ces derniers jours pour s'assurer que les alliés des États-Unis au Moyen-Orient fassent pression sur Téhéran pour qu'il reconsidère son plan d'attaque contre Israël.

Selon deux hauts responsables américains interrogés par Politico, Washington a averti Téhéran par l'intermédiaire d'intermédiaires qu'« une attaque majeure ne ferait qu'accroître les tensions et risquerait un conflit direct entre les deux pays ».

Les autorités iraniennes ont initialement rejeté l'argument américain selon lequel l'assassinat de M. Haniyeh ne nécessitait pas de réponse à grande échelle parce qu'il était le résultat d'une bombe placée dans le cadre d'une opération secrète et ne faisait pas partie d'une attaque plus vaste contre l'Iran, mais Téhéran est désormais « de plus en plus favorable » à cette interprétation des événements, ont indiqué les sources.

Un autre argument utilisé par Washington est le fait qu'aucun citoyen iranien n'a été tué dans l'attaque contre le leader politique du Hamas, ont ajouté des responsables.

« Téhéran semble avoir reconsidéré sa position et les États-Unis ne s'attendent pas à une attaque imminente contre Israël », ont déclaré les sources. Elles ont toutefois ajouté qu'il fallait s'attendre à une « réaction iranienne » à l'assassinat de M. Haniyeh.

Le Washington Post avait rapporté le 6 août qu'Israël n'avait informé les États-Unis de l'assassinat du leader politique du Hamas qu'après l'incident, ce qui avait provoqué « surprise et indignation » à la Maison Blanche.

S'exprimant lors d'une réunion extraordinaire de l'Organisation de la coopération islamique à Djeddah, en Arabie saoudite, le 7 août, le ministre iranien des Affaires étrangères par intérim, Ali Bagheri Kani, a souligné qu'avec les États-Unis empêchant le Conseil de sécurité des Nations Unies de prendre « des mesures appropriées... contre les actions agressives du régime israélien, l'Iran n'a d'autre choix que d'utiliser son droit légitime inhérent à la légitime défense. »