Inspecteur des travaux arrêté : conséquences de la destruction urbaine et du non-respect des règles d’urbanisme

L'équipe d'inspection du ministère de la Construction du district de Vinh Tuong, province de Vinh Phuc, a été mise en examen par la police provinciale de Vinh Phuc pour extorsion de fonds. Certains membres de l'équipe ont été placés en garde à vue dans le cadre de l'enquête pour avoir prétendument exigé des pots-de-vin s'élevant à plusieurs dizaines de milliards de dongs. Cette information est à la fois choquante et ironique.

Il est paradoxal que ceux qui détiennent la balance de la justice soient accusés de la bafouer. Ceux qui, censés faire appliquer la loi, accomplissent leurs devoirs se corrompent et se livrent à l'extorsion dans l'exercice de leurs fonctions.

L'action résolue menée contre la corruption par la police et les autorités à tous les niveaux, ainsi que par les services compétents du district de Vinh Tuong, dans la province de Vinh Phuc, est tout à fait louable. Le Premier ministre a demandé au ministère de la Sécurité publique d'ordonner à la police provinciale de Vinh Phuc et aux unités compétentes de vérifier et d'enquêter d'urgence sur cette affaire afin de la traiter avec la plus grande fermeté, conformément à la loi. Le ministre de la Construction a également affirmé que la position du ministère est de lutter avec fermeté contre toute infraction, sans dissimulation ni tolérance. Ces mesures sont prises à point nommé.

Les embouteillages quotidiens en milieu urbain ont de graves conséquences. Photo : Zing

En 2019, l'Inspection du ministère de la Construction a mené 90 inspections dans les domaines suivants : planification et gestion de la planification ; projets et travaux de transport ; agriculture et développement rural ; investissements immobiliers et activités commerciales ; et lutte contre la corruption. Combien de cas d'infractions ont été constatés et signalés ?

Rien qu'en inspectant quelques projets au niveau du district, ils ont déjà réclamé des centaines de millions de dongs de contributions. Combien faudra-t-il encore verser au niveau national ? Et une fois les contributions versées, quelle est la gravité des infractions constatées dans la construction et la planification ?

Bien que l'on sache que la situation d'extorsion et de corruption dans les inspections et les contrôles existe depuis longtemps et est courante à tous les niveaux, dans tous les secteurs et dans tous les domaines, il s'agit d'un des rares cas enregistrés par la police.

La raison pour laquelle la corruption lors des inspections, des examens et des audits est rarement exposée est que la plupart des entités juridiques inspectées et examinées sont très « raisonnables » et corrompent volontairement les inspecteurs, permettant rarement aux fonctionnaires de faire des suggestions et de les consigner comme dans l'affaire Vinh Tuong.

C’est peut-être la raison pour laquelle Vinashin, Vinalines, Vietnam Oil and Gas, Vietnam Chemicals et de nombreuses autres entreprises, agences et unités font l’objet d’inspections et d’audits annuels, et reçoivent toutes des évaluations et des commentaires très positifs avant que les pertes et la corruption ne soient révélées. Les inspecteurs ont certainement toujours reçu des remerciements de la part de leurs hôtes.

Ce n’est que lorsque des affaires de corruption majeures seront révélées, entraînant des pertes pour l’État se chiffrant en milliers, voire en dizaines de milliers de milliards de dongs, que nous pourrons constater la véritable nature de ces commentaires « très positifs ».

Ce qui est inhabituel, c'est que lors des enquêtes et des procès pour corruption de grande ampleur, les autorités et les forces de l'ordre n'évoquent jamais les manquements des équipes d'inspection et de contrôle qui ont toléré et dissimulé la corruption. C'est l'une des raisons qui contribuent à aggraver le problème de la corruption.

Revenons au domaine du contrôle des travaux et de l'urbanisme. Force est de constater que les inspecteurs du bâtiment ont contribué à la dégradation de l'urbanisme. En effet, contrairement à d'autres domaines où la détection et la mise en évidence des infractions peuvent s'avérer longues et complexes, en urbanisme, le citoyen lambda peut constater si le plan a été respecté ou déformé.

Ce sont les inspecteurs du bâtiment qui ont comploté et conspiré avec les investisseurs pour détruire la planification urbaine.

Dans des villes clés comme Hanoï et Hô Chi Minh-Ville, pas moins de plusieurs dizaines d'équipes d'inspection ministérielles se rendent chaque année sur place. Cependant, l'urbanisme de ces deux plus grandes villes du pays est de plus en plus fragmenté, de nombreux quartiers ne disposent plus d'espaces habitables décents, mais échappent rarement aux inspections.

Est-il vrai que les partenaires, y compris les investisseurs, les autorités locales à tous les niveaux et les inspecteurs du bâtiment, se sont mis d'accord sur un prix qui entraîne de telles conséquences imprévues dans le nouveau plan d'urbanisme ?

Si l'on adopte une vision globale et approfondie, les conséquences de la destruction de l'urbanisme sont bien plus graves que celles de tous les plus grands scandales économiques découverts jusqu'à présent au Vietnam.

Concernant les pertes économiques, à l'échelle nationale, ceux qui s'entendent pour saboter l'aménagement urbain engrangent des centaines de milliers de milliards de dongs. Mais la perte économique la plus importante n'est pas celle-ci : les embouteillages, qui compromettent le développement futur, sont bien plus graves.

Chaque jour, les habitants de Hanoï et d'Hô Chi Minh-Ville perdent une à deux heures supplémentaires dans les embouteillages. À l'échelle de dizaines de millions de personnes, de génération en génération, cela représente une somme considérable.

De plus, l'État a investi des sommes considérables dans l'élargissement des routes, la construction de ponts et de voies surélevées, ainsi que dans la réalisation d'ouvrages de protection contre les inondations dans ces deux villes. À titre d'exemple, le projet de rocade Hoang Cau - Voi Phuc (Hanoï), d'une longueur de 2,2 km, a vu le début des travaux au troisième trimestre 2019. Avec un investissement total de près de 8 000 milliards de dongs, il s'agira de la route la plus chère jamais construite au monde.

Ces solutions temporaires ne résolvent rien de significatif ; les embouteillages persisteront tant que le plan directeur sera mis à mal.

Sur le plan politique et social, la destruction de l'urbanisme affecte gravement non seulement la vie et la santé de dizaines de millions de personnes dans la génération actuelle, mais aussi de nombreuses générations futures.

Non seulement la population perd confiance, mais elle est aussi plongée dans un état d'étouffement, de frustration et d'indignation. Cela constituera une menace majeure pour la sécurité politique et sociale.

Face à de telles conséquences graves, non seulement des individus mais assurément des citoyens de tout le pays partagent le même souhait : les plus hautes autorités doivent enquêter pour découvrir qui a détruit les plans d’aménagement de la capitale Hanoï, de Hô Chi Minh-Ville et d’autres grandes villes.