Inquiétudes internationales face à la guerre civile généralisée en Libye
Le risque d’une guerre civile à grande échelle en Libye suscite l’inquiétude de la communauté internationale, qui appelle toutes les parties à faire preuve de retenue et de dialogue pour résoudre la crise.
La guerre en Libye fait rage. Les forces loyales au général Khalifa Haftar, chef de l'Armée nationale libyenne (ANL), qui soutient le gouvernement à l'est et le gouvernement d'union nationale (GNA) du Premier ministre Fayez al-Sarraj à l'ouest, soutenu par les Nations unies, s'affrontent avec acharnement près de la capitale Tripoli. Le risque d'une guerre civile généralisée en Libye suscite l'inquiétude de la communauté internationale, qui appelle toutes les parties à la retenue et au dialogue pour résoudre la crise.
Combats acharnés en Libye. Photo : Reuters |
Après trois jours de campagne à Tripoli, l'Armée nationale libyenne (ANL) a pris le contrôle total de l'aéroport de Tripoli et de ses environs. Dans une publication en ligne, elle a également publié de nombreuses images de soldats entrant dans l'aéroport et a déclaré : « Nous sommes au centre de l'aéroport international de Tripoli ». Certaines sources ont également indiqué que cette force avait pris le contrôle de plusieurs zones résidentielles et de positions importantes à l'ouest, au sud et au sud-ouest de la capitale Tripoli.
Le Premier ministre Fayez al-Serraj a critiqué la campagne de l'Armée nationale libyenne, la qualifiant de coup d'État visant à déstabiliser le pays, et a appelé la communauté internationale à condamner les développements militaires en Libye. M. Fayez al-Serraj a souligné :
Nous avons tendu la main à la paix, mais les attaques se poursuivent, menées par les forces du général Haftar. Ce dernier a déclaré la guerre à nos villes et à nos capitales. Ce coup d'État suscitera une riposte vigoureuse. J'ai ordonné aux forces armées et aux unités de sécurité libyennes de faire face à cette menace, qui déstabilise le pays et touche les civils.
Pour stopper l'offensive de l'Armée nationale libyenne (ANL), l'aviation du Gouvernement d'union nationale (GNA) a lancé des frappes aériennes sur ses points de rassemblement. Des groupes armés fidèles au gouvernement de Tripoli ont également transféré des armes de Misrata à Tripoli pour combattre les forces du général Haftar. Parallèlement, l'Armée nationale libyenne a annoncé hier l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'ouest du pays, tout en soulignant que l'aviation libyenne attaquerait toute base aérienne soutenant le Gouvernement d'union nationale (ANL).
Compte tenu des tensions actuelles, la Libye risque une guerre civile généralisée, avec une série de combats aériens dans l'ouest du pays dans les prochains jours. Le ministère libyen de la Santé a déclaré l'état d'urgence dans tous les hôpitaux de Tripoli.
Face à la violence des combats en Libye, la communauté internationale a exprimé une préoccupation particulière, appelant toutes les parties à apaiser les tensions et à engager le dialogue. Le président français Emmanuel Macron s'est entretenu hier (6 avril) par téléphone avec le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres. Les deux dirigeants ont souligné l'importance d'une solution politique à la crise actuelle, respectueuse du droit international humanitaire et des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. Le président français a également affirmé qu'il continuerait de soutenir les efforts de médiation des Nations Unies en Libye.
Lors d'une rencontre entre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et son homologue égyptien, Sameh Shourki, au Caire hier, les deux parties ont affirmé que la crise en Libye ne pouvait être résolue par des moyens militaires. Le ministre russe des Affaires étrangères a également exprimé l'espoir que toutes les forces politiques libyennes parviendraient à un accord pour résoudre la crise et s'est opposé à toute ingérence extérieure.
La conférence des ministres des Affaires étrangères du G7, qui s'est tenue hier en France, a également publié une déclaration affirmant qu'elle n'acceptait pas une nouvelle escalade militaire en Libye et que chaque pays utiliserait ses propres canaux pour faire pression sur les parties en Libye.
Malgré la poursuite des combats en Libye, l'envoyé spécial des Nations Unies pour la Libye, Ghassan Salamé, a affirmé que la Conférence nationale libyenne se tiendrait comme prévu. S'adressant à la presse à Tripoli, il a déclaré que les Nations Unies s'efforçaient d'empêcher l'escalade de la crise en Libye. Les Nations Unies prévoient toujours d'organiser une conférence à Ghadamès, dans le sud-ouest de la Libye, du 14 au 16 avril, afin de discuter d'élections et de trouver une issue au conflit qui dure depuis huit ans.